Archives de Catégorie: CARTES POSTALES

Des BACS à TRAILLE sur le RHÔNE de la CONFLUENCE à la MÉDITERRANÉE: 18/25 CADEROUSSE

Un peu au sud de Saint-Etienne-des-Sorts, le franchissement du Rhône au niveau de Caderousse- L’Ardoise se faisait non pas par un bac mais par deux. Pour cause, la présence de la grande île de la Piboulette. Il existait donc un bac entre Caderousse et l’île puis après la traversée de celle-ci, un second bac entre l’île et le site industriel de l’Ardoise sur la commune de Laudun. Ces 2 lieux de passage n’étaient pas directement reliés entre eux car ils servaient essentiellement à desservir le château de la Piboulette et à « exporter » ses productions. C’était d’ailleurs la propriétaire du domaine, Madame de Gramont qui était aussi gestionnaire des bacs.

La bac de Caderousse sur le Petit Rhône.
Suivant Henri Cogoluènhe, c’est surement le premier bac à traille installé en région PACA. On peut penser que François 1er qui dormit au port de Caderousse en août 1524 l’emprunta. Au XVIIème siècle, il fait parler de lui tout comme celui de Sorgues pour être un lieu de trafics dédiés à tromper le fisc.

On le retrouve au début du XXème siècle sur quelques cartes postales anciennes dont celle-ci:

On voit la barque au milieu du bras du Rhône avec en arrière-fond, la digue construite après la crue de 1856.

On dit que cette traille ferma en 1937, ce dont je doute fortement; mon père empruntant quotidiennement le bac pour porter le courrier dans l’île, postérieurement à cette date.

Le bac de L’Ardoise sur le Grand Rhône ou bac de Codolet;

Le premier bac attesté fait remonter son histoire à l’année 1216. On peut même penser que les Romains du Camp de César voisin franchirent le Rhône en cet endroit avec un bac ou un pont de barques.

On considère que le bac fonctionna plus ou moins régulièrement jusqu’après-guerre et la réouverture définitive du pont de Roquemaure en 1959. A l’époque, il servait surtout à amener des ouvriers vauclusiens à l’usine métallurgique de L’Ardoise.

Pas de document iconographique sinon le bac indiqué sur la carte de marinier des années 1930.

De nos jours, la rampe d’accès au fleuve est toujours visible encombrée par pierres et troncs d’arbres venus s’échouer ici.

Un temps, à la charnière des XIXème et XXème siècles, le bac fut doublé par un téléphérique amenant les betteraves vauclusiennes à la sucrerie gardoise.

Henri Cogoluènhe dans sa thèse en fait mention:

Au début de la Troisième République, au niveau d’Orange, plusieurs trailles sont implantées de part et d’autre de l’Île de la Piboulette, devant l’Ardoise où l’accompagne le transporteur aérien de la sucrerie (peut-être le premier téléphérique français), près de Caderousse et du Revestidou à Montfaucon.

Le transporteur et ses franchissements des 2 bras du Rhône.

Tentative de localisation du transporteur sur la carte actuelle du Rhône aménagé.

Aujourd’hui, on franchit le Rhône sur le barrage de retenue de Caderousse…

…puis l’usine hydroélectrique de Caderousse également.

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Des BACS à TRAILLE sur le RHÔNE de la CONFLUENCE à la MÉDITERRANÉE: 17/25 SAINT-ETIENNE-DES-SORTS

S’il est une commune rhodanienne typique à montrer à un visiteur venu de Mars ou de Paris, c’est bien à Saint-Etienne-des-Sorts qu’on se doit d’aller faire un tour. A son niveau, le Rhône est majestueux pour cause de retenue du barrage de Caderousse. Une digue avec des anneaux d’amarrage, des maisons avec des pieds dans l’eau, les échelles de crue et les vannes pour fermer des bastardeu(s) en cas de montée des eaux complètent le décor.

Et puis les dernière traces du bac à traille.

