Archives mensuelles : janvier 2018

110 POILUS de CADEROUSSE, 110 DESTINS… Léon FERRAGUT.

110 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 110 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Quarante-sixième nom de la liste: Léon Paul Victor Ferragut.

La seconde face du monument.

Deux Ferragut sur la seconde face du monument aux morts de Caderousse mais contrairement aux Dardun et aux Doux, ce ne sont pas des frères. Le premier nominativement, Léon Paul Victor Ferragut est né à Caderousse le 08 février 1890. Ses parents se sont mariés treize mois plus tôt, le 08 janvier 1889 au village. Léon Marius est ouvrier baletier et son épouse Marie Antoinette Perrin s’occupe du foyer. Le couple est installé rue de la Masse, à l’intérieur des digues. De cette union naîtra un second garçon en 1898, Gabriel Prosper.

La famille au grand complet lors du recensement  de 1911.

Cette même année 1911, peu de temps après le recensement, Léon va rejoindre le 3ème Régiment d’Infanterie de Digne pour y effectuer sa période militaire. Il va y rester deux ans, du 11 octobre 1911 au 08 novembre 1913.

Habituellement, les jeunes hommes de retour de leur service militaire prennent femme. Léon n’en aura pas le temps puisqu’il est rappelé le 01 août 1914 lors de la mobilisation générale. Il rejoint donc le 05 août la préfecture des Basses-Alpes. A peine le temps de ramasser son barda, d’enfiler son pantalon rouge et sa vareuse bleu que la troupe s’ébranle pour le nord-est de la France.

Des arrêts en Avignon, à Lyon-Vaisse et à Dijon et le régiment est débarqué à Diarville le 06 août 1911. Peut-être avez-vous le sentiment d’avoir déjà lu cela. En effet, Léon était dans le même régiment qu’un autre « pays », Lucien Constance.

https://unmondedepapiers.com/2017/12/05/110-poilus-de-caderousse-110-destins-lucien-constance/

Marches forcées pour aller rencontrer les Allemands au plus vite sur les frontières de la France d’alors. Lucien Constance sera tué le 14 août à Coincourt, le jour du baptême du feu du Régiment qui perdra dans cet affrontement ce jour-là, 24 hommes tués mais surtout 712 blessés ou disparus. Lucien Constance faisait partie de la dernière catégorie de cette première hécatombe !

Le second affrontement aura lieu six jours plus tard, en Lorraine Allemande, à Dieuze. Les Allemands ont laissé avancer imprudemment les Français qui se sont laissés aspirer dans ce piège. Le 3ème R.I. est en couverture de régiments qui sont allés plus à l’est. Les hommes ont creusé des tranchées pour se défendre mais la journée commence mal.

Phrase délicieuse du rédacteur du Journal de Marche du 3ème R.I.: Ça a tout l’air d’une retraite… pour parler des 111ème, 112ème et 141ème R.I. fuyant le déluge de feu allemand savamment préparé et franchissant les défenses du 3ème R.I. Devant la menace d’être contourné par la droite par l’avancée allemande, l’Etat-Major fait replier le régiment, manoeuvre qui se prendra la journée entière du 20. Bilan de cette retraite…

…une seconde saignée qui met hors de combat 6 tués mais surtout 524 blessés ou disparus. Vous l’avez deviné, Léon Ferragut fait partie de cette dernière catégorie et il ne réapparaîtra plus. Il sera considéré comme mort par un jugement du 17 avril 1920. Avant cette date, comme son sort ne laissait que peu de place au doute, l’Etat octroya les 150 francs de dédommagement à son père.

Ayant perdu plus de 1 300 hommes en deux journées de combat, le 3ème R.I. fut réorganisé et passa de trois à deux bataillons. Quelques jours plus tard, de la chair fraîche arrivait, une cohorte de 1 000 hommes prise dans les réservistes. Léon Ferragut ne réapparut pas, certainement enterré par les Allemands dans une fosse commune jamais retrouvée.

La fiche de Léon Paul Victor Ferragut de Mémoire des Hommes.

