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106 POILUS de CADEROUSSE, 106 destins… AUBERT Julien

106 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 106 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Cinquième nom de la liste: Aubert Julien.

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Première face du Monument

Pas de lien de parenté proche entre ce Julien Aubert et Augustin Aubert dont on a parlé il y a peu. Ni frère, ni cousin germain, peut-être des parents plus éloignés.

Décidément, il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis. Tel est une maxime bien connue et mainte fois répétée. L’Armée fait donc partie des institutions intelligentes. Né le 25 juin 1885, Julien aurait dû faire ses classes à partir de 1906. Il se présenta bien à la caserne du 58ème R.I. d’Avignon mais, après être passé devant les médecins, il fut déclaré inapte pour diverses raisons et rayé des cadres le 18 avril 1907. Il cumulait les restes « d’une pleurésie ancienne » ayant entraîné « une rétractation de la poitrine du côté droit » et « une déviation de la colonne vertébrale ».

La guerre commencé par le bain de sang d’août-septembre 1914, un besoin urgent d’hommes nouveaux se fit sentir. Alors, l’Armée racla les fonds de tiroirs et alla rechercher tous ceux qui étaient passés plus ou moins justement entre les mailles du filet, avant-guerre. Inapte en 1907, Julien Aubert devint un soldat tout à fait convenable en 1915. Cette pratique eut souvent des conséquences catastrophiques, surtout quand on mélangea au milieu d’hommes sains, d’autres atteints de la tuberculose ! On le verra plus tard.

Julien Aubert rejoignit donc le 97ème Régiment d’Infanterie à Chambéry le 22 février 1915. Un régiment parfois appelé 97ème R.I.A. puisque comprenant une division alpine. De bronchiteux et handicapé, Julien devint un soldat tout à fait exemplaire et fut cité à l’ordre de la division le 15 octobre 1915 pour ces faits d’armes.

citation

« Fait preuve du plus grand courage et d’énergie en se portant à l’assaut d’une tranchée et les chefs tombés, en allant spontanément se placer sous le commandement d’autres chefs pour poursuivre la lutte avec eux. »

Début septembre 1916, le 97ème R.I. était dans la Somme, dans le secteur de Barleux pour une nouvelle attaque programmée par l’Etat-Major, certainement dans le but de soulager le secteur de Verdun.

carte-front-francais-vers-1915

La lecture du compte-rendu de l’attaque des hommes de ce régiment chambérien sur le site Mémoire des hommes est édifiante. Les fantassins s’enfoncent relativement facilement dans les lignes ennemies qui ont plus ou moins été abandonnées. Le rédacteur ose un L’objectif final semble devoir être rapidement atteint. Puis les certitudes deviennent des doutes puis des craintes pour les compagnies les plus engagées. La 10ème (la compagnie à laquelle appartient Julien Aubert) qui, par dessus les deux lignes allemandes avait pénétré dans Barleux, n’avait donné aucune nouvelle. 

Les Allemands reviennent en masse et essaient de s’infiltrer entre le 97ème qui a trop avancé et le 93ème à sa droite plus en recul ! Si bien que le résultat de cette journée du 04 septembre n’est guère glorieux.

A 20 heures, tous les éléments ayant participé à l’attaque et qui n’avaient pas été tués ni n’avaient disparu, avaient rejoint nos positions de départ. Celles-ci dès le déclenchement de l’attaque, étaient tenues par des éléments des compagnies de soutien non engagées et par deux compagnies du bataillon Laroque. Ces compagnies eurent, elles aussi, beaucoup à souffrir de violents tirs de barrage qu’elles essuyèrent à partir de 16 heures.

Ceux qui n’étaient ni morts et disparus étaient revenus au point de départ du matin ! Julien faisait partie de ceux qui n’étaient pas de retour. On le retrouve dans la liste des décédés, répertoriés par compagnies:

liste-des-morts-par-copagnie-10eme

Entre le 1er et le 7 septembre, les pertes ont considérables. Au 97ème R.I.:

  • pour les officiers: 3 tués, 4 blessés et 10 disparus.
  • pour les hommes du rang: 90 tués, 351 blessés et 424 disparus !!!