Entre Saint-Etienne-des-Sorts et Mornas (et quelques îles avant les aménagements de la CNR) existèrent à certains moments de l’Histoire jusqu’à deux bacs à traille. Suivant Henri Cogoluènhe dans sa thèse sur les bacs du Rhône, la première traille fut pendulaire, ce qui est assez rare. A partir de 1869 fut installée une traille traversière au nord de la commune, passage qui fonctionna jusqu’en 1904.

Un second bac fut installé dans le village en 1887. On accédait à la barque en descendant au fleuve par cette pente encore visible et utilisée de nos jours par des pêcheurs ou randonneurs, au sud du village, en face de la cave coopérative.

Au bord de cette pente, cachée dans des herbes folles, on retrouve l’ancienne pile de traille en pin, renforcée,  articulée sur un poteau ancré au sol.

Une traille de rechange attend encore au-dessus que les pouvoirs publics remettent en route ce moyen écologique de traversée du fleuve !

Cette traille connut des problèmes quand elle fut détruite par les Allemands en déroute en 1944 puis quand un automoteur la rompit en 1951. Remise en service en 1953, elle officia jusque vers 1975, date à laquelle elle fut abandonnée de par son coût de fonctionnement trop important pour les finances de la commune et par la concurrence de la mise en service des passages routiers sur le Rhône sur le barrage et l’usine hydroélectrique de la chute de Caderousse.

Une carte postale moderne en couleur de la traille de Saint-Etienne-des-Sorts, photo prise depuis cette ville.

Sur la carte de marinier datant de 1930 environ, le bac de Saint-Etienne-des-Sorts est bien mentionné à l’emplacement où des vestiges subsistent.

Aucun vestige sur la rive gauche totalement réaménagée par les aménagements de la CNR et le tracé de la Ligne à Grande Vitesse.

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Des BACS à TRAILLE sur le RHÔNE de la CONFLUENCE à la MÉDITERRANÉE: 15/25 ROBINET

C’est à la sortie de ce défilé de Donzère appelé Robinet que la traille reliant Viviers à la Drôme fut implantée. Plusieurs hypothèses ont été avancées pour expliquer ce nom de Robinet. Certains prétendent que le mistral s’accélère entre les falaises et souffle bien plus fort comme le fait l’eau sortant d’un robinet. Mais les robinets existaient-ils à l’époque où le nom apparut ? Autre hypothèse que retient Henri Cogoluènhe dans sa thèse sur les bacs du Rhône, il aurait existé une briqueterie dans ce lieu, construite par un certain Robinet. Effectivement, sur les cartes anciennes, le mot Robinet mentionne bien ce quartier. Alors ?

On pense qu’il existait un passage sur le Rhône en cet endroit dès l’époque romaine. Des textes de 877 puis 1147 permettent aussi de penser qu’il perdurait à ces époques sans qu’on en soit très certain. Car à la fin du XVIIIème siècle, les habitants de Donzère plaidaient pour qu’un bac soit installé sur le Rhône au niveau de leur commune, au quartier Robinet.

Ils furent écoutés quelques années après, au début du XIXème siècle. Les premiers plans d’un bac à traille furent dressés en 1804 et on est certain que le bac était en fonction en 1807. Pour cela, on construisit donc cette belle pile de traille sur la rive droite au quartier Touchelage de Viviers.

De l’autre côté, sur la rive droite, la traille était peut-être attachée à un anneau scellé dans la paroi de la falaise.
Mais quelques années après, les frères Seguin mettaient au point leur pont en fil de fer et une fois leur invention fiable, tous les élus voulurent leur pont suspendu. Ce fut le cas dans ce secteur de la vallée du Rhône moyen et dès 1833, les premières ébauches du pont de Robinet furent jetées. Il fallut attendre tout de même 13 ans pour que le pont soit livré au public et la traversée rendu possible moyennant le règlement d’un péage. Nous étions le 16 octobre 1847.