Léon Paul Victor Ferragut, matricule 944 classe 1910, bureau de recrutement d’Avignon, pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Le patronyme Ferragut est très répandu en Vaucluse et à Orange. Si une personne reconnaît en ce Poilu, un ascendant indirect forcément puisque mort sans descendance,  qu’il n’hésite pas à se manifester pour compléter ou corriger cette petite biographie.

A suivre: Louis Ferragut.

 

Triste sort que celui de Gabriel Prosper, le petit frère de Léon. Né le 17 janvier 1898, il n’évitera pas la Grande Guerre. Il va servir dans le Génie, le 7ème d’Avignon puis le 10ème de Bouchemaine, au sud d’Angers. Il en reviendra malade, paludisme (!) ou tuberculose. Puis il épousera Andrea Anaïs Barre le 23 novembre 1921. Ce mariage ne durera malheureusement pas longtemps car, moins de deux ans plus tard, Gabriel décèdera de la tuberculose le  27 octobre 1923.

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JEU: deux jours après, second voyage sur MARS (samedi 06 janvier)

Toujours chez Daniel et Marie mais avec Marie forfait remplacée par Théo. Nouvelle partie de TERRAFORMING MARS, ce faux gros-jeu de plateau, plutôt un long jeu-moyen format.

Un départ plutôt plan-plan de ma part avec un premier tour complètement raté; j’ai en effet choisi des cartes avec des pré-requis impossible à faire. Cela me permet d’économiser pour la suite. Une suite où je serai continuellement ennuyé par la main de cartes données, n’arrivant que rarement à dépenser du titane par exemple.
Un jeu totalement différent d’il y a deux jours où je ne ferait monter que rarement la température, une fois dans la partie et puis brutalement trois fois sur le même tour de jeu à la fin pour conclure cette échelle.

Théo caracole en tête en construisant beaucoup mais oubli que le décompte se fait aussi sur d’autres critères: objectifs, pronostics, cartes avec des points, placement des villes au plus près des forêts. Daniel est présent mais n’arrive pas à décoller vraiment. Quant à moi, je vais en accélérant, je valide deux objectifs sur trois, deux pronostics sur trois et je place la capitale entourée de cinq forêts.

Au décompte final, bien que dernier sur la piste de score quand le gong retentit, je me retrouve devant avec 72 points et 14 d’avance sur le second. Je pense que Théo procédera autrement une autre fois… mais l’apprentissage est toujours plein d’embuches.

Une belle planète grâce à Théo en grande partie mais l’esthétisme ne paie pas forcément !

Il faut être réaliste !

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La RETIRADA en CARTES POSTALES- LE PERTHUS 2/18

Seconde vue: Le Perthus- Sur le Pont International (El Perthus- en el Puente Internacional). 

 

Une autre vue de la foule de réfugiés au Perthus, sur le Pont International. Difficile de reconnaître les lieux avec ce supermarché géant qu’est devenu le Perthus. Quel était ce pont ? Certainement pas celui situé dans le descente vers Le Boulou à la sortie du Perthus, près du cimetière.

Peut-être à l’intérieur du village à l’endroit où le frontière franchit la route ?

Cette vue a surement été prise très près de la précédente, l’objectif tourné en direction de l’Espagne. On voit les piétons à gauche attendant que la frontière s’ouvre et des véhicules à droite.

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JEU: un voyage sur MARS avec Daniel et Marie pour transformer cette planète en petite TERRE très accueillante (jeudi 4 janvier 2018)

Le Père Noël de Marie a amené 

TERRAFORMING MARS et c’était l’occasion pour moi de voir ce qu’il avait dans le ventre, c’est-à-dire si la transformation de Mars en une Terre bis était possible. Manifestement pour ce jeu, ça colle. Jacob Fryxelius a produit là un jeu de développement semi-coopératif efficace même s’il manque un peu d’interactivité. On doit faire avancer collectivement la construction d’une société humaine sur Mars et c’est seulement quand la planète est viable que le jeu s’arrête.

Trois axes de développement: augmenter la température de l’atmosphère (ça, les humains ils savent faire !), augmenter le taux d’oxygène dans l’air, faire pousser des forêts, créer des océans et construire des villes.