Tout cela pour revenir à son point de départ comme l’a raconté le narrateur officiel de cette attaque !

Julien Antoine Aubert avait donc un peu plus de 31 ans, disparu le jour où cette République avait 46 ans.

aubert-julien

Julien Antoine Aubert, matricule 444 classe 1905, bureau de recrutement d’Avignon pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Le patronyme Aubert étant toujours vivant à Caderousse, si un descendant direct ou indirect reconnaît son ancêtre, qu’il ne se gène pas pour réagir, surtout s’il possède d’autres photos ou documents.

Pour lire le récit complet de la journée du 4 septembre:

04-09-1916-feuille-1

04-09-1916-feuille-2

04-09-1916-feuille-3

A suivre: Paul Aubert.

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106 POILUS de CADEROUSSE, 106 destins… AUBERT Augustin

106 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 106 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Quatrième nom de la liste: Aubert Augustin.

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Première face du Monument

La Grande Guerre d’Augustin Ambroise Aubert ne dura en tout et pour tout que 8 jours. Mobilisé comme bon nombre de réservistes le 03 août 1914, il rejoignit immédiatement son unité, le 58ème Régiment d’Infanterie en Avignon où il avait fait sa formation militaire et qu’il avait quitté, muni d’un Certificat de Bonne Conduite le 08 novembre 1913, moins de 9 mois auparavant.

Le temps de retrouver son paquetage et les 3 bataillons partaient la fleur au fusil prendre le train en traversant la ville sous les vivats des Avignonnais à la gare de Pont d’Avignon, qu’on appellerait Villeneuve-lès-Avignon de nos jours. On était alors le 5 août, plutôt le 6 pour le bataillon d’Augustin de Caderousse. Direction le nord-est de la France. Les trains déversèrent leurs flots de soldats du Midi  à Vézelise, à une trentaine de kilomètres au sud de Nancy (1)le 7 ou le 8 août. Pourquoi en cet endroit ?

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La carte de la région où se déroulèrent les premiers drames de la guerre.

N’oublions pas que la frontière entre la République et le Reich allemand n’était qu’à quelques dizaines de kilomètres à l’est (2), la Lorraine étant alors allemande depuis 1871. Les Vauclusiens avaient vocation à défendre cette frontière à l’est du département de la Moselle, tels étaient les ordres stricts de l’Etat-Major de la 2ème Armée commandée  par le général de Castelnau. Il fallait attendre que toutes les unités soient là pour tenter quoi que ce soit.

Les hommes du 58ème R.I. se retrouvèrent le 10 à quelques hectomètres du Reich, à Xures quand le général Lescot, commandant le secteur décida de son propre chef de traverser la frontière pour prendre le proche village de Lagarde (3), à 4 km à l’est de Xures. Les Allemands présents à Lagarde se replièrent après quelques coups de feu.

Le 11 août au matin, tout allait changer et c’est une division entière de Bavarois qui allaient contrattaquer et encercler le village de Lagarde tenu par un millier et demi de soldats français parmi lesquels se trouvait Augustin Aubert. De très durs combats allaient se dérouler toute la journée et Lagarde était repris le soir par les Allemands. Les pertes étaient très lourdes des 2 côtés.

Le bilan de cette journée est apocalyptique: on a dénombré 550 morts du côté français et 360 du côté allemand. D’autres sources estiment que les Français perdirent en quelques heures 969 hommes, tués, blessés ou faits prisonniers. Augustin Aubert était l’un de ceux-ci. Porté disparu un premier temps, il fut déclaré mort en juillet 1920. En même temps, son corps fut certainement retrouvé puisqu’il repose depuis à la Nécropole Nationale de Lagarde, sépulture individuelle 41, comme on peut le lire sur le site « Mémoire des Hommes »:

http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/arkotheque/client/mdh/sepultures_guerre/detail_fiche.php?ref=2254890&debut=0

Quant au triste général Lescot, auteur de cette initiative criminelle, on lui retira tout commandement. Rare moment de lucidité de l’institution militaire !

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Fiche matricule de « Mémoire des Hommes ».