Ce n’est pas ce pont qui fut construit en premier car le mistral joua bien des tours à cette construction. Il fut totalement détruit le 20 mars 1854 et on envisagea la réouverture du bac à traille, fermé en 1851. Cela n’arriva pas. Une fois rendu aux usagers, le pont connut à nouveau de graves problèmes le 28 décembre 1864, le 10 février 1865, en 1896, le 17 janvier 1902. A chaque fois, à cause du mistral et ces destructions entraînaient des longues périodes de fermeture où la présence d’une traille aurait été la bienvenue.

De nos jours, le pont comme la pile de traille sont classées monuments historiques.

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Des BACS à TRAILLE sur le RHÔNE de la CONFLUENCE à la MÉDITERRANÉE: 14/25 LAFARGE-VIVIERS

C’est le développement de la cimenterie Lafarge créée par la famille Pavin et implantée au nord de la commune de Viviers qui eut pour conséquence l’installation d’un bac entre cette usine et la commune de Chateauneuf-du-Rhône.

Une vue de a cimenterie fin 2016 prise depuis la rive droite du Rhône.

Il avait pour fonction de transporter le ciment vers Montélimar et Chateauneuf-du-Rhône et en retour d’amener la main d’oeuvre drômoise à l’usine ardéchoise. Il fonctionna jusqu’à la veille de la seconde guerre mondiale.

La carte postale montre un Rhône peut actif, certainement en période d’étiage. Il faut dire que suivant Henri Cogoluènhe, il arrivait souvent que les passagers se mouillent les pieds pour terminer la traversée côté drômois.

La vue ci-dessous a été prise à peu près à l’endroit où se trouvait le bac. Une île est apparue au milieu du Rhône…

…certainement créée par les sédiments amenés par le Roubion qui se jette dans le Rhône quelques hectomètres en aval. De plus des épis du type Girardin ont été bâtis dans ce secteur.

 Un second bac fut installé un kilomètre en aval sans qu’ici également, aucun trace n’en subsiste.

C’est dans ce secteur, sur la rive droite, que fut retrouvé le vire-vire Pradier qui, une fois restauré, a été placé sur une petite aire de repos à quelques hectomètres du pont de Viviers.

A noter que la carte postale ancienne montrant le bac Lafarge a été prêtée par Marc Durand pour une copie numérique ici présentée.

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Des BACS à TRAILLE sur le RHÔNE de la CONFLUENCE à la MÉDITERRANÉE: 13/25 LE TEIL

Un bac à traille est attesté au XVIème siècle pour franchir le Rhône au niveau du Teil. C’est ce que nous apprend, entre autre, Henri Cogoluènhe dans sa thèse sur les bacs sur le Rhône. On peut aussi savoir qu’une autre traille existait en 1810 un peu en aval, au niveau de la confluence entre le Rhône et le Frayol.

C’est la création de ce premier pont suspendu qui interrompra le bac à traille. Commencé en 1838, il fut mis en service le 8 octobre 1843, après avoir connu bien des problèmes de fiabilité après les crues de 1840 et 1842 qui mirent à mal ses piles. Le bac cessa de fonctionner à ce moment.

Le premier pont suspendu devenu obsolète et dangereux pour ses usagers fut remplacé par un second pont, construit au même endroit et inauguré en 1931. C’est la guerre qui remit à la mode la traille avec la destruction du pont par les artificiers français en 1940 puis une seconde fois par un bombardement allié  en août 1944.

Le bac reprit donc du service en deux périodes, en face du port de Montélimar appelé souvent improprement port du Teil,  qui recevait les marchandises depuis le milieu du XIXème siècle. Emplacement différent de la traille d’avant 1843 qui était située plutôt en amont du pont.

Le bac fonctionna donc de juin 1940 à début 1943 puis de septembre 1944 à l’ouverture du pont actuel en 1950.

