Archives de Tag: Verdun

107 POILUS de Caderousse, 107 DESTINS… BRICHET Norbert.

107 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 107 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Dix-neuvième nom de la liste: Brichet Norbert Paul  Alexis.

SAMSUNG CAMERA PICTURES

Première face du Monument.

Est-ce la narration des campagnes que son père Denis Alexis Brichet fit au Tonkin lors de sa période militaire, entre 1889 et 1891 qui amena Norbert Brichet à devancer l’appel et à s’engager dès l’âge de 18 ans ?

Est-ce le fait qu’il ait reçu la Légion d’Honneur après son décès sur le front, dans l’est de la France, à la tête d’une Compagnie, qu’il ne soit pas oublié quand on établit la liste des Poilus de Caderousse morts pendant la Grande Guerre en 1937 ? Car il y a bien longtemps qu’il n’habitait plus à Caderousse au moment de son décès. Il y habita d’ailleurs très peu longtemps, on va le voir.

Toujours est-il qu’il ne fut pas oublié, à la différence de 16 autres jeunes hommes qui quittèrent le village avant la déclaration de guerre.

Son père Denis Brichet, « le Tonkinois », venait de Sainte-Cécile (pas encore les-Vignes) où il était né en 1866. Le hasard lui avait fait rencontrer Marie-Louise Marron, née en 1867, à Saint-Julien-de-Peyrolas,  non loin du confluent de l’Ardèche et du Rhône. Elle avait suivi ses parents quand ils s’étaient installés à Caderousse pour travailler la terre. Il est dit que Denis était musicien. Ce fut peut-être ce détail qui lui fit rencontrer Marie-Louise, lors d’une vogue. Toujours est-il que c’est à Caderousse que Denis et Marie-Louise se marièrent le 14 octobre 1893 et que le petit Norbert arriva 10 mois plus tard, le 11 août 1894. Entre temps, le père était devenu facteur des Postes au village pour les étrennes de 1894.

On retrouve la famille sur le recensement de 1896. Une petite Yvonne est arrivée deux mois avant le recensement.

La famille habite intra-muros, dans la grand rue, au quartier des Jardins.

C’est là que la trace de la famille disparaît, suivant très certainement les mutations professionnelles du père facteur. On la retrouve en Avignon, en 1912, à Saint-Ruf, impasse Sépinière. La mère n’est plus là,  décédée. Norbert, brillant étudiant, contracte alors un engagement de 4 ans dans l’armée le 1er octobre 1912, malgré les bruits de bottes qui augmentent d’intensité à chaque crise entre les puissances européennes. Il ne va par partir très loin apprendre le métier des armes puisqu’il est militaire au 58ème Régiment d’Infanterie d’Avignon. Caporal en 1913, il devient sergent à la déclaration de guerre puis sergent major à la fin d’août 14.

Les effectifs des officiers fondant comme neige au soleil d’une guerre partie pour durer, il se retrouve nommé temporairement pour la durée de la le guerre sous-lieutenant au 163ème Régiment d’Infanterie, le 11 mai 1915. Sous-lieutenant n’est pas un grade qui vous met à l’abri des dangers de la guerre, tout au contraire ! Ce sont eux qui sont amenés à montrer l’exemple quand il s’agit de partir à l’assaut des lignes adverses, les fictions nous ayant de nombreuses fois montré ces scènes.

Le voici à la tête de la 14ème Compagnie du 4ème Bataillon fin juin 1915…

puis présent début août 1915:

Ce ne sera plus le cas en septembre ! Malgré que ce secteur à l’est de Verdun soit relativement calme après de durs affrontements en mars 1915, ce qui devait arriver arriva… Norbert Brichet fut grièvement blessé le 15 août 1915, dans le secteur de Flirey…,

entre Saint-Mihiel et Pont-à-Mousson. Le Journal de Marche de l’unité rempli par son chef en atteste:

La blessure est suffisamment grave pour qu’il n’en survive pas. Il décède à l’hôpital Militaire Gama de Toul, aujourd’hui remplacé par un lotissement,…

… le 7 septembre 1915 suivant son registre matricule. Date contestée par le livre d’or du 163ème R.I. qui le fait mourir une semaine auparavant le 31 août 1915.

Norbert Brichet venait tout juste de fêter ses 21 ans. Chevalier de la Légion d’Honneur, le 13 novembre 1915, contre une vie de 21 ans !

La fiche de Norbert Paul Alexis Brichet de Mémoire des Hommes.

Norbert Paul Alexis Brichet , matricule 865 classe 1914, bureau de recrutement d’Avignon pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Ce patronyme Brichet apparaît dans la région proche de Sainte-Cécile-les-Vignes, ce qui n’est pas illogique; si un descendant indirect reconnaît cet ancêtre, qu’il ne se gène pas pour réagir, surtout s’il possède quelques photos ou documents. La fiche de son père Denis Brichet est également lisible aux Archives du Vaucluse:  matricule 163 classe 1886, bureau de recrutement d’Avignon.

Une tombe au cimetière de Caderousse quasi effacée garde le souvenir et surtout la photo d’un jeune homme appartenant au 163ème, écrit sur le col de sa vareuse, ainsi qu’une trace de 7 SEPTEMBRE 1915.