Augustin Ambroise Aubert, né le 10 mars 1890, était alors âgé de 24 ans 5 mois et 1 jour. Qu’advint-il de la ferme familiale située au quartier de la Fazendre (?) à Caderousse ? Son père Léon Adam était décédé et Augustin était seul à aider sa mère Marie-Rose née Charrier aux champs, ayant été reconnu un moment « soutien indispensable de famille » par le Conseil Départemental du Vaucluse avant que l’Armée ne le récupère au moment où les bruits de bottes se faisaient plus inquiétants aux frontières.

Augustin Ambroise Aubert, matricule 952 classe 1910, bureau de recrutement d’Avignon pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Le patronyme Aubert étant toujours vivant à Caderousse, si un descendant direct ou indirect reconnaît son ancêtre, qu’il ne se gène pas pour réagir, surtout s’il possède d’autres photos ou documents.

A suivre Julien Aubert.

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106 POILUS de CADEROUSSE, 106 destins… ALLAN Abel Marius.

106 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 106 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Commençons par la premier de la liste… dans l’ordre alphabétique : ALLAN Abel Marius.

allan-abel-marius

Il naquit le 02 février 1889 à Caderousse. Son père Pierre Ferdinand Allan était relativement âgé à sa naissance puisqu’il avait 52 ans. Il exerçait la profession de maçon. Sa mère, Marie Antoinette Lucie Vallon était bien plus jeune, âgée de 35 ans. On notera sa profession de fruitière sur l’acte de naissance d’Abel. Un emploi saisonnier certainement. Le père n’était plus là quand Abel fut appelé sous les drapeaux en 1910. Sa situation de soutien de famille lui permit tout de même d’échapper à 2 mois de classe, certainement pour pouvoir rentrer les blés, étant lui même devenu cultivateur… comme nombre de jeunes caderoussiers au début du XXème siècle.

Abel Marius, de la classe 1909 fut donc appelé le 05 octobre 1910, à l’âge de 21 ans comme c’était la loi à cette époque, avant que l’âge ne soit abaissé à 20 ans peu de temps après puis à 19 ans après la grande saignée de l’été 1914. Il fit ses classes au 19ème Régiment d’Artillerie de Campagne à Nîmes avant de revenir à Orange au 55ème R.A.C. le 1er novembre 1911. Pas de longs voyages pour ce jeune Caderoussier qui était cantonné à Camaret ou Jonquières ou Courthézon suivant le groupe auquel il appartenait. Il exerçait la fonction de Maître Pointeur dans sa batterie, fonction importante pour la justesse e l’efficacité des tirs.

Libéré le 25 septembre 1912 avec en poche un Certificat de Bonne Conduite, il se maria peu de temps après, le 23 juin 1913 avec une jeune fille de Montfaucon, Henriette Louise Capeau. Ils s’installèrent alors dans le Gard, sur la rive droite du Rhône, juste en face de Caderousse, en février 1914. Abel n’eut pas trop le temps de s’habituer à cette nouvelle vie puisqu’il dut rejoindre son unité d’artillerie le 3 août 1914. Un enfant était-il né entre temps ? Les Archives du Gard ayant oublié de prendre le tournant numérique celles du reste de la France, on n’a pas pu vérifier cela. Toujours est-il que, si un enfant était né de cette union, c’était certainement une fille car le patronyme Allan a disparu de Montfaucon de nos jours.

Le 55ème R.A.C. participa à la guerre en Lorraine puis à la bataille de la Marne avant de se retrouver sur le front de Verdun quand celui-ci fut stabilisé. Il était encore sur un secteur à l’ouest de Verdun quand la grande offensive allemande fut déclenchée, le 21 février 1916. Les artilleurs étaient les plus sollicités pour répondre au déluge de feu allemand et Abel et ses compagnons ne chaumèrent guère de février à avril 1916, date à laquelle l’unité fut relevée pour prendre quelques semaines de repos du côté de Nieuport, coin du front plus calme puisque les belligérants étaient séparés là-bas par des grandes zones inondées empêchant tout espoir de franchissement. Sur les plages de la mer du Nord, c’étaient presque des vacances pour les artilleurs.