Une traille fut installée rapidement et dans la précipitation, finalisée en quelques semaines puisqu’ouverte le 21 juillet 1940 et ceci fut la cause de la catastrophe du 21 septembre 1940 qui vit la barque chavirer, entraînant la mort de  21 passagers.  Il y eut tout de même 24 rescapés. Une tragédie !

EMBARQUEMENT SUR LE BAC
LE BAC SUR LE RHONE

 Un billet de traversée du Rhône par le bac.

A noter que la carte du port du Teil nous vient de la collection Marc Durand qui nous l’a prêtée pour une copie numérique et que les 2 images du bac du Teil en 1940 ont été copiées sur le site:

http://www.leteilmemoireenimages.net/patrimoine/rhone/bacatraille/latragediedubacatraille.html

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107 POILUS de CADEROUSSE, 107 DESTINS… BRESSET Joseph.

107 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 107 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Dix-huitième nom de la liste: Bresset Joseph Marius.

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Première face du Monument.

Joseph Bresset était le petit dernier d’une famille de Caderousse; son père Joseph Bresset comme sa mère Augustine Fusat étaient nés au village au milieu du XIXème siècle. Son père était fabricant de balais, semble-t-il à son compte et sa mère aidait son mari dans l’entreprise. D’ailleurs, son grand frère Julien (Adrien de son premier nom officiel) travailla même dans la fabrique une fois terminée sa scolarité. Quant à sa soeur Augusta, elle n’eut guère de chance quand elle quitta la maison.

En 1896, Joseph n’a que 3 ans. Il est né 09 décembre 1892 au domicile familial, rue Saint-Michel à Caderousse. Julien et Augusta, ses aînés, sont déjà des adolescents, nés respectivement en 1881 et 1883.

Cinq ans plus tard, en 1901, la situation n’a guère changé.

Julien travaille dans l’entreprise familiale, Augusta fait de la couture pour préparer sa vie de future épouse, Joseph continue sa scolarité de laquelle il sortira avec un niveau d’instruction très correct.

Le 03 septembre 1902, Augusta se marie avec Fernand Mathon. Ce mariage ne durera pas bien longtemps, le mari décédant rapidement. Si bien qu’au recensement de 1906, la situation familiale n’a pas changé. Rue Saint-Michel, la famille est toujours au complet.

Le 21 avril 1906, Augusta se remarie avec Louis Florent Chassenet. De cette union naîtra une petite Blanche, en 1907. C’est l’année où le grand frère Julien se marie à son tour, à Nice avec Pauline Bonnety. Ils déménageront à Nevers le 27 janvier 1908, rue de la Porte du Croux. Il est fort possible que Julien ait été employé aux chemins de fer du PLM.
Tous ses changements font que les parents Bresset sont alors seuls à vivre rue Saint-Michel en 1911.

Clin d’oeil humoristique, des parents ont rajeuni d’un an entre 1906 et 1911. Marqués comme étant nés en 1855 et 1857 en 1906, cela devient 1856 et 1858 en 1911. Renseignements pris de sources sûres, c’est l’agent recenseur de 1906 qui était le plus sérieux.

Si Julien est loin de Caderousse à cette date, Joseph, âgé de 19 ans, a accompagné sa soeur et est devenu ouvrier boulanger à la Boulangerie Chassanet !

Mais une petite abréviation Vve à la dernière case ci-dessus, nous apprend qu’Augusta est à nouveau veuve. C’est elle qui tient toute seul la boutique, avec l’aide de son frère. Vraiment, pas de chance avec ses maris !

Une boulangerie située à 2 maisons de celle des Boissel, la famille de ma grand-mère paternelle, dans la rue (maintenant) Jean-Jaurés appelée par l’éditeur de cartes postales Prévost d’Avignon, route d’Orange. 

 En agrandissant les lieux,…

on voit bien la devanture d’un magasin, à l’emplacement actuel de la pharmacie Mouton. Finalement, quand ils s’installèrent juste en face, les Testud qui tiennent l’actuelle boulangerie sur l’autre trottoir, ne firent que réinventer un commerce qui existait un siècle auparavant.