Tout cela avec un mécanisme intéressant qui réduit les constructions à des coût commerciaux. On ne met pas des cubes d’oxygène, de titane ou de forêts mais les valeurs que leur productions représentent.

Après un tour de jeu, on a tout compris… Ajouter à cela des pronostics qu’on peut faire à tout moment (il faut bien amuser sur Mars !), quelques mauvais tours que l’on peut jouer à ses « amis », et voilà une soirée bien sympathique et… équilibrée.

La jolie planète rouge qui commence à verdir et bleuir !

Fin de partie et un décompte des points qui nous fait nous tenir en 4 points autour de 65 me semble-t-il. Marie devant, Daniel un point derrière et moi à 2 points de Daniel. Parfait pour commencer l’année ludique.

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110 POILUS de CADEROUSSE, 110 DESTINS… Henri DURAND.

110 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 110 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Quarante-Cinquième nom de la liste: Henri Célestin Durand.

La seconde face du monument.

Henri Célestin Duand est l’un des morts les plus âgés pour la France de Caderousse et du Vaucluse. Certes il était un tout petit peu plus jeune que mon arrière-grand-père mais il n’était plus un gamin depuis longtemps quand la guerre éclata.

Célestin plutôt qu’Henri sur les listes nominatives de la commune, est né le 30 avril 1873. C’était le septième enfant du couple Henri Durand- Françoise Bernard. Ces derniers s’étaient unis au village le 30 septembre 1857. Lui venait de Langogne en Lozère et était descendu de sa montagne dans la riche vallée du Rhône qui offrait plus de travail que sa terre natale pour les familles nombreuses des paysans cévenols. A Caderousse, il vendait des fruits et légumes; « revendeur » pour l’agent recenseur.

Françoise Bernard était la fille d’un vannier et d’une demoiselle Berbiguier. Elle avait deux ans de moins que son époux et allait passer sa vie de femme à enfanter des gamins. Entre 1857 date de leur mariage et 1887, date du décès prématuré de Françoise, le couple allait avoir neuf enfants.

La famille presque au complet sur ce recensement de 1876.

Comme on le voit ci-dessus, seuls six enfants allaient survivre: Françoise née en 1858 et Jeanne Rose en 1860 avaient déjà quitté la maison en 1876. Rose née en 1860, Anselme l’aîné des garçons né en 1867, Thérèse en 1870 et Henri Célestin en petit dernier complètent la fratrie. Une première Thérèse n’avait vécu que 14 mois en 1865-66 et deux petits frères de Célestin: David Auguste et Alfred Etienne n’avaient vivre respectivement que six et vingt-un mois en 1876 et 1877-79. Terrible mortalité infantile !

La famille vivait derrière les digues qu’elle avait vu construire, rue Juteriez (plutôt Juiverie) au moment du recensement de 1876 mais avait déménagé auparavant dans le village de nombreuses fois: rue Monsieur puis rue Vénasque puis  grande rue puis  impasse Pied-Gaillard et enfin rue Juterie… comme on peut la suivre au gré des actes des recensements et des naissances.

Anselme avait fait sa période militaire de trois ans à Nice de 1888 à 1891. Henri allait s’arrêter un peu plus près, à Marseille, de 1894 à 1895, au 3ème Régiment d’Infanterie. L’armée l’avait envoyé en stage au 15ème Escadron du Train des Equipages pendant 40 jours. Dommage que cette expérience n’ait pas été concluante pour Henri car son destin aurait pu être modifié.

De retour de l’armée, Henri loue ses bras en devenant homme à tout faire, domestique, chez un patron, ici en 1901, chez François Bastides, un paysan.

Le recensement de 1901.

A l’âge de 29 ans, Henri va prendre pour épouse une jeune fille de Blauvac*, Erminie Louise Caritoux**, de huit ans sa cadette. Le mariage sera célébré à Caderousse le 28 juin 1902. Quelques mois plus tard, une petite Rose éclora le 30 janvier 1904 suivie d’un petit Gabriel un an plus tard, le 29 juillet. Ce seront les deux seuls enfants du couple.