Cela ne dura que quelque temps puisque le 55ème R.A.C. s’en retourna à nouveau près de Verdun en juin 1916. Le 1er juillet 1916, Abel Marius Allan était tué d’un éclat d’obus lors d’un duel d’artillerie sur le territoire de la commune de Fromereville (-les-Vallons de nos jours) située à 5 km à l’ouest de Verdun. L’offensive allemande avait été brisée et les Français commençaient la longue et sanglante reconquête des quelques kilomètres perdus.

La transcription du décès a été notée à Montfaucon et non à Caderousse. Abel Allan repose dans la Nécropole Nationale « Glorieux » de Verdun, tombe individuelle 112.

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Le cercle rouge représente le secteur de Verdun; le front noir est celui de décembre 1915… le trait rouge montre la ligne extrême de l’avancée allemande et la flèche rouge indique la commune de Fromereville où Abel Allan perdit la vie.

Abel Marius Allan matricule 413 classe 1909, bureau de recrutement d’Avignon pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Bien que le patronyme Allan n’apparaisse plus à Caderousse ni à Montfaucon, si un descendant direct ou indirect reconnaît son ancêtre, qu’il ne se gène pas pour réagir, surtout s’il possède et veut faire partager d’autres photos ou documents.

A suivre: Julien Arnoux.

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Un cours de VÉRIFICATEUR des PTT à PARIS en avril-mai 1963

En 1963, mon père décida de passer le concours de Vérificateur à la Poste. Après des débuts de facteur à Caderousse auprès de son père, lui aussi dans les Postes, il eut son premier poste à Espeluche dans la Drôme. RD comme on disait à l’époque, ce qui signifiait Receveur-Distributeur. Le postier faisait la tournée le matin puis ouvrait le bureau aux usagers l’après-midi. La tête et les jambes. Un sport complet !

Après de nombreuses révisions qui me permirent d’apprendre par coeur la liste des départements avec le nom des préfectures, sous-préfectures… il réussit donc le concours de Vérificateur… des tournées, VEDT disait-on. Chef des facteurs en quelque sorte et il partit donc à Paris pour un trimestre suivre les cours de formation à ce nouveau métier.

Comme la poste d’Espeluche était occupée par un remplaçant pour la durée de ce stage, nous nous retrouvâmes avec ma mère à Caderousse chez mes grands-parents et je connus pendant ce dernier trimestre de l’année scolaire 1962-63 la classe de Mme Aubépard dans un bâtiment qu’occupe maintenant le club du 3ème Age. Un peu perdu dans une grande école non mixte et pas forcément une expérience inoubliable !

Voici donc une photo du groupe de stagiaires de ce stage de Vérificateur à Paris.

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26 stagiaires venus de toute la France. Mon père apparaît au 3ème rang, au-dessus de la personne assise la plus à droite sur cette photo qui lui avait envoyé un collègue qui avait écrit un message au dos. Il garda un excellent souvenir de ce séjour parisien, ce qui ne veut pas dire qu’il nous emmena l’été suivant ni ceux d’après, visiter tous les monuments qu’il avait pu voir et qui étaient si bien !

Quant aux conséquences de ce stage… il n’y en eut pas puisque mon père refusa toutes les promotions qui s’offrirent à lui, dont une à Bourg-en-Bresse… le trop grand nord pour ce Caderoussier qui ne souhaitait pas trop s’éloigner ni ses digues… ni de ses parents ! Ah ! si la classe 45 avait été appelée !

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CADEROUSSE: le BANQUET des 40 ANS de la CLASSE 1945.

Connaissez-vous la particularité de la classe 1945 ? Vous avez 30 secondes !

Bip… Bip… Bip…Bip… Bip… Bip…Bip… Bip… Bip…

Personne n’a deviné ? La classe 45, composée de jeunes gens nés en 1925, a été dispensée de service militaire pour faits de Libération, de Capitulation et de réorganisation des services de l’Etat. En quelque sorte, l’embryon d’Armée Française en reconstitution, en pleine campagne d’Allemagne, avait d’autres chats à fouetter que de former de jeunes français à défendre la Patrie… que plus personne ne menaçait d’ailleurs, l’Allemagne étant vaincue.