Qu’allait devenir cette boulangerie quand le 31 mars 1913, Joseph était incorporé au 55ème Régiment d’Artillerie de Campagne, à Orange ? Surtout que le petit avait des envies de changer de vie puisqu’il signa immédiatement à la mairie d’Orange un engagement de 3 ans.

Quand la guerre éclata, le 3 août 1914, Joseph était sur place et c’est lui qui accueillait les réservistes, des hommes rassemblés dans les villages voisins, Jonquières, Camaret, Courthézon. Ici, le parcours du canonnier Joseph ressemble beaucoup à celui du fantassin Auguste Aubert, du 58ème R.I. d’Avignon. Dès le 7, les batteries sont embarquées sur le PLM à Orange et sont presque à pied d’oeuvre à Vézelise, terminus des trains pour les unités appelés à s’opposer aux Allemands sur la frontière lorraine créée après la défaite de 1871. C’est lors d’un combat d’artillerie en terre lorraine ennemie que Joseph Bresset fut gravement blessé le 19 août 1914 près de Lindre-Haute, à 50 kilomètres à l’est de Nancy. C’était un peu plus à l’ouest de Lagarde où succomba Auguste Aubert le 11 août 1914. Il faut dire que les artilleurs allemands étaient d’une redoutable précision. Ils étaient sur leurs terrains de manoeuvre depuis longtemps et des taubes tournant dans les airs les renseignaient efficacement. L’Allemagne avait préparé la guerre en détail, elle !

L’avancée rapide des Allemands empêcha que le blessé Joseph soit emmené vers l’arrière. Il fut donc fait prisonnier et évacué vers l’est, à Schwäbisch-Gmünd, à 50 kilomètres à l’est de Stuttgart. Son état de santé ne supporta certainement pas ce voyage terriblement long pour un grand blessé et il décéda  le  25 août 1914, en Bade-Wurtemberg.

Comme on peut le voir sur cette saisie d’écran de Google Maps, il fut inhumé primitivement par les Allemands sur son lieu de décès puis, après la guerre, transporté dans le Nécropole Nationale des Prisonniers de Guerre de Sarrebourg, en Moselle, où il repose dans la tombe individuelle 11 213.

Le jour de son décès, il n’avait pas encore 22 ans !

La fiche de Joseph Marius Bresset de Mémoire des Hommes.

Joseph Marius Bresset, matricule 717 classe 1912, bureau de recrutement d’Avignon pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Même si ce patronyme Bresset n’apparaît guère dans le Sud-Est de la France, si un descendant indirect reconnaît cet ancêtre, qu’il ne se gène pas pour réagir, surtout s’il possède quelques photos ou documents.

Et pour (Adrien) Julien Bresset, le grand frère de Joseph, né en 1881, donc potentiellement mobilisable en août 1914, comment se passa sa Grande Guerre ? Pas très bien, pour lui aussi ! Il avait fait une longue période militaire du 16 novembre 1902 au 23 septembre 1905 au 40ème Régiment d’Infanterie d’Allais (aujourd’hui Alès au pied des Cévennes). Il en était sorti sergent. Nivernais quand éclata la guerre, l’Armée le dispensa d’un long voyage vers le sud pour aller combattre dans le nord et il se contenta de rejoindre le 13ème R.I. de Nevers. Aux Armées (c’est-à-dire au front) le 09 février 1915 seulement, il fut assez gravement blessé par un shrapnel (obus rempli de billes qui en explosant, les projette tout autour) le 19 mars 1916, à Fresnes-sur-Woëvre, à l’est de Verdun, au moment de la grande offensive allemande. Il fut blessé au niveau du genou de la jambe gauche et le service des réformes constata une impotence fonctionnelle de la jambe gauche, raideur et extension de la jambe. Il fut donc renvoyé dans son foyer, rue Saint-Augustin à Nice, le 03 février 1917. Il décéda le 03 novembre 1924 à Ville-sur-Illon dans les Vosges. Il avait 43 ans.

