Archives mensuelles : juin 2018

115 POILUS de CADEROUSSE, 115 DESTINS… Antoine RIPERT.

115 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 115 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Quatre-vingt neuvième de la liste: Antoine Joseph Emile RIPERT.

La quatrième face du Monument aux Morts, celle des Roche.

Marie Joséphine Charlotte Millet est née le 02 mars 1890 à Caderousse. A l’âge de 22 ans, elle va prendre pour époux Antoine  Ripert qu’on prénommait plutôt Joseph, un jeune Caderoussien venu au monde la veille de Noël 1887. Les noces sont célébrées le 15 juin 1912 au village. Moins de quatre ans plus tard, elle va connaître un terrible début de printemps 1916. Coup sur coup, elle perd son mari Antoine le 22 mars, porté disparu près de Verdun et un peu plus d’un mois plus tard, son frère Paul Millet, le 25 avril 1916 tué à l’ennemi près de Badonviller. Comment se remettre d’une telle succession de drames ?

Mais revenons au début.

Antoine est le fils aîné du couple Joseph Ripert- Marie Rosalie Louise Rieu, né deux ans après le mariage de ses parents. Ce 07 janvier 1886 à Caderousse, Joseph et Marie sont deux jeunes gens âgés respectivement de 21 et 17 ans. Il faut préciser que Marie Rosalie était venue au monde huit mois après le décès de son père et ce mariage précoce allait soulager financièrement sa mère Appolonie qui menait seule depuis le décès de son époux, la ferme des Cabannes. De son côté, Joseph père était ouvrier baletier travaillant dans la fabrique Perrin & Chabrol. C’est ce métier qu’embrassera plus tard son fils, après son service militaire.

Après Antoine, sont arrivées trois filles dans le foyer de Joseph et Marie, trois enfants qui vivront longtemps. Gabrielle Joséphine née en 1892 se mariera en 1914 avec un dénommé Louis Joseph Poet.

La famille en 1896, Gabrielle s’appelle Gabriel (une erreur de transcription)

et la grand-mère Appolonie vit au foyer de sa fille et son gendre. 

 

Angeline Paula naîtra en 1898 et se prendra pour époux Rémi Alphonse Bouche. Toutes deux semblent avoir alors quitté Caderousse après leurs unions et sont décédées à Eyragues, au sud d’Avignon,  dans la seconde moitié du XXème siècle. La petite dernière, Jeanne Andréa née en 1904 épousera Henri Evariste Faure en 1922.

En 1911, la famille est au complet et l’agent recenseur en accord avec l’Etat-civil !

Le 08 octobre 1908, Antoine Joseph rejoint Marseille et le 141ème Régiment d’Infanterie. Il y restera deux ans, libéré le 25 septembre 1910, muni d’un Certificat de Bonne Conduite.

On peut penser qu’un enfant pourrait être né dans le foyer d’Antoine Joseph fils et Marie Louise entre leur union et la fin tragique du père. Si cela est le cas, il n’aura pas eu le temps de connaître son père et réciproquement.

En effet, le 03 août 1914, Antoine Joseph va retrouver le 141ème de Ligne et rapidement le front du nord-est de la France. En mars 1916, le régiment marseillais est dans la tourmente de Verdun, sous le déluge de feu et de fer de l’artillerie allemande. Nous sommes dans le secteur de Mort-Homme, au nord-ouest de la place forte, sur le territoire de la commune de Malencourt, dans la Meuse.

On est au tout début de la grande bataille commencée le 21 février 1916 et qui s’achèvera à la fin de cette année-là. C’est ce que nous raconte le Journal de Marche du 141ème pour les journées des 21 et 22 mars 1916. Et quand le feu des canons cessent, ce sont les fantassins allemands qui passent à l’attaque.