Est-ce Norbert Brichet? La suite de nos recherches l’infirmera ou le confirmera. Très gros doute tout de même !

A suivre: Paul Broquin.

Poster un commentaire

Classé dans CADEROUSSE, Recherche

107 POILUS de CADEROUSSE, 107 DESTINS… BRÉMOND Isidore.

107 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre… et 16 oubliés: 122 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Dix-septième nom de la liste: Brémond Isidore Marius Sylvestre.

SAMSUNG CAMERA PICTURES

Première face du Monument.

Isidore Brémond, c’est pour moi ce fier Cuirassier posant pour la postérité en tenue d’apparat sur cette magnifique photo de la tombe familiale, à côté de la chapelle, au cimetière de Caderousse.

Pour la postérité puisque si Isidore n’était pas mort à la guerre, la photo dormirait au fond d’un placard ou d’une boîte à chaussures et aurait fini sur un vide-grenier comme tant d’autres ou… plus tristement dans une déchetterie ou une cheminée et la mémoire de son inspirateur avec. La revanche d’une mort précoce sur les vivants.

Elle a été prise entre le 1er octobre 1910 et le 24 septembre 1911, dates prenant lesquelles Isidore Brémond fit ses classes, au 10ème Régiment de Cuirassiers à Lyon. Une photo de studio que l’on doit à un photographe lyonnais ou orangeois… peut-être Lang de Montélimar qui avait une succursale en Vaucluse ? Jamais exposée au soleil puisque la tombe est orientée vers le nord, elle ne fait ces 100 ans !

Isidore avait alors un peu plus de 20 ans. Né le 31 décembre 1888 à Caderousse (d’où son troisième prénom Sylvestre !), il était le fils de Gabriel Marius Brémond et de Marie Claire Roche, nés tout deux à Caderousse en 1857. Un fermier à Gabin puis à l’île du Colombier, certainement plus aisé que la moyenne des paysans du coin, comme vont nous le prouver les extraits des recensements suivants.

Le recensement de 1891.

Le premier enfant des jeunes mariés Gabriel et Marie-Claire sera Gabriel François, venu au monde en 1881, 16 mois après les noces, le 21 janvier 1880. Malheureusement le bébé ne vivra que 7 mois. Avant la naissance d’Isidore, le seul garçon de la fratrie, 2 filles le précèderont Clarisse née en 1882 prénommée comme sa mère sur quelques pièces officielles et Marie-Jeanne née en 1885. Suivront Isidore puis Gabrielle en 1901, encore une fille !

On voit que le père emploie 2 domestiques dans la ferme de l’île,  les jeunes Paul Revire et Auguste Durand, loin d’être majeurs.

En 1906, Isidore apparaît bien sur le recensement avec ses soeurs. L’aînée doit avoir quitté le foyer, certainement mariée. Par contre le nombre de domestiques a enflé pour seconder le père dans la gestion du domaine de l’île du Colombier. Pas moins de 4: Jean Pécoul âgé de 45 ans, François Coste, un gardois de Bagnols-sur-Cèze âgé de 26 ans et 2 jeunes frères, Joseph et Louis Mondan respectivement âgés de 18 et 14 ans. Ce devait donner une belle tablée, le soir venu, après une journée aux champs !

On reparlera de Joseph et Louis Mondan quand on évoquera la mémoire du Poilu André Paul Mondan, leur frère, lui aussi Mort pour la France.  L’un et l’autre feront la Grande Guerre.

En 1911, Isidore n’est pas recensée à Caderousse. Pour cause, il était sous les drapeaux du côté de Lyon. Trois domestiques travaillent pour le père: Jean Revire, un berger venu de Mornas, Louis Mondan dont on a déjà parlé et Gabriel Gromelle âgé de 18 ans.

Parti de l’armée fin 1911, Isidore sera donc rappelé comme bon nombre de jeunes et moins jeunes, en août 1914. Mais pas chez les Cuirassiers à Lyon mais chez les artilleurs à Orange.

On le retrouve donc second canonnier conducteur au 55 ème Régiment d’Artillerie, conducteur puisqu’il a une certaine connaissance des chevaux. Ce régiment combat sur la Marne puis sur le front de Verdun, à l’automne 1914. Les batteries soutiennent l’infanterie dans le secteur d’Avocourt, non loin de la butte de Vauquois. C’est dans ce secteur que décédera Ernest Aubépart en mars 1915.

Pour Isidore, ce sera un peu plus au sud, à l’hôpital de Neufchâteau, le 29 novembre 1914. Il y avait été évacué, atteint d’une maladie grave imputable au service, sans qu’on en sache plus. On n’est pas encore à l’époque de la grippe espagnole mais des infections pulmonaires, la tuberculose commençaient à faire des ravages, aggravées par la promiscuité et l’hygiène très relative des hommes.

Isidore Marius Sylvestre Bromont avait 26 ans et encore toute la vie devant lui.

Fiche Matricule de Mémoire des Hommes.