A suivre: Norbert Brichet.

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Des BACS à TRAILLE sur le RHÔNE de la CONFLUENCE à la MÉDITERRANÉE: 12/25 CRUAS-LA COUCOURDE

Le bac de Cruas a connu une existence jusqu’à la seconde guerre mondiale. En effet, il est indiqué sur la carte Michelin de la vallée du Rhône datée de 1937.

Etait-il encore à traille à cette époque ? On parle de vedettes de la CNR mais cela semble bizarre alors qu’ailleurs des trailles ont fonctionnes jusqu’aux années 1970.

Des documents iconographiques existent pour ce bac avec des vues prises autant du côté ardéchois que du côté drômois.

Deux cartes postales prêtées le temps d’une copie numérique par Marc Durand, le collectionneur de cartes postales de Montélimar et d’Espeluche. Pour en revenir au contenu de l’image, le départ du bac a été remplacé par un port de plaisance.

Une vue de La Coucourde prise depuis Cruas, à l’emplacement du départ de l’ancienne traille, au moment où passe une péniche sur le fleuve. Le coteau s’est bâti mais le décor général ‘a pas changé.

La visite de la berge côté drômois est plus intéressante car les lieux sont restés en l’état, l’aménagement de la CNR n’ayant pas touché cette rive.

Au début du XXème siècle, la traille arrivait quelques mètres en amont du confluent de la rivière Leyne avec la Rhône. La carrière Lafarge de l’usine nord de Cruas avait commencé à grignoter la montagne. Le décor n’a guère changé de nos jours…

… même si la blessure est plus conséquente, l’usine plus importante et le port de Cruas étant apparu dans le décor.

Une petite recherche au sol heureusement débroussaillé dans ce secteur font apparaître des traces de l’ancienne traille.

Le socle de ce qui pourrait être une pile de traille…

…l’ancien passage à niveau visible sur la carte Michelin de 1937 et…

… deux morceaux de traille baignant dans le fleuve et prouvant la présence humaine.

Pour remonter rapidement le temps (cela grâce à la lecture de la thèse d’Henri Cogoluènhe), on se doit de dire que la traille est attestée au XVIIème siècle et qu’au virage des XIXème et XXème siècles, les riverains de La Coucourde, Derbières, Lachamp souhaitèrent la construction d’un pont en fil de fer au niveau de leurs villages, que le projet alla jusqu’à la demande de financement public mais qu’il n’aboutit pas.

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Des BACS à TRAILLE sur le RHÔNE de la CONFLUENCE à la MÉDITERRANÉE: 11/25 BAIX.

Le bac de Baix était un passage important du Rhône dans sa moyenne vallée. Henri Cogoluènhe a trouvé des traces de ce bac dès le XIIème siècle. On y trouvait des commerçants certes, des pèlerins en route pour Le Puy mais aussi, en plusieurs occasions, des hommes en armes peu fréquentables. A tel point que le duc de Berry leur interdit au XIVème siècle la traversée. Pas de bac pour ces combattants locaux, les « communiers » de Baix, Châteauneuf, Ancone et Livron pour leurs expéditions punitives et pillages réciproques.

On installa une traille entre Baix et Saulce au XVIème siècle, traille qui eut plusieurs emplacements, traille qui disparut en 1962.

Deux cartes postales présentant ce bac prises de la rive gauche avec à l’arrière-plan le village de Baix en Ardèche.

Pour être allé faire un tour dans ce secteur maintenant très boisé mais séparé de Saulce par le canal de dérivation du Rhône, le décor a bien changé.

Beaucoup moins d’eau passe dans ce Rhône qui ne se remplit que lors des crues. Une traille ne pourrait fonctionner tant le fleuve est calme là où il était si impétueux.

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Des BACS à TRAILLE sur le RHÔNE de la CONFLUENCE à la MÉDITERRANÉE: 10/25 de VALENCE aux GRANGES.

