Archives mensuelles : avril 2016

À l’hôtel du département, la PRÉSENTATION du dernier livre de CLAUDE DIDIER: LES GRANDS ÉVÉNEMENTS DE LA DRÔME.

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Il s’agit donc d’un livre de Claude Didier, un ami de Michel Marmus, publié aux Editions Labourée de Clermont-Ferrand: Les Grands Evénements de la Drôme, premier tome couvrant la période 1900-1950. Journaliste dans sa vie antérieure, c’est dans la presse locale et départementale que l’auteur trouva la matière à l’écriture de ses articles. Il raconte donc les événements importants inscrits dans l’Histoire comme…

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l’arrivée des Arméniens dans le département dans les années ayant suivi le Génocide ou…

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l’assassinat de l’ancien ministre du Front Populaire, en résidence surveillée à Montélimar pendant l’Occupation. Mais il aborde aussi des événements qui firent certainement parler à leur époque mais sur lesquels l’oubli est passé comme…

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cet accident d’avion.

Bien sûr, l’achèvement d’une des Merveilles de la Drôme, le Palais Idéal du facteur Cheval d’Hauterives…

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est bien présent…. d’autant plus que l’auteur a écrit, il y a quelques années, un autre ouvrage sur ce fleuron drômois célèbre dans le monde entier (Lecture ésotérique et symbolique du Palais Idéale du facteur Cheval).

C’est à l’Hôtel du Département que Claude Didier avait convié mercredi 6 avril, ses amis pour la présentation officielle de cet ouvrage en présence du vice-président du Conseil Départemental dévoué à la Culture, M. Limonta.

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Il y eut les discours, les petits fours et bien entendu, la séance de dédicace…

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Voici les quelques mots que Claude Didier nous a écrit sur l’exemplaire qu’il nous donna:

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Car nous avions très modestement participé à la réalisation de cet ouvrage en prêtant deux documents de nos collections…

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la carte de marinier dont une portion illustre l’article ayant trait à la création de la C.N.R. dans les années 20, prélude à la domestication du Rhône qui sera certainement abordée dans le second tome en cours d’écriture, et…

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la lettre de cette jeune valentinoise racontant les derniers jours de l’Occupation et la Libération de la Drôme et de sa ville-Préfecture. Une modeste contribution apportée avec plaisir.

On y voit aussi, entr’autre, une carte postale de la collection de Michel Marmus.

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Un dernier mot avec cette originale mais combien juste pensée de l’auteur qui dédie son ouvrage aux enseignants qui firent ce qu’il est devenu:

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Si la grande et la petite histoire de la Drôme vous intéressent, voilà un bel ouvrage à lire puis mettre dans votre bibliothèque:

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Il y a 100 ans jour pour jour: LE MIROIR du dimanche 09 avril 1916

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(JOUR 617 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

Encore un dignitaire allié à la une de ce Miroir du 9 avril 1916. Il s’agit du prince héritier de Serbie, Alexandre, un prince dépourvu de royaume puisque la Serbie est occupée par les Autrichiens et les Bulgares. Un prince qui, accompagné du président de la République Raymond Poincaré est en visite à Verdun où il essaie le fameux nouveau casque Adrian.

En page intérieure, une page sur cette visite:

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Un Verdun bien paisible et une visite bien trop tranquille pour être vraie, alors qu’un déluge de feu s’abat sur le champ de bataille. Pour preuve  ces quartiers détruits et incendiés:

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Quant aux obus français, ce sont de véritables montagnes qui attendent d’être tiré…

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obus amenés par les camions que l’on voit au fond, qui empruntent la fameuse Voie Sacrée, cordon ombilical de Verdun autant pour les renforts humains que pour l’approvisionnement.

Un approvisionnement qui arrive aussi par le rail…

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en moins grande quantité.
Toujours à Verdun, un tir nocturne d’un canon de 75 qui donne une photo assez intéressante:

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Un moment important pour les hommes soumis au déluge d’acier:

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une prise d’armes et… le repos à l’arrière !

Plus loin, une page montre la dernière photo prise du Colonel Driant posant ici avec 2 prisonniers allemands…

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et dont on est sans nouvelle depuis quelque temps, au début de l’attaque allemande, il y a plus d’un mois. On sait que le colonel et l’ensemble de son unité seront anéantis et que Driant deviendra le symbole du sacrifice pour la Patrie.