Les fantassins français résistent tant bien que mal et sont durement éprouvés après la préparation d’artillerie. Les combats se terminent à la grenade dans les boyaux défoncés et les Allemands ont là  aussi l’avantage que leur ont procuré la précision des tirs des artilleurs.

Le 22 mars 1916, Antoine Joseph Emile sera submergé par la vague allemande et disparaîtra corps et âme dans la mêlée. Son décès sera officialisé par le Tribunal d’Orange le 25 août 1921.

Dans la longue liste des victimes dressée après le 22 mars, le nom d’Antoine Ripert apparaît avec une barre dans la colonne des disparus.

Le 22 mars 1916, il était âgé de 28 ans et 3 mois.

Quand à l’état-major français, il ne pouvait envoyer aux régiments durement touchés que des messages du genre… »Tenez bon! ».

Dans cet affrontement titanesque, même le comandant du Régiment avait été tué par une explosion près de son poste d’observation.

fiche matricule d’Antoine Joseph Emile Ripert de Mémoire des Hommes.

Antoine Joseph Emile Ripert, matricule 360 de la classe 1907, bureau de recrutement d’Avignon, pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Le patronyme Ripert est encore bien présent en Vaucluse comme dans le Gard, si quelqu’un reconnaît en Antoine Joseph Emile son ascendant direct ou indirect, qu’il n’hésite pas à se manifester pour compléter cette petite biographie.

A suivre… Albert Robert.

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Il y a 100 ans jour pour jour: LE MIROIR du 9 juin 1918

(JOUR 1407 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

Une nouvelle couverture consacrée à l’aviation. Après René Fonck, c’est un autre As, le lieutenant Crombez qui a cet honneur.  ll est Belge et il a souvent le privilège d’emmener son roi voler au-dessus des lignes ennemies.

Le Roi des Belges… le Roi-Soldat.

La rumeur prétend que les Allemands sont sur le point de lancer dans la bataille de gros avions capables de porter deux tonnes de bombes.

Réponse à cette rumeur, la présentation photographique d’un avion géant britannique que la RAF pourrait bientôt envoyer bombarder les villes allemandes.

Reims est toujours la cible des obus allemands. Aussi a-t-on décidé de protéger la statue de Jeanne d’Arc en la déplaçant dans un abri. Voici en quatre vues ce déménagement.

Maurice Barrès vient voir une dernière fois l’objet puis celui-ci est préparé pour être transporté.

Soldats américains montant en ligne sous les vivats d’écolières française. Cela n’est -il pas (trop) beau ?

Cette guerre est vraiment mondiale.

Ici, ce sont des travailleurs chinois qui ont été envoyés en Europe par leur pays pour aider à la construction des lignes de chemin de fer. En dessous, les Chinois dans une ville du sud de la France (ls débarquent à Marseille à l’issue de leur long périple).

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La CARTE DE VISITE d’un MINISTRE D’ÉTAT… rien que cela !

Francisque Gay fut Ministre d’État au moment de la Libération. Il appartint au gouvernement d’unité nationale conduit par la Général de Gaulle où il siégea aux côtés de Georges Bidault et de Maurice Thorez puis au gouvernement de Georges Bidault, les fois comme ministre d’état, un rôle important.

Il faut dire que son action dans la Résistance avait été irréprochable et qu’il incarnait la démocratie chrétienne sociale. Il adhéra d’ailleurs au M.R.P. (Mouvement républicain populaire) et il fut élu sous cette étiquette à trois reprises comme député d’octobre 1946 à juillet 1951.

Il fut ensuite nommé Ambassadeur de France au Canada avant de prendre du recul avec la vie publique, en désaccord avec le M.R.P. sur la question coloniale.

Cette carte de visite pré-imprimée avait été adressée en remerciements de condoléances suite au décès d’un proche, très certainement.

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LA VIE AU GRAND AIR du 15 juillet 1898 (n°8)-Alpinisme.