Ces enfants voient partir leur père le 03 août 1914 pour la guerre. Il a alors un peu plus de 40 ans et eux 10 ans. Ce sera un épisode qu’ils n’oublieront pas. Comme pour mon arrière-grand-père, dans un premier temps, c’est en Territoriale qu’on retrouve Henri, ce qui signifie qu’il est éloigné du front momentanément. Mais la grande saignée du début du guerre oblige la hiérarchie militaire d’envoyer de « vieux » soldat dans les tranchées de première ligne. En octobre 1915, ça cogne fort dans la Marne, du côté de Suippes. Le Journal de Marche du 118ème R.I. raconte sur quelques pages les terribles journées endurées par ses hommes. N’oublions pas que nous sommes ici non loin de Tahure, village rasé lors de ces combats qui ne sera jamais reconstruit et aujourd’hui… « Mort pour la France » comme une dizaine d’autres dans le nord et nord-est de la France.

Dès le début, les pertes sont sérieuses… Les hommes vivent comme des rats, constamment terrés dans des trous le jour et ne bougeant que la nuit pour réaménager leurs caches. Les Allemands sont solidement positionnés.

Même pour attaquer, pour éviter des hécatombes, on ruse et on se sert de la nuit. Cela marche quelquefois comme on le lit dans l’épisode narré ci-dessus.

 

Dans la journée du 07 octobre, les Allemands attaquent avec des armes chimiques et on parle pudiquement de « pertes sensibles » dans les rangs français; autrement dit, il y a beaucoup de victimes.

Après plus d’une semaine dans cet enfer, les hommes sont à bout. Ils seront relevés le 09 au soir, du moins pour les survivants. Henri ne fait plus partie de ceux-ci. Il a été grièvement blessé pendant cette période sans qu’on puisse dire exactement à quel moment précis, et emmené vers un hôpital de campagne, à l’arrière, à Ludes, où il va décéder suite à ses blessures le 19 octobre 1915.

Il avait alors 42 ans et demi. Rose et Gabriel, ses enfants, allaient être adopté comme Pupille de la Nation par un jugement du Tribunal d’Orange le 19 juillet 1919. Cette décision ne ferait pas revenir leur père mais allait leur permettre d’être aidés matériellement par l’Etat. C’était beaucoup mieux que les 150 francs octroyés aux parents de soldats célibataires décédés.

Le 118ème R.I. retiré au camp Bonnefoy allait recevoir un renfort de 930 hommes venus de Vendée et de l’ouest de la France… et même d’éclopés du 63ème R.I…. c’est dire l’importance des pertes enregistrée pendant cette semaine sanglante d’octobre 15 en Champagne pouilleuse.

On retrouve une trace de Célestin Durand sur une tombe du premier cimetière de Caderousse, tombe ancienne à l’inscription difficilement lisible, en belle pierre de Provence sculptée. Les parties lisibles correspondent à ce que l’on connaît. Le corps de Célestin doit bien avoir été amené au pays, certainement après-guerre.

                
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La fiche d’Henri Célestin Durand de Mémoire des Hommes.

 

Henri Célestin Durand, matricule 1061 classe 1893, bureau de recrutement d’Avignon, pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Le patronyme Durand est très répandu en région même s’il n’est plus présent à Caderousse. On le retrouve à Montfaucon, Orange… Si une personne reconnaît en ce Poilu, un ascendant direct ou indirect, qu’il n’hésite pas à se manifester pour compléter ou corriger cette petite biographie.

A suivre: Léon Ferragut.

*Blauvac, village du Vaucluse, à l’est de Carpentras, proche de Ville-sur-Auzon.

**Caritoux, près de Carpentras, serait-ce une ascendante indirecte du champion cycliste des années 80, Eric Caritoux ?

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Il y a 100 ans jour pour jour: LE MIROIR du 06 janvier 1918

(JOUR 1252 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

Le Président Machado quitte le Portugal, chassé qu’il est par les Révolutionnaires militaires favorables au désengagement militaire du pays de la guerre. Le président déchu va aller trouver refuge à Madrid.