 Sur le front des Dardanelles, on nous montre la réparation du vieux cuirassé turc « Messoudié » à Constantinople…

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touché qu’il a été lors d’un accrochage avec les marins russes. Ce cuirassé date de plus de 40 ans et ne doit donc pas être tout à fait à la pointe des progrès techniques.
Toujours aux Dardanelles…

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l’explosion d’une défense annexe de Gallipoli qui a été abandonnée en début d’année 1916, destruction volontaire à l’initiative des Britanniques.

Cette photo est à rapprocher de cette vue qui fait la seconde de couverture… une vue déjà présentée dans le Miroir. 

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Il s’agit de la vue primée par le concours de la meilleur photo des lecteurs. On le lit, elle a rapporté 15 000 francs à son auteur, un sous-lieutenant encadrant deux colonnes de dragons à pied et qui a eu la chance d’appuyer sur le déclencheur de son appareil photo au moment exact où un obus a explosé au milieu de la ligne d’hommes, en tuant deux dur le coup. On les voit projetés au sol.

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Cette scène s’était passée en septembre 1914 (bataille de la Marne ?) et c’est l’épouse de l’officier qui a reçu cette récompense ! Une belle somme à cette époque. L’histoire ne dit pas sui cet officier put bénéficier de son gain, une fois la guerre finie…

 L’as des airs Guynemer est honoré sur une page entière.

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On le voit avant de prendre l’air, on peut découvrir son avion surnommé « Vieux Charles » et on nous montre, bien sûr, un des avions ennemis, un fokker, qu’il a abattu.

Des images plus calmes pour finir:

l’entrée en guerre du Portugal…

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et le rappel des réservistes.

En double page centrale, une image panoramique de la conférence des Alliés, tenue les 27 et 28 mars 1916 dans le Salon de l’Horloge à Versailles.

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Le Miroir cite le nom de tous les participants et leurs fonctions.

Un sourire pour finir.
Moqueurs, les Poilus ont fabriqué pendant la nuit ce bonhomme de neige ressemblant à s’y méprendre à Guillaume II, Le Kaiser…

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placé à l’avant de leur tranchée ce qui va forcer les Allemands de lui tirer dessus ! On s’amuse comme on peut !

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Il y a 100 ans jour pour jour: SUR LE VIF du 08 avril 1916

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(JOUR 616 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

Sur le Vif du 08 avril fait sa une sur la bataille de Verdun, d’une manière pour le moins originale.  Pas de combats, d’obus qui explosent ou de paysage lunaire complètement bouleversé. Non ! Tut simplement, la corvée de 2 Poilus amenant le « pinard » aux ceux qui sont sous les bombes. Le « pinard » pour supporter le moral des troupes !

En dernière page, ce sont les hommes qui apportent la soupe en première ligne.

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Une vue certainement prise au même endroit que pour la photo de la première page. Avec pour tous, la boue qui s’incruste partout chez les hommes.

Car la météo de la fin de cet hiver 1915-1916 ne ménage pas les hommes. Ici, ce sont les tranchées remplies d’eau qu’il faut vider…

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ce qui crée de vrais lacs ou ruisseaux.

Ailleurs, c’est la neige qui frigorifie tout le monde, matériel tombé en panne et hommes qui s’abritent comme ils peuvent… !

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Tout ceci avec cette guerre qui continue… avec des obus de plus en plus performants. Ce dessin qui préfigure le dessin d’animation nous montre la puissance d’obus perforants qui explosent une fois que les murs aient été détruits.

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Cet abri de seconde ligne pour officiers résisterait-il ?

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Quelquefois, les commentaires de la personne qui légende les photos fait sourire.

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Dramatique: En ordre dispersé, les soldats franchissent le terrain découvert avant de s’engager dans un boyau. Alors que les hommes déambulent tranquillement, loin de tout danger, pour rejoindre leur position.

Par contre ici, un drame s’est produit et la photo est vraiment prise sur le vif. Un steamer vient d’être coulé par un sous-marin allemand dans la Manche. Il s’agit du Maloja. La catastrophe s’est passée le 26 ou 27 février 1916.

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On voit cette terrible scène de personnes se débattant dans la mer dans l’attente d’être secourues. L’eau ne doit pas être très chaude. On nous dit que ce naufrage ne causa que peu de décès.

Du casque Adrian et de la protection qu’il procure aux hommes… Quelques vues des blessures des casques et sur le crâne des hommes…

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qui peuvent être tout de même considérés comme des miraculés !

Pour terminer, une page avec 6 vues sensées illustrer l’entrée en guerre du Portugal.