De l’alpinisme à la une de ce numéro 8 de La Vie au Grand Air. De l’alpinisme à Chamonix, bien entendu avec ses photos montrant des riches amateurs s’adonnant à leur passion sur le glacier des Bossons, beaucoup plus abordable de la vallée que de nos jours.

C’est l’été et les sports traditionnels sont un peu à l’arrêt. Alors, on sort des articles pédagogiques pour expliquer des sports moins connus.

Le Polo, ce jeu de balle se pratiquant à cheval. Le magazine n’a pas de vraies photos de sportifs en action. Alors, on fait appel aux dessinateurs pour nous montrer une scène de match.

Autre « sport » original, les combats de coqs.

De fiers gallinacés qui s’affrontent sur un ring entourés d’hommes attirés par l’appât de gains.

Article pédagogique.

Une course cycliste au Parc des Princes.

La victoire d’un certain Deschamps, docteur en médecine, au physique impression est vainqueur du grand prix de l’U.V.F. (Union Vélocipédique Française) sur un bicyclette munie de pneumatiques Vital.

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115 POILUS de CADEROUSSE, 115 DESTINS… Gabriel RIEU.

115 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 115 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Quatre-vingt huitième de la liste: Gabriel Joseph Marius RIEU.

 

La troisième face du Monument aux Morts.

Après deux biographies peu évidentes, voici donc une recherche plus facile pour Gabriel Rieu autant du point de vue généalogique que de celui du parcours militaire déjà évoqué à plusieurs reprises !

Gabriel Rieu est né à Caderousse le 07 novembre 1884. Son père, également prénommé Gabriel est cultivateur, né au quartier du Gabin, propriétaire suivant l’Etat-civil. Gabriel Rieu père épouse Rose Thérèse Marie Menu le 27 avril 1881 à Caderousse. Gabriel comme Rose ne sont pas à proprement parler de jeunes époux puisque respectivement âgés de 38 et 36 ans le jour de leur union. Certainement  trop de travail pour Gabriel qui mène seul les terres de son père Jean, décédé en 1870. Les époux vont s’installer au Gabin.

Des enfants vont venir enrichir la famille de Gabriel et Rose. Gabriel fils est donc le premier enfant du couple, né trois ans après les noces, suivi en 1886 d’une fille prénommée… Gabrielle (Thérèse Jeanne) pour ne pas être trop original. Voici ce que raconte le recensement de 1886, quartier de Rabaisse, une autre appellation du Gabin certainement. Près du petit Rhône, il devait baigner souvent.

La mère de Gabriel père est toujours là. Les deux enfants Marius Gabriel et Thérèse Gabrielle -l’agent recenseur n’ayant pas osé écrire trois fois Gabriel- sont bien inscrits et deux jeunes hommes, Roche Louis et Gabriel aident le père dans le travail quotidien aux champs.

Quelques années plus tard, un petit Julien Louis Parfait vient compléter la fratrie, né en 1891. Petit dernier mais petit tout simplement, par la taille puisque l’Armée en 1901 le toisera à 1,55 mètre. Deux centimètres de moins que son « grand » frère Gabriel.

En 1896, l’agent recenseur se prend un peu les pieds dans le tapis en inventant une fille aînée Marie en lieu et place de Gabrielle et en inversant les âges. Un seul domestique aide le père dans son entreprise, un certain Paul Guissan qui gagne ainsi quelques sous en attendant d’être appelé sous les drapeaux.

Le 10 octobre 1905, Gabriel rejoint le 58ème Régiment d’Infanterie d’Avignon. Il y restera deux ans, libéré le 28 octobre 1907. Il est devenu Première Classe et a obtenu un Certificat de Bonne Conduite.

Il retourne à la grange, chemin d’Orange pour aider ses parents. On retrouve toute la famille en 1911, dernier recensement avant la guerre.