Les veinards (planqués dirons certaines mauvaises langues) de la classe 45 n’eurent pas à quitter leur famille et en l’occurence pour ceux qui nous intéressent leur cher Caderousse pour aller passer une année ou plus dans une caserne du nord ou de l’est de la France ou (pire encore) d’Allemagne occupée ! Quoique ce départ forcé aurait pu faire le plus grand bien à certains… dont un que je connais particulièrement !

Cela n’empêcha pas les « conscrits » de 1945 de se rassembler pour fêter leurs 40 ans du côté du Café de France, un dimanche midi de la fin d’année 1965, en novembre me semble-t-il. Une photo fut faite de ses agapes. La voici !

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Mon père a pu mettre un nom sur quelques uns des visages. Donc, en partant de la gauche vers la droite:

René COULON (qui est pensionnaire à la Maison de Retraite de Chateauneuf après la disparition de son épouse Thérèse)- Robert MARCELLIN (qui se désaltère)- ??? caché par la main de Robert Marcellin- Adrien GUÉRIN donc-Robert BERTHET- Paul RUAT pour les convives de gauche.

Au fond, qui préside la tablée Marcel DUPEYRE.

Gabriel ROCHE- Jacques CHAUME- une personne cachée- André FLORENÇON puis une personne dont mon père a oublié le nom mais qu’il sait qu’il était vendeur de bois aux Cabannes.

Pour votre prochain tiercé, essayez le 5-9-14 qui était sorti le dimanche précédent !

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Les FLONFLONS d’un 14 JUILLET à CADEROUSSE

Sur la piste de danse, toute la jeunesse du village est rassemblée. Quelques canotiers sont de sortie et les banderoles de drapeaux tricolores sont accrochées entre les platanes du cours. L’estrade sur laquelle prendra place l’orchestre est prête et les chaises attendent les musiciens.

Voilà ce qu’on peut dire de cette première photographie montée en carte postale.

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Comme le dos de la carte ne mentionne rien, il est bien difficile de dater cette carte. Avant 1914 ? Après la Grande Guerre ? Certainement pas pendant puisque les fêtes étaient interdites.

Une seconde vue semble avoir été prise à quelques minutes ou quelques heures d’intervalle, au même endroit du cours Aristide Briand. Non pas de la rue du Portail Bienson (en Avignon) comme l’oncle Séraphin l’a écrit au dos.

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Toujours la jeunesse au premier plan, dont un garçon qui mine de jouer au serveur, les moins jeunes à l’arrière. En regardant de plus près parmi les personnes debout, on voit, sur le côté droit, devant l’angle de l’estrade, un jeune couple dont l’homme porte une tenue militaire claire.

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Manifestement, rien à voir avec les tenues d’avant-guerre, la veste bleue et le pantalon rouge. Cette tenue claire pourrait bien être bleue-horizon. Nous sommes après guerre… Autre remarque, dans cette seconde vue, les premiers musiciens sont déjà installés et à la loupe, on voit très bien qu’il a été écrit:

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Aujourd……. 4h gr…….al

Arsène Lupin trouverait facilement: Aujourd’hui 4 h. Grand Bal.

Puisqu’on en est à utiliser la loupe, la première image où la foule est plus dense, je reconnais sans contestation mon grand-père Gabriel, au second plan…

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entouré dans le cercle rouge. Le seul du groupe qui a oublié son couvre-chef. C’est un jeune homme déjà adulte. Né en 1901, il a eu 18 ans le 25 février 1919.

Allons pour ce pronostic…. il doit s’agir de la fête du 14 juillet 1919. Le jour où à Paris eut lieu un grand défilé militaire sur les Champs-Elysées pour célébrer la Victoire et le Traité de Paix signée quelques jours auparavant à Versailles.

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Un CORSO à CADEROUSSE, le 5 juillet 1953.