Au Maroc, les troupes françaises, des Territoriaux nous dit-on, luttent contre une rébellion « fomentée » par des espions allemands. Ils tirent au canon sur les positions rebelles. Soit ! Mais il faut ajouter que la guerre avait commencé en 1911 et qu’elle allait durer jusqu’en 1937.Cette guerre de trente ans allait faire officiellement environ 9 000 morts du côté français auxquels il faut ajouter 15 000 blessés, sans oublier 12 000 supplétifs indigènes tués. En face, on estime à 100 000 le nombre de rebelles tués sans oublier les souffrances des populations civiles.

La Révolution Russe.

Une photo des dirigeants bolcheviks. Avec le numéro 1 marqué par la revue, on reconnaît Trotsky. Pour le Miroir, ces hommes, achetés par les Allemands, ont oeuvré à désorganiser l’armée russe. Un peu loin de la réalité.

Par contre, dans les grandes viles, la population s’habitue à faire la queue pour tout.

De gauche à droite et de bas en haut: pour des jeux de cartes (!), du sucre, de cigarettes, du lait, du pétrole et de la farine. Et ce n’est pas prêt de cesser !

En Italie, chassé-croisé des Italiens quittant le front…

…remplacés par les Français dont les généraux inspectent les lieux, dans les tranchées le long du Piave…

… la ligne infranchissable comme l’a décidé l’Etat-Major.

On découvre dans ce secteur, la présence de Peppino Garibaldi petit-fils de Guiseppe Garibaldi, l’apôtre du Risagiomento italien.

Il a combattu déjà dans les tranchées françaises avant la déclaration de guerre de son pays et il est normal qu’on le retrouve sur le Piave alors que « la Patrie est en danger ».

A Cambrai, les soldats canadiens votent…

…pour une consultation électorale comme le reste des sujets de ce Dominion, au Canada.

Les troupes britanniques de D’Allendy entrent à Jérusalem d’où ont été chassés les Turcs.

Un avion survole les Lieux Saints. Quelques Français sont de la fête dont un Caderoussier,  Marius Isidore Bernard, mort à Ludd (ou Lod) huit mois plus tard, le 27 août 1918.

Une photo exceptionnelle à l’époque, devenue beaucoup plus banale de nos jours…

…le survol des Alpes par un avion volant à 5 000 mètres d’altitude. Il devait falloir être très attentif dans le secteur du Mont-Blanc ! Mais que de progrès par l’aviation après quatre années de guerre !

Original mais bien réel, des Chinois en France.

Ce sont de formidables travailleurs dit la légende de la photo, surtout des coolies pour décharger les bateaux.

Pour terminer, les récentes fêtes du Nouvel An et le réveillon.

Ici des civils d’Epernay ont fêté la nouvelle année dans un abri souterrain semble-t-il glacial, pour éviter les bombes allemandes. Un drôle de feu d’artifice !

 

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Il y a 100 ans jour pour jour: J’AI VU du 05 janvier 1918

(JOUR 1251 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

A la une de ce premier magazine de 1918, cinquième année de guerre, le visage du Général Guillaumat nommé commandant en chef des troupes françaises sur le front d’orient en remplacement du général Sarrail.

Dans l’Aisne, un paysage bouleversé avec des arbres coupés et enchevêtrés suite à un bombardement français sur une tranchée allemande qui a été évacué. Avant qu’elle ne soit occupée par les Français…

…des nettoyeurs essaient de débusquer d’éventuels ennemis cachés dans les souterrain avec des gaz ou des fumées.

En Russie, la Révolution Bolchévique, Maximaliste dit-on à cette époque, continue à progresser.

Ici, des gardes rouges s’apprêtent à écouter un discours de Lénine. On verra plus loin dans ce mois de janvier que la Russie est dépouillée après ces mouvements insurrectionnels. Voici d’ailleurs les plénipotentiaires participant aux discussions à Brest-Litowsk en vue d’une paix sur le front oriental.

En marge de la guerre, à Paris, la coupe de Noël a bien eu lieu sur la Seine comme les autres années.

C’est Gérard Meister qui l’a emporté en 2 minutes et 33 secondes pour joindre une berge à l’autre dans une eau à… 1°C !

Chronique nécrologie: le décès du champion cycliste Lucien Petit-Breton, double vainqueur des Tours de France 1907 et 1908.