Une seule petite erreur dans l’année de naissance de Julien, 1892 au lieu de 1891 ! Pour le reste, tout va bien. Plus besoin de domestiques à la ferme puisque les enfants sont en âge de travailler. Par contre, la grand-mère Marie-Rose Bouschier a quitté ce monde. Ainsi va la vie…

Le 04 août 1914, Gabriel est rappelé sous les drapeaux. Il rejoint le régiment réserve du 58ème, le 258ème R.I. dont on a déjà tristement parlé. Oui, Gabriel va être le septième Caderoussien à perdre la vie dans la seconde quinzaine de septembre 1914 dans le secteur de Saint-Mihiel !

Après Louis Pécoul mort le 16 septembre, Paul Julien tué le 20, Justin Miaille le 26, Eugène Cambe disparu entre le 20 et le 27, c’est au tour de Gabriel Rieu de ne donner plus aucun signe de vie à partir du 27 septembre. Maurice Millet et Henri Lazard connaîtront le même sort, respectivement les 28 septembre et 04 octobre 1914 pour clore cette énumération funeste.

Le 27 septembre 1914, Gabriel Rieu était âgé de 29 ans et 11 mois. Son corps fut retrouvé par la suite et il repose désormais à la Nécropole Nationale « Vaux-Racine » de Saint-Mihiel.

Quant à son frère, un temps éloigné du front de part sa petite taille, il fut versé au 6ème Régiment d’Artillerie Lourde d’Orange pour y faire toutes les campagnes, de Verdun au Chemin des Dames et à Craonne, à la dernière offensive de Champagne en 1918. Mais lui eut la chance de retourner vivre auprès des siens, en 1919.

 

La fiche matricule de Gabriel Joseph Marius Rieu de Mémoire des Hommes.

Gabriel Joseph Marius Rieu, matricule 156 de la classe 1904, bureau de recrutement d’Avignon, pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Le patronyme Rieu est encore assez présent en Vaucluse comme dans le Gard, si quelqu’un reconnaît en Gabriel Joseph Marius son ascendant indirect, qu’il n’hésite pas à se manifester pour compléter cette petite biographie.

A suivre… Antoine Ripert.

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EVOLUTION et PDUMBLING DICE chez Sylvain (vendredi 1er juin)

On avait déjà joué à EVOLUTION il y a quelque temps mais ce coup-ci, Sylvain nous sort l’extension CLIMAT récemment acquise.

Pour rappel, il s’agit de créer des races d’animaux dotés de quatre critères pour être les plus expansives et lutter contre les carnivores. Sauf qu’avec l’extension CLIMAT, il faut aussi lutter contre les canicules et les températures glaciales. Ça rend le jeu plus chaotique et encore plus interactif puisque ce sont les joueurs quand ils cotisent pour nourrir les espèces qui font évoluer le climat.

Je ne brille pas vraiment lors des deux parties surtout la seconde où des vagues de chaleur et de froid vont décimer les espèces.  Scores très bas pour la seconde.

Fin de soirée animée avec deux parties de TUMBLING DICE où notre doublette avec Sylvain bat par deux fois celle composée de Fred et Nicolas.

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La RETIRADA en CARTES POSTALES: COLLIOURE 18/18-fin

Dernière vue de la collection sur l’Exode Espagnol dans les Pyrénées Orientales. COLLIOURE- Chevaux de la Brigade Lister parqués au Terrain de Miradau (COLLIOURE- Ceballos de la Brigada Lister accoralados en el terreno de Miradau).

Nous n’avons pas encore visité Collioure qui accueillit aussi son lot de migrants mais sur le territoire de laquelle on n’installa pas de camp de concentration car la plage est très petite, la ville de Collioure étant coincé entre les Pyrénées et la mer Méditerranée. Collioure accueillit le poète espagnol Antonio Machado et sa mère qui y décédèrent quelques jours après leur arrivée et furent enterrés au cimetière du village où ils reposent toujours.