Ce sont 2 photos, dans une boîte à chaussures comme c’est le cas dans bien des maisons, qui racontent un défilé, un corso très certainement. Une date écrite au stylo au dos par un de mes grands-parents nous apprend qu’il s’agit d’une fête s’étant déroulée à Caderousse le 5 juillet 1953. J’ai certainement entendu les flonflons de la fête… depuis le ventre de ma mère !

2 photos petit format et une vue du défilé d’enfants déguisés en adultes endimanchés dans l’avenue Jean Jaurés.

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Au fond, un cheval qui doit tirer un char. La photo doit avoir été prise par mon grand-père ou ma grand-mère (ou mon père) car elle a aussi pour but de montrer la maison de famille, à côté de l’andrône. On y voit qu’un portail existait alors à la place de la baie actuelle. Il permettait d’entrer les charrettes et autres véhicules automobiles dans la maison par la rue et non par l’impasse. Ce portail servait aussi à l’affichage public des événements caderoussiers. Bien qu’on soit loin du numérique actuel qui permet de lire des détails par l’agrandissement des photos, on peut y  voir au milieu l’affiche d’un cirque représentant un clown blanc. De part et d’autre, les jours des représentations locales: les 26 et 27, juillet ? ou juin dernier plus proches ?

Une autre photo a été prise ailleurs dans le village. Pourquoi ? Qui sont ces enfants qui ont intéressés le photographe amateur. Le neveu de mon grand-père, André, le fils de Léonce son frère, me paraît un peu âgé pour être l’un des garçons photographié, lui qui est né en 1940.

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Par contre, au second plan, on lit très bien sur cette façade:

AUTOS

TRACTEURS

et les dernières lettres du titre principal …. GE qui doivent correspondre aux lettres du mot GARAGE. Un garage du cours?

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CADEROUSSE, le PETIT et le GRAND RHÔNE, des PHOTOS de famille….

Suite de la présentation de quelques photos d’un autre temps, pas si vieux que cela, l’immédiat après-guerre, quand nos anciens avaient 20 ans. Le Rhône était encore sauvage malgré quelques aménagements et la CNR affinait son projet.

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Avec un paysage comme celui-ci avec des reflets dans l’eau… même si les photos étaient prises avec un appareil amateur.

A Caderousse, le Rhône se divisait en deux, avec un Petit Rhône au raz des digues qui entourent le village depuis le Second Empire et le Grand Rhône, du côté gardois, là où passaient les bateaux.

En été, c’est la période d’étiage, de calme.  On va à la plage…

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quand on trouve quelques mètre-carrés de sable fin qui sentent tout de même un peu la fang(u)e. Ici Maxime et Paulette font un peu de bronzette bien utile pour uniformer la couleur de peau de mon oncle habitué au « Marcel » dans les champs.

Un petit tour en barque…

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pour poser un peu pour l’éternité malgré l’intrusion d’un peu de lumière dans la chambre noire de l’appareil photo et que la pellicule s’est empressée d’incruster.

Des images de barques, à quai,

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ou dans le fleuve pour s’essayer sans trop de risque dans ce Rhône bien calme.

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L’été, c’est aussi l’étiage avec par endroit des galets qui montrent le bot de leur nez en dégageant une odeur si caractéristique que l’on ne connaît plus près d’un fleuve régulé.

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ici, peut-être le grand Rhône, avec un paysage qui ne donne guère de renseignement sur l’endroit où a été prise la photo.

Sur cette vue,  moins de doute, ma tante Paulette et son amie ont posé sur une digue protégeant l’île de la Piboulette des eaux du fleuve quand il se fâche ou près du pont de Roquemaure.

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On croit sentir un mistral glacial passer sur cette portion de digue en plein courant d’air et on frissonne à la vue des ces deux jeunes femmes en jupe, assez courageuses pour poser ici, malgré les grosses chaussettes d’hiver. Au loin , dans la fond, le château de Montfaucon où, longtemps, un veilleur prévenait les mariniers qui abordaient la fameuse rodée du Revestidou, danger majeur du cours provençal du Rhône. La radio qui vient ensuite équiper les bateaux du Rhône fit disparaître ce métier, en cet endroit, mais on l’installa dans une guérite au bord de la fameuse courbe.