Isidore Marius Sylvestre Brémond, matricule 341 classe 1908, bureau de recrutement d’Avignon pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Même si le patronyme Brémond n’apparaît plus à Caderousse, la présence d’une tombe entretenue dans le cimetière de Caderousse et celle de ce patronyme dans le Vaucluse laissent à penser qu’un descendant, petit neveu ou petite nièce pourrait nous parler de son ancêtre. Si cela est le cas, qu’il (ou elle) ne se gène pas pour réagir, surtout s’il (u elle) possède quelques photos ou documents.

La plaque complète sur ce caveau au cimetière de Caderousse.

A suivre: Joseph Bresset.

Poster un commentaire

Classé dans CADEROUSSE, Recherche

106 + 1 POILUS de CADEROUSSE, 106 + 1 destins… BONNEFOI Jules

106 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 106 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018….

…sauf que pas moins de 16 hommes nés à Caderousse et morts pendant la Grande Guerre ont été simplement oubliés sur le Monument aux Morts ! Pourquoi donc ? Quand celui-ci fut érigé en 1937, internet ne facilitait pas les recherches comme de nos jours. Jules Edouard Bonnefoi est donc le premier Poilu oublié dont nous allons évoquer le destin. Certes, on aurait dû évoquer les parcours de Charles Aubert, Clovis Aubert, Félix Beaumet et autre Marcel Bérard plus tôt mais les Archives du Gard n’ayant pas pris le virage du numérique et celles de Haute-Garonne étant si difficiles d’utilisation que… nous parlerons  d’eux plus tard !

On peut même se demander pourquoi Jules a été oublié. Il semble que les Bonnefoi n’aient pas quitté le village. En tout cas, Jules Edouard Bonnefoi, né le 04 mai 1896 à Caderousse est bien présent à Caderousse lors du recensement de 1911. Agé de 15 ans, il est alors domestique chez la famille de Bénoni Doux, cultivateur dans le quartier de l’Espinet, Salarié ou Saint-Trophime, les agents recenseurs regroupant ces 3 lieux.

La famille Bonnefoi, elle, habitait intra-muros, rue de l’Hardy, au couchant dans le village. C’était le foyer de la belle-famille Robert de (Michel) Marius Bonnefoi, père du Poilu.

Comme on peut le lire ci-dessus sur le recensement de 1896, Marius était ouvrier dans une fabrique de balais et Augustine couturière. Jules n’est pas encore né et le couple n’a que 2 enfants: Fernande (3 ans) et Louis (2 ans).

En 1906, le père n’est plus là et la famille compte 5 enfants: Fernande, Louis (dont on a déjà parlé), Jules le futur Poilu, Juliette (née en 1898) et Odette (née en 1905).

La mère se remariera cette même année avec Grégoire Désiré Emile Jamet, le 11 octobre.

Jules Bonnefoi sera appelé en anticipation le 10 avril 1915. En effet après les pertes considérables en 1914, les hommes furent incorporés à l’âge de 19 ans au lieu de 20 ans. C’est au 2ème Régiment de Zouaves que Jules quitta ses vêtements civils. Pas en Algérie mais au dépôt de Sathonay, dans l’est de Lyon où ce régiment colonial tenait ses quartiers métropolitains.

Après un passage au 3ème Zouaves du 23 novembre 1915 au 25 juin 1916, Jules retrouva son unité d’origine pour connaître le baptême du feu… et ses premiers ennuis.

Il fut tout d’abord blessé à l’avant-bras droit et on dut lui poser un séton. C’est manifestement lors d’une contrattaque du 2ème Zouaves dans les ruines du village disparu de Fleury-devant-Douaumont, lors des combats de Verdun que Jules prit cette blessure, le 16 juillet 1916.

Second problème, quelques mois plus tard, à peu près au même endroit. Le 19 décembre 1916, Jules dut être évacué vers l’arrière pour cause de pieds gelés. Les conditions météorologiques étaient exécrables et le froid doublé d’une boue omniprésente faisait beaucoup souffrir les hommes. Et ce ne sont pas les modestes revenus de ses parents qui auraient pu lui fournir des brodequins plus adaptés !

Par la suite, fait du hasard, Jules se retrouva le 16 avril 1917 dans l’offensive du secteur de Sapigneul, au Godat, autre hameau disparu de Cormicy, le jour-même où disparaissait le Caderoussier Léopold Blachier dont on a récemment parlé. Par chance, Jules ne faisait pas partie des 690 hommes du 2ème Zouaves mis hors de combat ce 16 avril.

Il eut moins de chance lors de la reprise de la guerre de mouvement pendant l’été 1918. Les Allemands étaient alors considérablement affaiblis et sans ressources nouvelles alors que les Américains intervenaient en masse du côté de l’Entente et que les chars devenaient une arme redoutable en appui des fantassins. Mais la guerre de mouvement fait sortir les hommes des tranchées et les rend des cibles fragiles, comme en 1914. C’est du côté d’Amiens que Jules fut grièvement blessé le 08 août 1918.

Voici les déplacements du 2ème Zouaves à ce moment, suivant le livre rappelant la campagne de 14-18 du régiment…

et ce à quoi cela peut ressembler sur une carte actuelle proposée par Google.