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L’artillerie prêtée par les Français… la cavalerie portugaise déjà réputée… la Marine et les marins… les troupes à Lisbonne prêtes à rejoindre le front du nord de la France.

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JEUX: Soirée des LUDIVORES du 06 avril 2016… ADVENTURES TOUR, RICOCHETS ROBOTS ET KING OF TOKYO.

Moins de monde pour cette date inhabituelle (1er mercredi du mois) pour cause de vacances scolaires les 2 semaines prochaines et l’occupation de la MJC par le CLSH, ce qui chasse des locaux les activités traditionnelles. Moins de monde car, je pense, un certain nombre de Ludivores ont zapé ce détail, ce qui failli m’arriver ! Heureusement que je lis les mails d’Ewoud !

Nous sommes tout de même relégués dans la seconde sallequi a l’avantage d’être bien plus fraîche que la grande. Un choix de température judicieux.

Un petit groupe de joueurs arrivés tardivement pour une bonne partie à 5 de ADVENTURES TOUR.

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Ce jeu d’organisation de voyages aventureux où l’on doit faire progresser ses équipements pour recruter des aventuriers plus compétents (et donc qui rapportent plus de points de victoire). Le jeu se déroule en 3 manches mais finalement le système soufflé par Yannick de l’Amusoir est judicieux: à 4, par exemple, choisir 4 plateaux et jouer en 4 manches avec pour chacun une fois chaque plateau.

Partie découverte pour 3 joueurs et résultat conforme à la logique, les 2 qui connaissent le jeu sont devant (Sylvain et moi dans cet ordre) et les 3 néophytes après !… pour ma part après un premier tour catastrophique (3 points seulement).

Suite de soirée à 4 avec le plus « prise de tête » des jeux des Ludivores (avec TRICODA): RICOCHETS ROBOTS !

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Découverte pour 2 joueurs, les 2 qui connaissent le jeu sont devant (Sylvain et moi en ordre inversé cette fois).

Fin de soirée décompression avec KING OF TOKYO…

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pour mettre des baffes sans trop réfléchir. Ce qui entraîne mon élimination rapide.
Une soirée agréable ce mois-ci !

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Il y a 100 ans jour pour jour: LA GUERRE PHOTOGRAPHIÉE du 06 avril 1916

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(JOUR 614 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

On célèbre un vieux brave à Lyon devant la gare des Brotteaux où se tient une manifestation patriotique. Ou se tenait plutôt, car ces images datent du 16 mars 1916. Ce vieux soldat, âgé de 47 ans cette année-là (classe 1889 soit né en 1869) n’en est pas à sa première médaille. Il compte déjà des médailles des campagnes du Tonkin, de Madagascar et celle de Sauveteur qui sont rejointes par la Croix de guerre avec palme.

Deux vues d’une église détruite comme on en a vu en plusieurs occasions:

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celle de Fouqueviller dans la Somme. Et cela aurait pu être pire si l’obus que montrent les poilus sur la photo de gauche avait éclaté.

Sur la même page, quelques vues de véhicules:

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Des canons, des camions, une mitrailleuse bien protégée et des montagnes d’objets divers ramassés sur le champ de bataille après des combats. On y trouve de tout: bidons, chaussures, caisses de cartouches, armes, objets de toute espèce réunis pêle-mêle.!

La guerre évolue en ce début de 1916 et La Guerre Photographiée a besoin de clarifier les choses pour ses lecteurs.

Tout d’abord une carte de Verdun où l’offensive allemande se poursuit, déversant des tonnes d’obus sur les lignes françaises sans que la presse n’en parle plus que cela.

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Puis une carte plus précise du front français de la mer du Nord à la frontière suisse avec un détourera le front italien.

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A bien comparer les choses, le front en avril 1916 n’a guère changé depuis la bataille de la Marne !

Enfin, le magazine vend aux lecteurs intéressés une grande  carte du théâtre des opérations comme dit l’armée…

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et présente cette proposition comme une manière de suivre facilement les Communiqués Officiels que publient les journaux quotidiens.

Trois vues de navires appartenant à la flotte allemande dans le canal de Kiel où elle se tient à l’abri des attaques des navires alliés.

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 Le problème des réfugiés… qui n’en était pas un en 1916. Les Serbes étaient nos alliés vaincus et il fallait les aider… et accueillir des jeunes.

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Ainsi, la Corse recevait des étudiants serbes. Ils posent ainsi sur une photo de groupe loin de tout camp de concentration et de rétention. On est loin de quelques slogans honteux lus ces derniers temps !