Ce ne sont pas les hommes qui furent mis en camp de concentration ici, mais les chevaux de la Brigade Lister. Ils sont parqués sur les hauteurs de la ville, dans un espace militaire qui entoure le fort Vauban, construit au moment du Traité des Pyrénées.

Une vue du fort Vauban dominant la ville de Collioure.

Le fort Vauban est de nos jours toujours propriété de l’armée qui y organise des stages pour les Commandos de Combat. Quant aux chevaux Lister, ils semblaient brouter sur l’espace aujourd’hui occupé par le parking et le terrain de rugby, à gauche du fort sur la photo ci-dessus.

La Brigade Lister était une unité de l’armée régulière espagnole commandée par Enrique Lister, militaire mais aussi membre éminent du Parti Communiste Espagnol. Militant orthodoxe formé en URSS, il combattit autant les forces franquistes que les expériences libertaires de Catalogne et d’Aragon (les Anarchistes). Retourné en URSS après la Retirada, il continua le combat militaire contre les Nazis puis le combat politique contre les Franquistes après le Seconde Guerre Mondiale.

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115 POILUS de CADEROUSSE, 115 DESTINS… Paul REDON.

115 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 115 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Quatre-vingt septième de la liste: Paul Claudius REDON.

 

La troisième face du Monument aux Morts.

Encore une petite erreur dans le prénom du Poilu suivant, nommé Redon, inscrit sur le Monument aux Morts. Redon Achille peut-on lire ce qui est tout simplement le prénom de son père ! Le futur soldat a été enregistré à l’Etat-civil de la commune le 07 juillet 1892 (pour une naissance qui s’est passée la veille, le 06 juillet, rue Saint-Joseph) sous le nom de Claudius Paul Redon. Par contre, comme dans bien des cas, il semblerait que son prénom usuel soit le second… Paul.

Voici donc quelques lignes racontant le destin de Paul Redon, fils d’Achille Redon.

Son destin, dès les premiers jours de sa vie, sera marqué sous le sceau du drame. En effet, huit jours après sa naissance, le 14 juillet 1892, il perdait son père, Achille Léon Redon, seulement âgé de 42 ans ! Ce dernier était né au village en 1851, rue Chateauvieux, et s’était marié à Marie Louise Marquion, Caderoussienne venue au monde quartier du Brout, en 1864. Les noces avaient été célébrées le 20 août 1884. Un premier enfant, Louis Jean-Baptiste était rapidement arrivé, le 24 novembre 1885,  puis un second, Claudius Paul, notre Poilu, sept ans plus tard. Le père travaillait dans une fabrique de balais comme ouvrier.

Quatre ans après le décès de son mari, Marie Louise allait se remarier avec Joseph Soumille, originaire de Courthézon mais installé au village depuis longtemps, certainement un copain de son défunt mari puisque appartenant à la même classe 1871 que lui, et veuf lui aussi depuis le décès de sa femme Caroline Ayanne en 1894. Ces secondes noces furent célébrées le 18 mars 1896.

Paul et Louis, les enfants de Marie Louise allaient rejoindre les quatre enfants de Joseph Soumille, Paul, Joséphine, Magdeleine et Baptistin dans une ferme des Cabannes. Six enfants de 4 à 18 ans autour de la table familiale tous les soirs et bientôt trois nouveaux qui allaient s’y ajouter… trois garçons… Marcel Joseph né en 1897, Joseph Paul en 1898 et Gabriel Hippolyte en 1901. La famille Soumille-Marquion-Redon occupait presque une demi-page du registre du recensement de 1901 !

On parlerait aujourd’hui de famille recomposée… par des décès, pas par des séparations !

Aux deux parents et neuf enfants s’ajoutait un domestique, Florestan Martin, lui aussi inscrit sur le monument aux morts de la commune et dont on a raconté le destin tragique il y a quelques semaines, tué à l’ennemi le 21 septembre 1914 à Bauzée.