Mobilisé, il a été victime d’un accident d’automobile près du front au niveau de Troyes. Il servait dans un Escadron du Train.

En quatrième de couverture, on voit un vieil homme, un vieux paysan déracinant des piquets soutenant les fils de fer barbelés dans le but de cultiver à nouveau sa terre reconquise aux Allemands.

Quand on sait qu’un siècle plus tard de nombreux terrains sur lesquels s’est déroulée la guerre ne sont toujours pas cultivables pour longtemps encore, on comprend qu’il s’agit d’une image de propagande, pleine de symboles mais surtout de mensonges.

 

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La RETIRADA en CARTES POSTALES- LE PERTHUS 1/18

Après l’arrivée d’environ 500 000 réfugiés en février 1939 fuyant le Franquisme triomphant, le photographe Chauvin de Perpignan eut l’idée de sortir deux « albums souvenir » de cet événement, deux blocs de dix-huit cartes postales. 

La Retirada comme on l’appelle maintenant dans les livres d’histoire eut un retentissement considérable dans les régions frontalières comme les Pyrénées Orientales. L’Etat n’avait pas anticipé cet exode massif ou plutôt l’avait sous-estimé. 30 000 personnes étaient attendues… il en arriva presque 20 fois plus.

Voici donc, au fil des jours des mois prochains, soixante-dix-neuf ans plus tard, les vues de ce carnet de cartes postales.

Première image, celle de la foule qui se presse au poste frontière du Perthus.

Le Perthus- Les premiers jours de l’exode.

El Perthus-Los  primeros días del exodo.

Un temps la frontière fut fermée ce qui entraîna ces scènes de foule en attente de leur salut. On y voit des militaires à gauche mais surtout une majorité de femmes avec des enfants. Des véhicules encombrent la chaussée au fond et bon nombre de personnes portent des baluchons dans lesquels ils ont mis leurs biens indispensables.

Au Perthus, le milieu de la rue principale du village délimite la frontière entre la France et l’Espagne. Quand on se rend vers le sud, à gauche se trouvent l’Espagne et les commerces regorgeant de chalands et à droite, la France et des maisons d’habitation. Difficile de dire où a été prise la photo. En haut du village près du col géographique et donc presqu’en France? Ou près de la frontière actuelle si tant est qu’elle se situait alors au même endroit où elle se trouve de nos jours ?

La pente de végétation au fond de la carte postale pourrait indiquer que la seconde solution est la plus vraisemblable avec ces bâtiments à droite pouvant être les mêmes  hier et aujourd’hui.

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`La PILE du BAC À TRAILLE d’OULLINS telle qu’on pouvait la voir avant que… l’A7 ne passe par là.

On avait fait déjà étape à Oullins lors de la visite guidée de tous les bacs du Rhône, hier et aujourd’hui, il y a quelques mois, presqu’un an.

On avait présenté une vue du bac au milieu du fleuve, particulièrement large en cet endroit puisqu’il vient de se grossir des eaux de la Saône.

On avait aussi localisé ce bac de la Saulais totalement disparu de nos jours, grâce à Google Maps.

Voici donc une carte postale ancienne postée en 1912 montrant cette magnifique pile de traille maçonnée.

Elle ressemble aux piles de la région, celles d’Irigny, Feyzin, Grigny, Miribel au-dessus de Lyon. On distingue bien l’escalier permettant au passeur d’aller graisser la poulie sommitale sur laquelle la traille coulisse Un petit port avait été construit en cet endroit. La traille permettait de se rendre dans le sud de la ville de Lyon, le quartier du port Edouard Herriot et de Gerland.

On remarque tout au loin, sur une des collines de Lyon, à droite, la basilique de Notre-Dame de Fourrière achevée en 1884.

 

C’est quelque part dans ce secteur que se situait la pile de traille rasée au moment où le rivage du Rhône a été confisqué par l’Autoroute du Soleil.

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110 POILUS de CADEROUSSE, 110 DESTINS… les frères Marius et Paul DOUX.

110 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 110 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Quarante-troisième et quarante-quatrième noms de la liste: Doux Clair Marius et Doux Paul Victor.