Une page complète pour expliquer la débâcle des Allemands, tués en masse à cause de leur manière de concevoir la guerre. Laquelle méthode est exactement la même que celle des Français. les hommes comme de la chair à canon !

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Voilà ce qui est écrit:

DSCN1545Avec leur système d’attaques en masses serrées et compactes, on sait que les Allemands, arrêtés par nos tirs, ont des pertes effroyables.

Les trois photographies que nous publions ont été prises il y a peu de temps, lors d’une attaque où les Allemands subirent des pertes s’élevant à plusieurs milliers d’hommes, attaque qui se changea en déroute, puisque nos troupes restèrent sur le terrain occupé précédemment par nos ennemis.

DSCN1546Le terrain était couvert de cadavres allemands que nous avons dû faire enterrer, tant par hygiène et aussi surtout par ce que nous avons le respect de nos ennemis morts.

Les prisonniers que nous avons faits furent chargés d’identifier leurs camarades tués, et des listes sont dressées, que le gouvernement français fait transmettre au gouvernement allemand par l’intermédiaire de la Croix-Rouge de Genève.

DSCN1547Les cadavres non identifiés sont enterrés dans une fosse commune et ceux connus  dans des fosses séparées, surmontées d’une plaque portant le numéro d’ordre.

Nos trois photographies montrent, en haut : des cadavres allemands identifiés ; au milieu : des prisonniers allemands creusant des fosses ; : l’ensevelissement dans une fosse commune de cadavres non identifiés.

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Au retour d’un OFLAG, cet ancien PRISONNIER de GUERRE obtient cette CARTE

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C’est l’Association des Prisonniers de Guerre du département des Basses-Pyrénées (pas encore les Pyrénées-Atlantiques, cela viendra en 1969) qui lui a fourni cette carte officielle d’ancien prisonnier de guerre.

En effet, en ouvrant la carte…

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on peut y lire qu’Yves A…., étudiant à Pau, dut certainement interrompre ses études durant 5 ans puis qu’il fut interné dans un Oflag du 18 juin 1940 au 03 juin 1945 ! Toute une jeunesse passée derrière les barbelés d’un camp et les privations qui accompagnent ce séjour.

Les hommes du rang et sous-offciers étaient détenus dans des Stalags, les officiers dans des Oflags. Le plus connu est bien sûr celui de Colditz dont on a déjà parlé du jeu Fuga de Colditz qui colle assez bien à ce que fut ce pénitencier.

Yves A…, étudiant, avait certainement fait l’école d’officier lors de ses classes. Il était détenu à l’Oflag IV D. Celui-ci était situé sur la commune de Elsterhost, à 50km au nord-est de Dresde. Ce furent les Soviétiques qui libérèrent ce camp en février 1945 mais les valides avaient été évacués par les Allemands sur Colditz justement.
Dans ce camp se trouvaient environ 2 500 officiers et leurs ordonnances ce qui portait la population à plus de 5 500 détenus. Parmi eux, on comptait 485 enseignants si bien que ce camp connu un bouillonnement culturel avec une troupe de théâtre de valeur et une faculté libre donnant des cours et conférences, mise en place par Jean Guitton et Yves Congar. Le scoutisme était aussi très actif.

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L’ancien PONT de ROQUEMAURE détruit en 1944.

Paul Marquion, vous l’avez lu hier, parlait ainsi de la traversée du Rhône en empruntant l’ancien pont de Roquemaure avant la Première Guerre Mondiale:

Le vieux pont suspendu était étroit ; les sabots des chevaux faisaient résonner désagréablement les planches du tablier et du haut de l’impériale le fleuve paraissait profond. Disons-le sans ambages : nous n’étions pas tellement fiers ! On respirait quand on arrivait à une pile ; pendant quelques mètres où on se retrouvait sur le dur et où le Rhône était masqué. Mais on n’était vraiment rassuré qu’en arrivant à la dernière.

Car comme il le précisait juste avant… Au bout de la route, c’était le pont suspendu de Roquemaure  à plusieurs arches, détruit pendant la dernière guerre et qui a été remplacé par un pont magnifique qui franchit le Rhône d’une seule enjambée.

Ce pont effectivement enjambe le Rhône et est situé à cheval sur les communes de Roquemaure côté Gard et… Orange côté Vaucluse, la Cité des Princes s’avançant jusqu’au Rhône par une bande de territoire entre Caderousse et Chateauneuf-du-Pape.

Voici deux vues prises immédiatement après la Seconde Guerre mondiale par ma tante Paulette qui pose d’ailleurs avec une amie devant ce qu’il reste du pont qui a perdu ses tabliers tombés dans le fleuve.