Deux dernières vues où posent ma tante et des amis sur la première photo et mon oncle, ma tante et une connaissance sur la seconde. On doit être sur la berge du Petit Rhône, entre Caderousse et le Revestidou.

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L’été est fini, la plage de l’été est couverte par les eaux d’un fleuve assez conséquent en cet endroit. Au fond la colline du Lampourdier où les Romains implantèrent le port d’Arausio (Orange).  Les arbres au fond à droite ont poussé sur les berges de la Piboulette. Personne ne flâne en barque sur le Rhône car, ce jour-là, une bonne technique et quelques muscles étaient nécessaires pour naviguer. Un Rhône de printemps certainement comme l’attestent la végétation qui n’a pas encore démarré et les tenues des personnes qui posent.

Au même endroit ou presque, le même jour, un autre souvenir de ce dimanche de la fin des années 40,…

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Maxime est venu s’incruster entre les 2 amies. Au second plan, des habitations près de « Popol plage » et à gauche de l’arbuste vertical, la digue de Caderousse avec les platanes du cours dépassant. Une photo en toute logique prise devant « l’abattoir » qui servit ensuite de caserne des sapeurs pompiers  et maintenant de foyer pour les jeunes.

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CADEROUSSE, le BAC, le PETIT RHÔNE, les BARQUES…

Un peu pêle-mêle des vues du Rhône venant des collections de mes parents, des cartes postales comme des photos de famille. Des scènes rhodaniennes d’une vie qui se faisait à côté du fleuve, avec le fleuve. Les cartes postales sont certainement d’avant la seconde guerre mondiale, les photos datent de l’immédiat après-guerre.

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Une vue du bac qui permettait de traverser le Petit Rhône au niveau de Caderousse pour se rendre dans l’île de la Piboulette, riche terre agricole. pour mon père c’était tous les jours (sauf le dimanche) pour porter le courrier à l’époque (fin des années 40) où il était le facteur de la commune… même les jours de crues… ce qui devait être beaucoup plus anxiogène !

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Toujours sur cartes postales semi-modernes, les barques attachées le long du Petit Rhône au niveau du village, non loin des digues, près de l’endroit où on peut lire de nos jours de nombreux repères de crue sur un ancien mur. La CNR y a construit une route reliant le pont de Roquemaure au barrage et au Gard côté Codolet-Chusclan moins intrusive que ce qui a été fait ailleurs.
On voit sur la seconde vue une construction en train d’être réalisée au premier plan. Ce doit être le ponton pour le bac qui doit être restauré. Cette seconde carte colonisée doit dater de la guerre. Voici une vue de ce ponton une fois terminé…

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sur lequel pose quelqu’un qui n’a pas été identifié. Le passeur ? Ce bac de Caderousse, sur le Petit Rhône moins large que le Grand Rhône -une évidence- n’était pas un bac à traille mais un bac à rame, sauf erreur de ma part.

Quelques vues d’un Rhône bien paisible sur lequel on aimait se faire photographier.

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Une barque dans un clair-obscur involontaire.

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Ma mère Yvonne, jeune fille, posant sur une barque solidement arrimée à la berge, certainement la condition sine-qua-none pour qu’elle y monte seule !

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Mon oncle Maxime Santiago, fier marinier,  posant sur une barque avec, assise à ses pieds son épouse Paulette, la soeur aînée de ma mère, tout sourire, avec une amie. Il doit s’agir de la barque reliant les 2 rives du Petit Rhône. On a vu Maxime dans l’article parlant de la fabrique de balais Chauvet.

A suivre d’autres scènes rhodaniennes.

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CADEROUSSE (Vaucluse): le PARCOURS MILITAIRE de GABRIEL GUÉRIN pendant la SECONDE GUERRE MONDIALE

Gabriel a été rappelé par l’Armée le 23 août 1939, quelques jours avant la déclaration de guerre du 3 septembre. Il ne rejoindra pas le 6ème G.C.C. (les Chasseurs Cyclistes) comme en avril de la même année mais le CSM 151 à Orange. Ancienneté oblige ?

Il ira ensuite à Marseille dans le Dépôt de Guerre 151. Le voilà posant dans la cours de la caserne Decanis le 7 décembre 1939.