Jules Bonnefoi fut donc touché au Bois Moreuil par une balle qui pénétra dans son abdomen. Terrible blessure ne laissant guère d’espoir de survie ! Il fut évacué sur l’Ambulance implantée dans la banlieue d’Amiens, à Dury (Somme). Il y décéda le lendemain, le 09 août 1918. Il avait seulement 22 ans.

« Zouave plein d’entrain ayant toujours fait son devoir. Est tombé mortellement blessé en se portant avec ardeur à la poursuite de l’ennemi le 9 août 1918 » dit la citation accompagnant son acte de décès.

Pourquoi oublia-t-on de graver son nom sur le monument ? Honnêtement, je n’ai pas de réponse à cette question.

La fiche matricule de Jules Bonnefoi de « Mémoire des Hommes ». 

Jules Edouard Bonnefoi, matricule 1026 classe 1916, bureau de recrutement d’Avignon pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule complète sur le site des Archives du Vaucluse. Le patronyme Bonnefoi (ou Bonnefoy) étant toujours vivant dans le Vaucluse, si un descendant indirect reconnaît un membre se sa famille, qu’il ne se gène pas pour réagir, surtout s’il possède quelques photos ou documents.

A suivre: Augustin Bouchet.

1 commentaire

Classé dans CADEROUSSE, Recherche

106 POILUS de CADEROUSSE, 106 destins… BERNARD Fernand

106 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 106 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Dixième nom de la liste: Bernard Fernand Pierre.

SAMSUNG CAMERA PICTURES

Première face du Monument.

Un C.O.A. en jargon militaire du début du XXème siècle, savez-vous de quoi il s’agit ?

Personnellement, je l’ai découvert en étudiant le cas de Fernand Marius Bernard, né à Caderousse le 23 octobre 1886. Ses parents Henri Casimir Bernard et Françoise Aubert vivaient dans le village au début du cours de l’Est, futur cours Aristide-Briand. Sur le recensement de 1911, on découvre…

recensement-1911qu’ils étaient voisins des Bachini, ces migrants italiens venant de Noves et dont on a parlé lors de la biographie de « Orfeo » Bacchini. Mais ce qui va permettre d’envisager une réponse à l’interrogation des C.O.A., c’est la profession de Fernand: boulanger. Celui-ci n’avait pas choisi de travailler comme ouvrier dans les balais comme son père (et nombre de Caderoussiers) mais d’épouser une profession qui intéressait beaucoup plus l’Armée.

En effet, les Commis & Ouvriers militaires d’Administration étaient des soldats dispensés de tâches militaires mais qui occupaient des fonctions administratives et bureaucratiques (pour les commis), de l’intendance et du ravitaillement (pour les ouvriers). On comprend que Fernand allait fabriquer le pain de la caserne où il était appelé lors de ses classes, dans la 15ème section des C.O.A. de Marseille, du 7 octobre 1907 au 25 septembre 1909 puis lors de son rappel sous les drapeaux du 2 août 1914 au 14 avril 1916.

Pendant la Grande Guerre par exemple, on avait besoin de boulangers à l’arrière des unités combattants mais aussi, dans les gares de rassemblements telles Nimes, Orange et Avignon dans le sud-est lors de la Mobilisation Générale, mais également dans les gares où s’arrêtaient les convois militaires lors des déplacements: Orange, Avignon, Remoulins ou Le Teil. Des ouvriers d’Administration travaillaient dans la boulange mais aussi dans la boucherie, dans la garde des troupeaux attendant de monter aux abattoirs et dans l’approvisionnement en eau et vin des troupes. Toute une filière alimentaire !

Pourquoi donc l’Armée décida-t-elle d’envoyer Fernand dans une unité combattante, le 14 avril 1916 ?

Toujours est-il qu’il  se retrouva au 24ème Régiment d’Infanterie dans un premier temps, à Bernay dans l’Eure pour sa formation militaire puis au 28ème Régiment d’Infanterie d’Evreux, au front (aux Armées), à partir du 1er septembre 1916.

Le front, c’était un secteur au sud de Verdun, du côté d’Haudainville, où ça cognait fort depuis le 23 février.

les-lieux

Les lieux en question d’après Google Maps.

C’est par cette journée relativement calme du 12 janvier 1917 comme on peut le lire dans le journal de route de l’unité…

activite-du-12-janvier

que Fernand sera grièvement blessé, aux abords du fort de Bézonvaux. Dans le journal de marche du régiment, il est noté sur la liste des blessés de la journée du 13 janvier, comme on le voit ci-dessous:

blesses-du-13-janvier

Il n’a pas pu être blessé le 13 puisque son unité avait été relevée de son secteur pour prendre une pause à l’arrière.

Fernand Marius Bernard décéda le 13 janvier 1913 à l’ambulance 15/1 installée à Dugny-sur-Meuse, à l’arrière mais relativement proche de la ligne de front. Il repose depuis à la Nécropole Nationale de Dugny (Meuse), tombe individuelle 411.

necropole-nationale

Vue aérienne de la Nécropole Nationale de Dugny suivant Google Maps.

Fernand Marius Bernard (le patronyme étant le dernier mot), matricule 334 classe 1906, bureau de recrutement d’Avignon pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Le patronyme Bernard étant toujours vivant à Caderousse, si un descendant indirect reconnaît un membre se sa famille, qu’il ne se gène pas pour réagir, surtout s’il possède quelques photos ou documents.

bernard-fernand

A suivre: Marius Bernard.