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On voit bien que le pont comptait une pile au milieu du fleuve et 2 piles sur les berges. On verra cela plus loin.

Sur cette seconde vue ayant la même origine et certainement prise le même jour, on voit bien le tablier détruit.

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La photo été prise sur la culée côté Orange et comme le faisait remarquer Paul Marquion, on note l’étroitesse de la chaussée au niveau des piles. Ce ne devait pas être très facile de se croiser à leurs niveaux !

Un bac permettait aux véhicules et piétons de traverser le Rhône avant la réparation du pont après la guerre. Son fonctionnement dura assez longtemps car je me souviens très bien de voisins habitant au fond de l’andrône Jean Jaurés à Caderousse chez le docteur dont le père travaillait à la construction du nouveau pont de Roquelaure. Ce devait se passer dans les années 60. Cela évita au pont de Roquemaure de connaître les mêmes problèmes que celui du Teil avec ces câbles fabriqués en un acier de mauvaise qualité et qui durent être remplacés au début des années 2000, entraînant de gros problèmes de circulation entre Drôme et Ardèche au niveau du Teil-Montélimar.

Le nouveau pont de Roquemaure…

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a été construit une centaine de mètres en amont de celui qui existait avant guerre. Il reste côté Roquemaure (Gard) les traces de l’entrée de l’ancien pont…

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avec la pile d’entrée au premier plan et la pile posée sur une petite île du Rhône à une vingtaine de mètres de l’entrée:

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Vous avez noté une plaque mémorielle posée à l’entrée de l’ancien pont; La voici:

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Le 18 août 1944, les Allemands alors en pleine débâcle dans le sud-est continuèrent pourtant de s’acharner sur leurs prisonniers entassés dans ce train fantôme parti du camp de Gurs en Navarre. Comme le train ne pouvait continuer sur la rive droite, des ponts étant détruits, les déportés furent débarqués en gare de Roquemaure pour rejoindre celle de Sorgues sur la rive gauche, distantes l’une de l’autre de 10 à 12 kilomètres. Ces 700 malheureux furent dans les derniers à traverser le Rhône sur ce pont avant sa destruction. Et leur calvaire continua ainsi jusqu’à Auschwitz Dachau.

De nos jours, le pont routier de Roquemaure a été rejoint par le pont autoroutier de l’A9 dans les années 70 puis par le pont de la ligne ferroviaire à grande vitesse au début du millénaire. Voici ces 3 ponts…

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au premier plan le plus récent (la LGV), au second celui de l’A9 et au fond, les piles du pont suspendu.

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CADEROUSSE: PAUL MARQUION parle du voyage au PELERINAGE à ROCHEFORT avant la GRANDE GUERRE

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Paul Marquion était un des responsables du Bulletin des Amis d’Orange dans les années 60-70. Il écrivait régulièrement dans ce mensuel. Il décida de raconter la vie au temps jadis dans les villages du Vaucluse. Originaire de Caderousse (et copain de mon grand-père Gabriel- voir article sur la borne seigneuriale), le village était tout trouvé et les chroniques racontées n’étaient autres que les souvenirs d’enfance et de jeunesse de l’auteur.

Première chronique: le pèlerinage annuel à Notre-Dame de Rochefort, dans le Gard, à une quinzaine de kilomètres de Caderousse. Une histoire que je connais un tout petit peu, ma grand-mère Philine Boissel, l’épouse de Gabriel, ayant souvent parlé de ce moment agréable, une sortie très attendue, plus par tous les à-côtés que pour son caractère religieux, me semblait-il.

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Voici quelques extraits de la narration de Paul Marquion.

Avant la guerre de 14, le pèlerinage à Notre-Dame de Rochefort était l’un des rares grands événements de l’année qui, avec la foire d’Orange et le conseil de révision, mettait tant branle le village et le sortait en foule hors des murs.