La seconde face du monument.

Cruel destin que celui de la fratrie des enfants issus du mariage de Jean Victor Doux et Marthe Elisabeth Arnaud. Quand ils s’unirent pour le meilleur et pour le pire le 22 juillet 1880 à Caderousse, ils n’imaginaient pas qu’ils allaient avoir cinq enfants et qu’aucun d’eux ne connaîtrait l’après-guerre. Cela pour deux raisons: la mortalité infantile très importante dans les campagnes à cette époque et la Grande Guerre dévoreuse d’hommes ! Le drame ne s’arrêta pas d’ailleurs là puisque Marthe Elisabeth, la mère, décéda quelques jours après avoir mis au monde son cinquième enfant, le 15 septembre 1888.

Cinq enfants donc, quatre garçons et une fille. C’est Paul Victor, l’aîné de la fratrie, né le 30 juin 1881, rue Pied Gaillard donc voisin de mes ancêtres Guérin, à deux pas de l’hospice devenu de nos jours EHPAD. Puis naquit la fille, Claire Marguerite en 1883 qui ne vécut qu’une semaine. Le 04 mars 1885 vint ensuite Clair Marius, prénommé ainsi pour  rendre hommage à la fille très tôt disparue. Les deux derniers garçons moururent très jeune; Pierre Elisée né en 1887 à l’âge de 14 mois et Emile Gabriel né en 1888 à l’âge de 17 mois.

Lors du recensement de 1886, le père et la mère et les deux futurs Poilus alors enfants.

Cinq ans plus tard, en 1891, c’est la grand-mère paternelle, Marguerite Clair, veuve elle-aussi, qui vient aider son fils pour élever ses enfants, rue Pied Gaillard. 

Après la disparition de sa femme puis de sa mère, Jean Victor Doux ne restera pas seul et ira chercher une autre femme. Pas très loin de chez lui, une voisine comme on le voit dans la page élargie du recensement de 1886….

…la fille de la bouchère, elle-même bouchère, Célestine Dortindeguey, de presque 20 ans sa cadette. L’union se fera le 11 avril 1894, le même jour que  Félicie, la soeur de Célestine, épousera Adrien Roche. Rapidement naîtra une petite Marie Marguerite, demi-soeur des Paul et Marius, qui, elle aura la chance de vivre une existence normale, tout comme son petit frère Etienne Théophile venu au monde en 1899.

La nouvelle famille en 1896, les deux frères et la petite Marguerite.

En 1901, Paul Victor a quitté le foyer, remplacé par le petit Théophile. La famille habite alors à la campagne, quartier Fazende appelé aussi Bayard.

Comme on l’a dit ci-dessus, l’aîné Paul Victor loue ses bras en travaillant dans des fermes. On le retrouve domestique chez Roche Théophile en 1901…

… puis chez, certainement, un oncle, Benoni Doux et son épouse Elisa Bouchet.

Recensement de 1906.

Il faut dire que Paul Victor ne va pas quitter le village pendant deux ou trois ans autour de ses 21 ans, comme la plupart des jeunes gens de son âge, puisque l’Armée n’en voudra pas, malheureusement pour lui momentanément, à cause d’un problème assez invalidant aux testicules.

Son cadet Marius, lui, va s’éloigner de Caderousse quelque temps, du 07 octobre 1907 au 04 août 1909 pour la grande ville et Marseille, son 141ème Régiment d’Infanterie. Il reviendra à Caderousse muni d’un Certificat de Bonne Conduite qui s’avèrera bien inutile face à la mitraille allemande après le 03 août 1914.

De retour de son armée, Marius se marie avec Noémie Françoise Aubert en 1909 et un petit Gabriel Doux naît l’année suivante comme en atteste la liste nominative de 1911.

Recensement de 1911.

Le jeune couple vit à la campagne, non loin de la ferme de son père, sa belle-mère et ses deux demi-frère et soeur.

Recensement de 1911.