Poster un commentaire

Classé dans CADEROUSSE, Recherche

GRANDE GUERRE: une CARTE d’Etat-Major allemande de VERDUN-SAINT-MIHIEL

En titre:

dsc00180

pour cette carte d’Etat-Major d’ailleurs incomplète puisque coupé en 2, le bas de celle-ci étant absent. Dommage, les Vosges ne seront pas représentées. C’est la lecture de l’échelle du document qui tout de suite interpelle:

dsc00181

Il s’agit d’une carte allemande, de l’armée allemande. Pas de date de publication puisque les dates sont habituellement en bas. Mais seconde surprise: un double trait ininterrompu, l’un bleu (en haut), l’autre rouge (en dessous et qui suit le précédent de partout) traverse la carte:

dsc00182

Pas de doute, il s’agit de la ligne de front, une fois celle-ci stabilisée, de la fin 1914 jusqu’à la reprise de la guerre de mouvement, en septembre 1918. Comme malgré les attaques des uns et les contre-attaques des autres, le front ne se modifia guère, on ne peut mettre une date exacte sur ce document.

Petite remarque…

dsc00183

dsc00184

l’écartement entre la ligne allemande (en bleue) et la ligne française (en rouge) va de 1 à 9 millimètres. Cela me paraît beaucoup quand on sait que les 2 lignes n’étaient séparées de quelques dizaines à quelques centaines de mètres !

Deux secteurs « intéressants » dans ce document, plus médiatiquement et historiquement connus que les autres:

dsc00186

celui de Verdun où tous les forts défendant la ville sont notés en rouge avec un cercle rouge autour d’eux entourant une zone hachurée délimitant l’influence de la position. Quelle drôle d’idée eut donc l’Etat-Major du Kromprinz d’attaquer dans un secteur aussi bien défendu en février 1916 !

dsc00187

celui de Saint-Mihiel et son fameux saillant, cette avancée teutonne dans le territoire français que nous n’arrivâmes pas à reconquérir, avant l’effondrement allemand de l’automne 1918.

Dernière remarque pour ce document. Un petit tour dans la région de Metz, par exemple,…

dsc00188

nous dévoile que tous les noms de lieux sont germanisés après 45 ans d’annexion allemande !

Poster un commentaire

Classé dans CARTES GÉOGRAPHIQUES, ORIGINAL!, Vieux papiers

Il y a 100 ans jour pour jour: LA GUERRE PHOTOGRAPHIÉE du 22 mars 1917

dsc01661

(JOUR 962 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

La une de La Guerre Photographiée du 22 mars 1917 montre un conciliabule des chefs: Lyautey, général mais ici ministre de la guerre s’entretient avec un autre général Nivelle. La légende indique cela est précise en ce qui concerne Nivelle le héros de Verdun. Pourtant, en 2017, si on demande d’associer un nom de général à verdun, ce sera le nom de Pétain qui ressortira. Cela vient du fait que pour faire acceptera collaboration de 1940 à 1944, on rabâcha Pétain le héros de Verdun alors que la reconquête et la « victoire » de Verdun furent effectivement le fait de Nivelle plus que de Pétain qui fut relevé de son commandement mi-avril 1916 !

La dure vie dans les tranchées avec les intempéries:

 dsc01665

La pluie ou la fonte des neiges qui emplit les boyaux.

dsc01666

Le gel des dernières semaines a été terrible pour tous, comme pour ce Tommy.

Un gel qui permet de belles photos comme celle de cette fontaine, en Argonne.

dsc01667

Difficile de prendre quelques gouttes d’eau !

Dans le fort de Douaumont, on nous essaie de nous montrer que la vie est redevenue tranquille pour les hommes désignés pour l’occuper.

dsc01664

Difficile d’y croire !

Une vue d’offensive en dernière page, une vue panoramique…

dsc01669

d’une vraie offensive ou d’une manœuvre pour nouveaux conscrits ?

Belle image du départ d’une torpille allemande quittant la navire qui vient de la tirer.

dsc01663

Un instantané réussi !

Un sourire pour les Poilus avec ces camions-bazars en Alsace où les hommes peuvent acheter ce qui leur manque ou ce que les leurs ne leur ont pas envoyé.

dsc01668

Poster un commentaire

Classé dans Revues

Il y a 100 ans jour pour jour: LE MIROIR du dimanche 18 mars 1917

dsc01650

 (JOUR 958 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

Le Général Herr pose fièrement avec sa nouvelle cravate de commandeur de la Légion d’Honneur. Il commandait le secteur de Verdun lors de l’attaque allemande du 21 février 1916 et il avait pourtant pris quelques décisions surprenantes qui ne méritaient pas la remise de cette décoration.