Ce jour-là, les deux diligences de Caderousse qui assuraient le service des voyageurs et des messageries avec Orange et, une fois par semaine, avec Avignon, étaient retenues pour le pèlerinage. La plus grande pouvait bien transporter une vingtaine de personnes : huit dans le coupé et douze dans l’impériale. La plus petite pouvait en transporter une quinzaine. Le coupé été réservé aux personnes âgées qui n’étaient pas trop sensibles au manque d’air et au renfermé et la jeunesse prenait place à l’impériale. Ce n’était d’ailleurs pas le seul moyen de locomotion employé : des diligences étaient utilisées par les habitants intra-muros du village. Les paysans de la campagne s’y rendaient en jardinière et même, plus anciennement, en charrette. Les routes à l’époque n’étaient pas goudronnées : il y avait des ornières et des nids-de-poule, les charrettes n’avaient pas de ressorts. Mais les chaos et des secousses qui résultaient n’enlevaient rien de la belle humeur de ces jeunes filles pas plus d’ailleurs que la longueur d’un voyage accompli dans de telles conditions d’inconfort. De Caderousse à Rochefort, il faut compter une vingtaine de kilomètres, ce qui représentait deux bonnes heures de route.

Et le grand jour arrivait. De très bonne heure, les pèlerins chargés de bagages (paniers à provisions, vêtements) affluaient à la maison de Lengado (c’était le nom du voiturier) et commençaient à prendre place sur les diligences, qui à l’intérieur, qui à l’impériale, ce qui n’allait pas sans discussions, interpellations et rires. Enfin le voiturier prenait place sur son siège et faisait claquer son fouet en proférant un sonore « Toupin d’estièu », car, un jour de pèlerinage, avec une voiture pleine de dévôts, il eût été malséant de lancer le juron de rigueur auquel les chevaux étaient accoutumés. L’aube commençait à peine à poindre quand les diligences franchissaient le portail de Place et preneaient la route du Lampourdier. Le voyage commençait mais on était encore sur le territoire de la commune : le paysage était connu et la surprise ne commençait qu’en arrivant à la montagne. Car pour les Caderoussiers, les collines du lampourdier, c’était la montagne. Comme la route était jusque-là uniformément plate, le voiturier faisait « courir », un ayant soin de prévenir les pèlerins pour leur éviter les surprises d’un changement d’allure. Premier épisode : l’arrivée au Lampourdier, le pont sur la Meyne que l’on appelle à Caderousse le pont de la Roubine et la cascade du canal de Pierrelatte. On en parlait depuis le départ : coulera ? coulera pas ? Joie déception suivant le cas. On longeait ensuite la colline, on passait devant le château du Lampourdier où nul Caderoussier n’ avait jamais pénétré et qui s’enveloppait d’un voile de mystère. Puis la route quittait le Lampourdier et se dirigeait en droite ligne vers le pont de Roquemaure. Du village de Caderousse au Lampourdier, sur une longueur de 3 km, la route ne compte pas moins de 28 détours dont certains à angle droit. Aussi, pour un Caderoussier, cette route toute droite qui va du Lampourdier au pont de Roquemaure était un sujet d’étonnement. Au bout de la route, c’était le pont suspendu de Roquemaure, à plusieurs arches, détruit pendant la dernière guerre et qui a été remplacé par un pont magnifique qui franchit le Rhône d’une seule enjambée. La traversée du Rhône était un des moments solennels et émouvants du pèlerinage. Le vieux pont suspendu était étroit ; les sabots des chevaux faisaient résonner désagréablement les planches du tablier et du haut de l’impériale le fleuve paraissait profond. Disons-le sans ambages : nous n’étions pas tellement fiers ! On respirait quand on arrivait à une pile ; pendant quelques mètres où on se retrouvait sur le dur et où le Rhône était masqué. Mais on n’était vraiment rassuré qu’en arrivant à la dernière. Alors on recommençait à faire les braves, le sourire apparaissait sur les lèvres. Mais disons la vérité, on avait eu peur. Et si les chevaux s’emballaient ! Et si la diligence versait ! Tout autant d’éventualités peu réjouissantes. De loin on avait salué le château de Montfaucon et, après un assez long parcours en plat et en ligne droite où le voiturier avait de nouveau « fait courir », on arrivait aux falaises de Roquemaure, autrement impressionnantes que les collines du Lampourdier. Nouvelle terreur : et si ces falaises à pic venaient à s’effondrer et à écrabouiller nos voitures ! Aussi était-on soulagé d’arriver aux portes de Roquemaure. Sur tout le trajet entre Caderousse et Roquemaure, c’est le seul village traversé : il s’agissait donc de produire une grosse impression sur les habitants, on s’y employait de son mieux en les interpellant du haut des voitures – on ne risquait rien – ou plus sagement encore en chantant des cantiques. Après la traversée de recrutement, on passait sous le pont du chemin de fer avec l’espoir qu’un train passerait à ce moment-là et on arrivait ensuite à une petite chapelle qui se trouve en bordure de la route à gauche en allant sur Rochefort . Dieu sait si on l’attendait cette chapelle ! Depuis longtemps les jeunes filles avaient préparé leur gros sou. Car cette chapelle avait, si elle ne l’a plus, sa réputation. Elle ne s’ouvrait sur la route par une porte pleine et de chaque côté de cette porte se trouvait une fenêtre avec barreaux entrecroisés et passablement rapprochés les uns des autres. Et la croyance voulait que toute jeune fille qui lançait un gros sou du haut de la voiture se marierait dans l’année si le gros sous, adroitement dirigée, pénétrait à l’intérieur de la chapelle par une des fenêtres. Pour la circonstance, le voiturier arrêtait la diligence sur le côté droit de la route en rasant le fossé car il n’avait aucun intérêt à voir les jeunes filles se marier dans l’année et pour cause. La coutume voulait que les gros sous qui avaient manqué le but et étaient tombés hors de la chapelle devenaient sa propriété.