L’histoire de la traversée du Rhône au niveau de Valence est étroitement liée à celle des ponts construits sur le Rhône pour relier la Drôme et l’Ardèche, l’Empire et le Royaume.

On pense, comme Henri Cogoluènhe dans sa thèse sur les bacs du Rhône, qu’un franchissement du Rhône existait dès l’époque romaine au niveau de Bourg-les-Valence. Un premier pont romain semblait exister, mis à mal par les violentes et régulières crues du Rhône. Ce pont en bois était souvent balayé. Ainsi le bac (pas encore à traille) était le moyen le plus sûr et le plus fiable pour traverser le Rhône.

Il reste de nos jours, la trace visible d’une traille installé assez près du pont Mistral, quelques dizaines de mètres plus en amont.

L’actuel pont Mistral datant des années 1960.

Cette traille semble exister depuis 1480 mais la pile est plus récente, probablement de juin 1793.

L’invention des frères Seguin, le « pont en fil de fer » première version des ponts suspendus va mettre à mal le bac des Granges. On construisit un premier pont suspendu, celui-ci,…

qui fut ouvert à la circulation le 24 septembre 1830. Mais il connut au début bien des vicissitudes: en 1835, destruction d’une travée par le feu (oeuvre des passeurs ruinés ? On peut oser cette hypothèse), destruction d’une pile lors de la crue de 1840, destruction d’une autre pile lors de la crue de 1856… A chaque fois, le bac reprit du service.

Au pont suspendu dont il reste la culée rive droite,…

succéda au début du XXème siècle, un pont en pierre pour permettre au tramway des Granges de traverser le Rhône. Ce pont connut les affres de la guerre, en 1940 détruit par les Français pour retarder l’avance allemande…

puis en 1944 par les Allemands pour retarder l’avance des Alliés. A chaque fois, le bac reprit du service pour ne pas interrompre les déplacements de la population.

Photo empruntée au site mémoriel « muséedelarésistancenligne.org ».

Depuis la remise en service de ce pont suspendu le 14 février 1949, avant-dernier ouvrage avant le pont Mistral,…

…la traille des Granges n’a plus fonctionné.

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Des BACS à TRAILLE sur le RHÔNE de la CONFLUENCE à la MÉDITERRANÉE: 9/25 GLUN

Le bac de Glun est également un très ancien point de passage entre Drôme et Rhône, entre Empire et Royaume puisqu’il est attesté officiellement en 1151 par un droit de percevoir les droits de passage accordé à un seigneur local . Il devient un bac à traille au milieu du XVIème siècle, certainement même auparavant. Mais on sait en lisant la thèse d’Henri Cogoluènhe sur les bacs du Rhône que l’armée de Louis XIII construisit un pont de bateaux parallèle à ce bac à traille pour traverser le Rhône, en 1642. Ce passage temporaire officia quelques semaines.

Sur le cadastre napoléonien, la traille est bien mentionnée entre Glun (Ardèche) et La Roche de Glun (Drôme).

Sur ce document extrait du cadastre napoléonien, on le constate mais il faut penser à obliger son esprit à comprendre que, contrairement à notre habitude de lecture de cartes, le nord est plutôt vers en bas et le Rhône « coule » vers le haut !

Ainsi tournée la carte est plus conforme à ce que l’on connaît.

Rapporté sur une carte actuelle, on peut situer le bac en cet endroit.

A noter la présence d’une rue de la traille à La Roche de Glun et une rue du quai à Glun. Mais aucun vertige de ce bac à traille ne demeure visible.

Cette carte postale ancienne prouve toutefois que la traille existait encore au début du XXème siècle.

Elle doit avoir disparu vers 1950 quand l’automobile a permis de faire rapidement un détour vers les ponts voisins. L’aménagement du Rhône par la CNR en cet endroit a été inauguré en 1968. Il s’agit de la chute de Bourg-les-Valence.

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