L’entrée prochaine en guerre des Etats-Unis est freinée par le fait que les transports sont quasiment interrompus à travers l’Atlantique à cause des attaques allemandes. En conséquence, les trains sont aussi arrêtés en attendant que le trafic maritime reprenne.

dsc01651

Un Océan Atlantique infesté de sous-marins allemands mais aussi de corsaires comme ce navire photographié en cachette.

dsc01660

Pourtant la flotte britannique patrouille comme ici en mer du Nord, équipée d’un armement impressionnant:

dsc01652

Sur le front d’Orient, en Méditerranée, les sous-marins allemands font aussi des ravages. Comme il n’y a pas de bassin de radoub à Salonique, les réparations sont difficiles.

dsc01653

Une page consacrée à la chute d’un aéroplane autrichien en Italie, derrière les lignes alliées.

dsc01654

Les aviateurs n’ont pas survécus et sont enterrés avec les honneurs militaires.

 Travail des hommes du Génie qui ont établi un pont de barques sur une rivière du nord de la France.

dsc01656

La boue, les trous d’eau, des lieux dévastés.

dsc01655

Difficultés pour les Britanniques d’avancer dans le secteur de l’Ancre (Somme) après la prise de territoires.

dsc01657

C’était un bois, le bois des Caurières devant Verdun. Voilà tout ce qu’il en reste !

Un petit tour en Afrique pour terminer ce numéro du Miroir.
3 photos d’aviateurs belges dans le secteur du lac Tanganyika.

dsc01658

La construction d’un vapeur, le « Baron Dhnais » sur les berges de ce grand lac de l’Afrique australe.

dsc01659

De belles vues aériennes. On a parlé il y a peu de la chute de la dernière colonie allemande en Afrique.

Poster un commentaire

Classé dans Jeux

106 POILUS de CADEROUSSE, 106 destins… AUBÉPART Ernest Marius

106 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 106 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Troisième nom de la liste: Aubépart  Ernest.

SAMSUNG CAMERA PICTURES

Première face du Monument

Au moment de faire son choix de vie, Ernest Aubépart alors âgé de 18 ans (il était né le 29 février 1888 à Caderousse) décida de ne pas s’investir dans la fabrique de balais de ses parents Jean Aubépart et Marie Pinchon, aux côtés des siens. Il devança l’appel et s’engagea dans l’armée pour une durée de 5 ans. On était alors le 18 octobre 1906 et fut affecté au 8ème Régiment d’Infanterie Coloniale. Il rejoint Toulon où le Régiment était caserné, près du port d’où il pouvait partir rapidement vers les Colonies.

Ernest Aubépart allait faire tout le reste de sa carrière dans l’armée, signant régulièrement des rengagements jusqu’à la déclaration de guerre. Il monta rapidement dans les grades jusqu’à devenir sous-lieutenant au début de l’année 1915. C’est la mort qui le faucha bien vite qui l’empêcha d’aller plus haut. Il fit aussi toute sa carrière militaire dans les troupes coloniales.

En 1910, le sergent Aubépart se retrouva au 2ème Régiment de Tirailleurs Tonkinois  (le 2ème RTTON pour les puristes) et partie en campagne au Tonkin où une énième rébellion devait être mâtée. Il connut ainsi la guerre à partir du 15 mars 1910, bien avant le 03 août 1914.

A cette date, il était sergent major au 42ème Régiment d’Infanterie Coloniale, rapidement engagé face aux Allemands après un regroupement du côté de Morières-les-Avignon avant de prendre le PLM en Avignon, le 21 août 1914.

Lorraine, Marne, Hauts de Meuse furent les combats qui coûtèrent très chers au 42ème R.I.C…. comme à l’ensemble des régiments engagés en début de cette guerre que les responsables n’attendaient pas.

Après cette saignée qui n’atteint pas Ernest Aubépart, les coloniaux du 42ème R.I.C. se retrouvèrent en mars 1915 dans le secteur de Vauquois, 25 kilomètres à l’ouest de Verdun. En ce début de la guerre des tranchées qui allait durer 3 ans, c’était sans conteste l’endroit où il ne fallait pas être à tout prix ! Vauquois, c’est le symbole de la guerre bête, méchante  et inutile, de la destruction pour la destruction, où des stratèges des 2 bords envisagèrent de rayer une colline, une butte, du paysage faute de pouvoir en chasser ses adversaires ! Vauquois ou la guerre des mines (voir petit mémoire après la fin de l’article). Ce n’est pas l’explosion d’une mine qui emporta Ernest Aubépart mais une balle ennemie alors qu’à la tête de sa section, « il emmenait brillamment ses hommes à l’assaut d’une position fortifiée » comme le dit le texte de la citation qu’il reçut à titre posthume, le 16 avril 1915. On était le 04 mars 1915 et ces terribles assauts, tous repoussés par les Allemands, mieux protégés, plus nombreux et surtout tenant les hauteurs du terrain, firent à nouveau de très nombreuses victimes. Ces journées sont racontées dans un petit livret dédié aux campagnes du 42ème Régiment d’Infanterie Coloniale durant la Grande Guerre. Voici les 2 pages qui nous intéressent:

historique_du_42e_regiment_dinfanterie_-_bpt6k63272893-2

historique_du_42e_regiment_dinfanterie_-_bpt6k63272893

Ernest Aubépart était âgé de 27 ans dont 9 sous les drapeaux. Il ne semble pas reposer dans le premier cimetière de Caderousse.

aubepart-ernest

Fiche matricule de « Mémoire des Hommes ».