C’est à partir de la chapelle que le voyage prenait toute sa nouveauté. Contrastant avec les routes absolument plates de Caderousse, la route de Rochefort était dès lors une succession de montées et de descentes et le voiturier avait peu d’occasions de faire courir. Les granges devenaient rares, la garrigue tenait plus de place que les cultures. Comparée à l’opulente et verdoyante pleine de Caderousse, la région était une sorte de désert. Et pendant des kilomètres il en était ainsi, ce qui attirait l’apitoiement des pèlerins sur les malheureux habitants d’un pays aussi déshérité. Et on arrivait ainsi à un autre et dernier jalon qu’on appelait la porte des lions, comme à Mycènes. Elle existe encore : il s’agit de l’entrée d’un vaste domaine marquée par de hauts piliers surmontés chacun de lion doré. C’était une curiosité du voyage.

Enfin, après quelques derniers kilomètres, apparaissait ce sanctuaire avec, sur le flanc de la colline, les monumentales stations du Chemin de Croix. Au bas de la montée se trouvait une ferme avec étables où le voiturier dételait et remisait ses chevaux. Pendant quelques instants, chacun s’ébrouait, se dégourdissait les jambes, car en principe le voyage ne comportait pas d’arrêt, et reprenait ses bagages. L’ascension de la côte commençait soit par la route soit par les raccourcis. Le rassemblement avait lieu devant le porche du sanctuaire. Un premier office allait se dérouler : la messe de communion. Car, parmi des pèlerins, un certain nombre allait communier, c’est-à-dire qu’ils étaient rigoureusement à jeun depuis la veille…

A partir de là, Paul Marquion raconte sur 2 pages les diverses cérémonies religieuses de cette journée de pèlerinage: les messes, le chemin de croix, les vêpres… Puis il narre rapidement le retour à Caderousse.

Par le même chemin qu’à l’aller, on regagnait Caderousse après 2 grosses heures de route dont les derniers kilomètres, à partir du Lampourdier, était les plus languissantes. Et la nuit était sur le point de tomber quand les diligences, retentissant du vacarme d’un ultime cantique, abordaient les digues. Tous Caderousse était là, attendant le pèlerinage et ne voulant pas un si rare spectacle. C’était fini, mais on avait des sujets de conversation pendant des semaines entières. Et même si l’on n’avait pas chaque fois un chantre comme celui du Gard à se mettre sous la dent (1), combien d’anecdotes avait-on à raconter et à entendre.

(1) une anecdote narrée plus haut, un concours de chorale qui s’était passé une année et où les chœurs de Caderousse avaient été battus à plate couture, vocalement parlant !

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Il y a 100 ans jour pour jour: LE MIROIR du dimanche 02 avril 1916

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(JOUR 610 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

A la une, des soldats fait prisonniers sortant d’un interrogatoire, certainement dans une école, sous les yeux étonnés d’enfants. Cette scène se passe près de Verdun et, à plusieurs moments, le journal va s’étendre sur ces prisonniers allemands.

Peut-être l’intérieur du lieu d’interrogatoire dont on voit l’extérieur en une:

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avec des prisonniers allemands dont le journal fait remarquer la jeunesse. Des colonnes de prisonniers qui s’éloignent du front…

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ou qui traversent Chalons-en-Champagne (Châlons-sur-Marne à l’époque).

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Le commentaire parle de 950 hommes et une foule de curieux pour assister à ce spectacle.
Des croisements de colonnes, on en voit ailleurs comme ici avec une prise d’armes à St-D… (le journal tait le nom du lieu)…

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ou là avec cette colonne de blessés s’éloignant des lieux des combats.