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Située entre la Blancarde et Saint-Barnabé, cette caserne est devenue un lieu culturel marseillais. Les hasards de la vie ont fait que deux de ses arrières-petites-filles posèrent au même endroit en avril 2004 avec Didier Drogba à la sortie d’une émission  dans les studios d’OM TV !

LA BRÈVE DANS L'EQUIPE MAGAZINE DU 30/10/2004

UNE BRÈVE DANS L’EQUIPE MAGAZINE DU 30/10/2004

Une autre vue de ce séjour marseillais pendant la Drôle de Guerre, avec cette partie de carte très pagnolesque à l’hôpital Montalivet, certainement pour ce conseil de révision du 9 décembre 1939 qui reconnaît Gabriel bon pour le service armé. Commentaire en désaccord avec la date écrite au dos (31 mars 1940) qui ne correspond en rien au parcours de Gabriel suivant son livret militaire… que l’on va lire ci-dessous

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Gabriel second à partir de la droite.

Dans son livret militaire…

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on peut suivre le parcours assez détaillé de Gabriel mais assez incompréhensible avec tous les sigles pour désigner les unités: CSM 151, FTA, 302 Bie du 406ème DCA, COA de DCA, 79ème Groupe de 405ème DCA…

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Toujours est-il qu’il quitte Marseille pour aller en renfort de la FTA (?) le 17 décembre 1939 avec à la clef une affectation à la 302ème batterie du 406ème DCA  à Chartres. Bien loin là encore de l’est et du nord de la France.

Toujours à Chartres, ce sera ensuite le COA (?)-DCA le 16 mars 1940 puis l’Etat-Major du 79ème groupe du 405ème RADCA le 13 mai, 3 jours après le début de la vraie guerre, l’attaque allemande. Gabriel étant titulaire d’un permis de conduire une automobile depuis quelques années, on l’a vu dans un article précédent…

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il pilote le commandant de l’unité puis ensuite un camion lors du recul de l’unité.

La suite de la campagne de France pour ce régiment d’artillerie de DCA est racontée par 9 photographies ramenées lors de son repli de Chartres jusqu’à Rodez, via Nevers. Les photos ayant été annotées au dos, cela facilite la lecture chronologique:

NEVERS 10 JUIN 1940

NEVERS 10 JUIN 1940

Gabriel 2ème à partir de la gauche.

NEVERS 13 JUIN 1940

NEVERS 13 JUIN 1940

Gabriel debout sur le sol, 3ème à partir de la droite

 

NEVERS 13 JUIN 1940

NEVERS 13 JUIN 1940

Gabriel debout, 1er à droite

Après Nevers, le groupe entre dans le Massif Central, à Aubière (Puy-de-Dôme, banlieue de Clermont-Ferrand) le 19 juin 1940, le lendemain de l’Appel de De Gaulle:

AUBIÈRE 19 JUIN 1940

AUBIÈRE 19 JUIN 1940

AUBIÈRE 19 JUIN 1940

AUBIÈRE 19 JUIN 1940

Gabriel 2ème à partir de la gauche (en haut) et 1er à gauche (en bas)

Avant dernière étape avant que l’unité ne rejoigne Rodez, Salles-la-Source et la cascade…

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Gabriel 1er à gauche

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Gabriel 1er à droite

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Gabriel 1er à droite

le 29 juin 1940, alors que l’Armistice vient d’être annoncé il y a quelques jours.
C’est dans cette ville de Rodez que Gabriel sera rendu à ses terres et à la vie civile le 12 juillet 1940.
Il rejoignit Caderousse définitivement.

Des papiers de démobilisation avec des questions des quelques francs de compensation:

CERTIFICAT DE DÉMOBILISATION DU CANTON DE RODEZ

CERTIFICAT DE DÉMOBILISATION DU CANTON DE RODEZ

EXTRAIT DU TEXTE DU CORROBORE LE LIVRET MILITAIRE

EXTRAIT DU TEXTE DU CORROBORE LE LIVRET MILITAIRE

AU DOS LA RÉGULARISATION

AU DOS LA RÉGULARISATION

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