Ernest Marius Aubépart, matricule 1520 classe 1908, bureau de recrutement d’Avignon  pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Le patronyme Aubépart étant toujours vivant à Caderousse, si un descendant direct ou indirect reconnaît son ancêtre, qu’il ne se gène pas pour réagir, surtout s’il possède d’autres photos ou documents.

VAUQUOIS

carte-front-francais-vers-1917

Pour le grand malheur du petit village de Vauquois (168 habitants en 1911), universellement connu comme symbole de la guerre des mines, il avait le double handicap d’être bâti 1- sur une butte culminant à 290 mètres d’altitude 2-dominant la ligne de front, une fois celui-ci stabilisé: les Allemands qui tinrent en premier cette hauteur avaient un énorme avantage qui, un jour ou l’autre, leur aurait permis d’enfoncer le front adverse en empêchant l’arrivée des renforts par la route Sainte-Menehould-Verdun. Ce n’est pas par hasard que la grande offensive de 1916 se passa dans le secteur de Verdun. Alors l’état-major français inventa la guerre des mines. Puisque la position était imprenable par les fantassins, on demanda aux sapeurs du génie de creuser des tunnels et aux artificiers (les pompiers de Paris) de placer des charges explosives sous les tranchées adverses. On récupérait ainsi le terrain tenu par les autres. Sauf que cela une fois arrivé, les autres procédaient de même ! Cette guerre dura ainsi jusqu’au début de 1918. Le village de Vauquois fut rapidement rayé de la carte et après le tir de 519 mines sur une période de 70 mois (199 allemandes et 320 français), des mines de plus en plus puissantes, le paysage qui fut rendu à la vie civile quand les troupes américaines le libérèrent définitivement ressemblait… à la Lune… et y ressemble toujours, la végétation en plus ! La butte était descendue de plusieurs dizaines de mètres  et la colline était parcourue de plusieurs centaines de kilomètres de galeries ! Le village de Vauquois fut reconstruit en contrebas avec l’aide de la ville d’Orléans et les spéléologues-fouilleurs-amateurs d’armes ont depuis 1919 trouvé un terrain formidable pour assouvir leur passion malgré les interdictions officielles dans cette zone toujours classée rouge.

A suivre: Augustin Aubert.

Poster un commentaire

Classé dans Jeux

106 POILUS de CADEROUSSE, 106 destins… ALLAN Abel Marius.

106 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 106 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Commençons par la premier de la liste… dans l’ordre alphabétique : ALLAN Abel Marius.

allan-abel-marius

Il naquit le 02 février 1889 à Caderousse. Son père Pierre Ferdinand Allan était relativement âgé à sa naissance puisqu’il avait 52 ans. Il exerçait la profession de maçon. Sa mère, Marie Antoinette Lucie Vallon était bien plus jeune, âgée de 35 ans. On notera sa profession de fruitière sur l’acte de naissance d’Abel. Un emploi saisonnier certainement. Le père n’était plus là quand Abel fut appelé sous les drapeaux en 1910. Sa situation de soutien de famille lui permit tout de même d’échapper à 2 mois de classe, certainement pour pouvoir rentrer les blés, étant lui même devenu cultivateur… comme nombre de jeunes caderoussiers au début du XXème siècle.

Abel Marius, de la classe 1909 fut donc appelé le 05 octobre 1910, à l’âge de 21 ans comme c’était la loi à cette époque, avant que l’âge ne soit abaissé à 20 ans peu de temps après puis à 19 ans après la grande saignée de l’été 1914. Il fit ses classes au 19ème Régiment d’Artillerie de Campagne à Nîmes avant de revenir à Orange au 55ème R.A.C. le 1er novembre 1911. Pas de longs voyages pour ce jeune Caderoussier qui était cantonné à Camaret ou Jonquières ou Courthézon suivant le groupe auquel il appartenait. Il exerçait la fonction de Maître Pointeur dans sa batterie, fonction importante pour la justesse e l’efficacité des tirs.

Libéré le 25 septembre 1912 avec en poche un Certificat de Bonne Conduite, il se maria peu de temps après, le 23 juin 1913 avec une jeune fille de Montfaucon, Henriette Louise Capeau. Ils s’installèrent alors dans le Gard, sur la rive droite du Rhône, juste en face de Caderousse, en février 1914. Abel n’eut pas trop le temps de s’habituer à cette nouvelle vie puisqu’il dut rejoindre son unité d’artillerie le 3 août 1914. Un enfant était-il né entre temps ? Les Archives du Gard ayant oublié de prendre le tournant numérique celles du reste de la France, on n’a pas pu vérifier cela. Toujours est-il que, si un enfant était né de cette union, c’était certainement une fille car le patronyme Allan a disparu de Montfaucon de nos jours.