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Car la bataille fait rage au nord-est et à l’est de Verdun. Comme c’est difficile de voir l’ensemble de ce front, long de plus de 20 km, c’est par le dessin qu’on essaie d’expliquer aux lecteurs ce qui se passe.

Simple dessin comme ici:

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ou en essayant de montrer l’acharnement des combats, comme là:

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Au premier plan, le fort de Vaux, en haut à gauche, celui de Douaumont.

Des combats et des bombardements qui commencent à laisser des traces…

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comme dans ce bois dévasté sur la rive droite de la Meuse.

Des images plus paisibles de Verdun avec cette remise de médailles sur le front lui-même…

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ou cette visite du généralissime Joffre venu rencontrer les gradés s’occupant du secteur:

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Sur la 4ème vue, la rencontre entre Joffre et Pétain.

Le reste de l’actualité de la guerre, excepté  Verdun. La double page centrale relate en 13 photos…

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la Conférence de Paris qui a réuni les éminents représentants de la France, de l’Angleterre, de la Russie, de l’Italie, de la Serbie, de la Belgique et du Japon… sous la présidence de M. Briand. Il faut bien affiner les positions et écouter les revendications de chacun avec les nouveaux belligérants qui sont là pour essayer de gagner quelque chose en contrepartie de leur engagement, une fois la victoire acquise… ce qui est loin d’être le cas.

On l’a déjà vu dans La Guerre Photographiée de cette semaine…

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la nomination du nouveau ministre de la guerre, le général Roques, originaire de Marseillan dans l’Aude.

La guerre dans le monde en 3 pages:

En Afrique, les anglais remportent des victoires sur les Allemands au Tanganyika, colonie allemande assaillie de tout côté par les Anglais, les Belges et les Portugais, nouveaux ennemis de l’Allemagne.

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En Serbie, des atrocités commises par les troupes bulgares sur des prisonniers serbes.

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Ces vues datent d’octobre 1915, au plus fort de l’attaque bulgare. La scène s’est passée à Stiplie.
A Salonique, la chute d’un avion allemand abattu par Fétu.

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Cette scène date du 17 février dernier. Il s’agit là de la 3ème victoire de Fétu et l’observateur allemand fait prisonnier est gravement blessé à la cuisse et soigné par les français.

Retour à Verdun et du déluge de feu qui s’abat sur les bois voisins.
Pour les alimenter, les munitions suivent…

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et les douilles des obus tirés s’amoncellent.

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Le commentaire de cette dernière photo dit que cette montagne de douilles correspond aux tirs d’obus pendant 2 heures !!! Impressionnant !

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Il y a 100 ans jour pour jour: SUR LE VIF du 1er avril 1916

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(JOUR 609 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

Verdun tient une place très importante dans ce numéro du 1er avril 1916. La une est bien sûr faite des gradés commandant la défense de la cité.En premier lieu, Pétain, encore général, qui est en train de commencer à forger sa légende en tant que vainqueur de Verdun… ce qui historiquement est complètement faux.

Des pages entières sont consacrées à la bataille… sans pour autant montrer grand chose de celle-ci.
Tout d’abord, une page avec 6 vues de la ville, photos qui doivent dater d’avant-guerre certainement.

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Puis les environs de Verdun comme le dit le titre « Autour de Verdun ».

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Quelques destructions comme à Fresnes en Woëvre mais pas le carnage qu’ont causé (et que causent) les bombes alliées.

La double page centrale est elle-aussi consacrée à la gigantesque bataille qui se déroule dans le Meuse.

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Des tranchées… alors que justement il fut assez difficile d’en creuser à Verdun à cause de la géologie des lieux et des hommes, qui contrairement à ce qu’on a lu il y a peu, ne portent pas tous le casque réglementaire. Des photos bien trop paisibles pour avoir été prises près de la ligne du front.

Le reste de l’actualité de la guerre a bien de mal à se faire une place à côté de cette information.

Toutefois, une page montre la fin d’un cargo hollandais détruit par une mine flottante allemande.

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En 2 photos avec la fumée de l’explosion des machines envahies par les eaux sur la seconde.

Retour sur l’aviateur Navarre aux 10 victoires…

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qui pose près de son cantonnement.

Le reste est plus féminin dans un monde presqu’exclusivement masculin avec…

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une photo d’une héroïne de l’armée serbe faite prisonnière par les Allemands…

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et la fille du ministre anglais des munitions, Lloyd George vendant des cartes postales au profit des blessés de guerre, accoutré d’un costume de paysanne du Pays de Galles.

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