Le tocsin de la déclaration de guerre n’a pas fini de sonner le 03 août 1914 que Marius se retrouve en pantalon rouge et veste bleu, le lendemain, au 258ème Régiment d’Infanterie en Avignon, une unité de réserve dont on a déjà parlé. Ce sera l’embarquement à Pont d’Avignon, la Lorraine, la bataille de Lagarde fatale à un autre Caderoussier. On retrouve le régiment 80 kilomètres plus au nord-ouest, le 25 août 1914, à Buzy-Darmont, à mi-chemin entre Verdun et Metz.

Malgré l’hécatombe, la stratégie de l’Etat-Major français n’a pas changé d’un iota… on attaque !

A la sortie du village, les fantassins français se retrouvent en face d’un déluge de feu venant des tranchées allemandes. Les Allemands, eux, ont pensé de se mettre à l’abri !

Le rédacteur du Journal de Marche du 258ème n’hésite pas à pointer du doigt l’insuffisance de la préparation d’artillerie pour expliquer la violence de la réaction allemande. La suite le met encore plus dans l’embarras pour expliquer ce qui va se passer.

C’est une véritable panique qui s’empare des survivants qui se précipitent en désordre vers l’arrière, se bousculent pour franchir un pont et se mettre à l’abri du feu meurtrier adverse. Pendant ce temps, les gradés de l’Etat-Major continuent de demander aux chefs d’unités encore en vie d’y retourner… chose totalement impossible tant la pagaille est grande. Pour Marius, ces préoccupations ne le concernent plus. Il a été fauché par une balle allemande et est décédé ce 25 août 1914 à l’âge de 29 ans et demi, laissant un jeune orphelin de guerre de 4 ans.

Pour Paul Victor, le chemin est un peu différent. Déclaré inapte pour le service en 1901, il n’est pas concerné par la mobilisation du 03 août. Par contre, il est toujours dans les radars de l’armée et après la saignée du début de la guerre, son cas est reconsidéré différemment et il devient par miracle un soldat tout à fait capable pour la chose militaire en décembre 14, après une réunion de la commission de réforme d’Orange. Il se retrouve donc au 140ème R. I. de Grenoble en février 1915 puis au 359ème R.I. le 20 juillet suivant.

La bataille de Champagne, grande dévoreuse de vies, est commencée depuis quelques jours. Des hommes frais viennent renforcer des régiments décimés pour que l’Etat-Major puisse continuer à programmer de nouvelles attaques plus irréalistes les unes que les autres. C’est vers Soudain, au Bois Raquette, que le 359ème se voit confier la réalisation de la percée prétendument décisive. Le Journal de Marche raconte cette  journée qui commence par le bombardement des lignes allemandes.

La 27ème compagnie dans laquelle sert Marius, est arrêtée sur des barbelés que les obus n’ont pas ouvert. De plus, les Allemands ripostent par des tirs d’armes chimiques.

Des hommes parviennent à prendre la tranchée mais des grenades jetées par les Allemands tuent un grand nombre d’entre eux au point que « les morts sont si nombreux que la tranchée en est remplie ». Les positions conquises sont intenables et les survivants doivent se replier sur la ligne de départ.

Le rédacteur du Journal de Marche va alors remplir consciencieusement l’état des troupes en consignant les noms de tous les hommes mis hors de combat. Il va écrire pas moins de 25 pages semblables à celles-ci, soit environ 1 000 noms.

Au milieu de cette liste apparaît celui de Victor Doux…

…disparu le 06 octobre 1915 à Bois Raquette. Il avait 34 ans et 3 mois.

La fiche de Paul Victor Doux de Mémoire des Hommes

…et celle de Clair Marius Doux.

Paul Victor Doux, matricule 260 classe 1901, bureau de recrutement d’Avignon, et Clair Marius Doux, matricule 420 classe 1905, bureau de recrutement d’Avignon, pour ceux qui souhaitent aller consulter leurs fiches matricules sur le site des Archives du Vaucluse. Il semble que le patronyme Doux soit encore très présent à Caderousse et dans les environs. Si une personne reconnaît en ces Poilus, un ascendant direct ou indirect, qu’il n’hésite pas à se manifester pour compléter ou corriger ces deux petites biographies rassemblées.

A suivre: Célestin Henri Durand.

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