Le 55ème R.A.C. participa à la guerre en Lorraine puis à la bataille de la Marne avant de se retrouver sur le front de Verdun quand celui-ci fut stabilisé. Il était encore sur un secteur à l’ouest de Verdun quand la grande offensive allemande fut déclenchée, le 21 février 1916. Les artilleurs étaient les plus sollicités pour répondre au déluge de feu allemand et Abel et ses compagnons ne chaumèrent guère de février à avril 1916, date à laquelle l’unité fut relevée pour prendre quelques semaines de repos du côté de Nieuport, coin du front plus calme puisque les belligérants étaient séparés là-bas par des grandes zones inondées empêchant tout espoir de franchissement. Sur les plages de la mer du Nord, c’étaient presque des vacances pour les artilleurs.

Cela ne dura que quelque temps puisque le 55ème R.A.C. s’en retourna à nouveau près de Verdun en juin 1916. Le 1er juillet 1916, Abel Marius Allan était tué d’un éclat d’obus lors d’un duel d’artillerie sur le territoire de la commune de Fromereville (-les-Vallons de nos jours) située à 5 km à l’ouest de Verdun. L’offensive allemande avait été brisée et les Français commençaient la longue et sanglante reconquête des quelques kilomètres perdus.

La transcription du décès a été notée à Montfaucon et non à Caderousse. Abel Allan repose dans la Nécropole Nationale « Glorieux » de Verdun, tombe individuelle 112.

carte-front-francais-vers-1916-1

Le cercle rouge représente le secteur de Verdun; le front noir est celui de décembre 1915… le trait rouge montre la ligne extrême de l’avancée allemande et la flèche rouge indique la commune de Fromereville où Abel Allan perdit la vie.

Abel Marius Allan matricule 413 classe 1909, bureau de recrutement d’Avignon pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Bien que le patronyme Allan n’apparaisse plus à Caderousse ni à Montfaucon, si un descendant direct ou indirect reconnaît son ancêtre, qu’il ne se gène pas pour réagir, surtout s’il possède et veut faire partager d’autres photos ou documents.

A suivre: Julien Arnoux.

Poster un commentaire

Classé dans CADEROUSSE, Recherche

Il y a 100 ans jour pour jour: LE MIROIR du dimanche 18 février 1917

dsc01349

(JOUR 930 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

Une page importante sur les Etats-Unis au début de ce n° du 18 février 1917 du Miroir. C’est normal car la marche vers la guerre de cette grande puissance qui deviendra mondiale suite à ce conflit est enclenchée. A la tribune du Congrès, le président Wilson annonce la rupture entre les USA et l’Allemagne. Ce n’est pas une déclaration de guerre mais c’est le premier pas vers celle-ci qui aura lieu le 6 avril 1917.
Cette scène se passe le 3 février 1917 et le Congrès accueille favorablement la déclaration du Président Wilson. La guerre à outrance des sous-marins allemands contre tous les navires de commerce quelque soit leur pavillon choque l’Amérique éprise de cette liberté des mers. Des sabotages d’agents allemands, un télégramme  de l’Allemagne au Mexique l’encourageant à attaquer leur voisin pour reconquérir le Texas et les difficultés des principaux emprunteurs de capitaux américains poussèrent les Etats-Unis à entrer en guerre aux côtés de l’Entente, surtout quand la Russie en sera sortie !

On nous présente donc la puissance de la flotte US…

dsc01351

…naviguant sur l’Hudson ou…

dsc01352

…passant sous le pont de Broocklyn (ici le super cuirassé « Arizona », fleuron de l’US Navy).

Toujours aux Etats-Unis, l’explosion d’une poudrerie de Haskell dans le New Jersey le 13 janvier 1917 , dont on ne connaît l’origine….

dsc01350

renforce le sentiment anti-allemand aux States.

Le froid et la terrible météo de cet hiver 1917 sont bien présents dans ce numéro du 18 février.

dsc01353

Pour le manger, on fend le pain, complètement gelé, à la scie !

dsc01357

Dans cette tranchée russe, en France, on essaie d’enlever l’eau mais on constate que l’on ne doit pas élever grand chose puisque les hommes marchent sur de la glace.

dsc01354

A Monastir, sur le front d’Orient, ce sont de véritables marécages qui entourent la ville…

dsc01355

situation totalement semblable à Verdun !

Par opposition, au Niger, c’est une température caniculaire qui règne pour y célébrer la « victoire de Verdun du 15 décembre » (la fin de la bataille de Verdun qui a abouti à un retour aux positions d’avant le 23 février 1916).

dsc01359

Autres vues du corps expéditionnaire russe en France avec ces images religieuses…

dsc01356

où le Pope s’apprête à célébrer la fête de la bénédiction des eaux ! Et il en est beaucoup tombé !!!

Une dernière image montrant les femmes dans des usines militaires au Canada…

dsc01358

Ceci n’est nullement exagérée car l’implication du bataillon canadien en Europe de 1915 à 1919 fut très important ! Le Canada, dominion autonome de l’Empire Britannique, se retrouva automatiquement en guerre le 3 août 1914 en même temps que le Royaume Uni déclara la guerre. Il décida de largement s’engager dans le conflit ! Petit pays de 8 millions d’habitants, pas moins de 619 000 hommes se retrouvèrent à un moment ou un autre dans l’armée. On évalue à 7% la part de la population sous les drapeaux en permanence. Il n’est donc pas illogique que les femmes se soient retrouvées dans les usines d’armement pour combler l’absence des hommes.

Poster un commentaire

Classé dans Revues