La famille n’allait pas s’agrandir après cette date et les enfants allaient peu à peu quitter le domicile familial. Pour Paul, ce sera pour rejoindre le 61ème Régiment d’Infanterie à Aix-en-Provence le 08 octobre 1913. Il sera donc sur place quand la guerre éclatera.

Le 04 juin 1915, il rejoignit le 24ème Régiment d’Infanterie qui combattait dans le secteur de Vimy, aux côtés des Canadiens en septembre 1915. Nous sommes à Neuville-Saint-Vaast, à mi-chemin de Lens et d’Arras dans le bassin minier du Pas-de-Calais. Les combats feront rages du 24 au 30 septembre, à l’initiative des Français pour des gains de terrain dérisoires.

Le 25 septembre 1915, le Journal de Marche du 24ème de Ligne raconte une attaque des hommes sur les tranchées ennemies dans le secteur du Bois de la Folie, le bien nommé.

Insuffisamment préparée, les assaillants sont accueillis par des tirs allemands meurtriers qui font des ravages chez les hommes sortant à découvert et qui tombent comme des mouches. Parmi eux, Paul Claudius Redon de Caderousse, tué à l’ennemi ce 25 septembre 1915 et disparu corps et âme. Il était âgé de 23 ans et 3 mois.

Son décès fut acté par le Tribunal d’Orange le 17 février 922 et transcrit sur l’Etat-civil de Caderousse le 21 février suivant.

Le 24ème R.I. perdit presque la moitié de son effectif pendant ces quelques jours d’attaques inconsidérées. Voici le bilan fourni par le Journal de Marche du régiment…

… 1 158 hommes mis hors de combat pour…

…1 769 hommes restant valides ! Considérable !

Une vue de tranchées conservées à Neuville, au milieu d’un bois, peut-être le bois de la Folie devenu Zone Rouge…

…et deux cimetières canadiens réutilisant un cratère de mine pour dernière demeure de combattants d’outre-Atlantique…

Le cimetière du Crater Zivy.

Le cimetière du Crater Lichfield.

La fiche matricule de Claudius Paul Redon de Mémoire des Hommes.

Claudius Paul Redon, matricule 766 de la classe 1912, bureau de recrutement d’Avignon, pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Le patronyme Redon est encore assez présent en Vaucluse comme dans le Gard, si quelqu’un reconnaît en Claudius Paul son ascendant indirect, qu’il n’hésite pas à se manifester pour compléter cette petite biographie.

A suivre… Gabriel Rieu.

Quelques mots sur les frères de Claudius Paul…

Louis Redon son aîné (matricule 482 classe 1905-Avignon) a connu la captivité en Allemagne du 20 mars 1916 au 12 décembre 1918 après avoir été pris du côté de Malancourt. Rendu à la vie civile, il retrouvera son poste de gardien de la Paix à Marseille. Il avait été légèrement blessé avant sa captivité.

Marcel Soumille son demi-frère, boucher de profession (matricule 1 243 classe 1917-Avignon) servira dans les Zouaves du 22 janvier 1916 au 23 avril 1917 à Constantine, en Algérie, pour maintenir la présence militaire française dans cette colonie. De retour sur le front en 1917, il passera sans trop de dégât la Grande Guerre. 

Joseph Soumille, son autre demi-frère (matricule 795 classe 1918-Avignon) ne pourra servir dans l’Infanterie pour cause d’une légère infirmité de naissance, une tête penchée à droite. Alors l’armée en fera un artilleur. Lui aussi ne subira pas de blessure pendant sa guerre et retrouvera les terres familiales de Caderousse une fois le traité de Versailles conclu. 

 

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Il y a 100 ans jour pour jour: LE MIROIR du 2 juin 1918

(JOUR 1400 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

Voici donc René Fonck dont on a parlé hier dans J’ai vu. En compagnie de Roland Garros, il reçoit la Légion d’Honneur. Garros ne remportera que quatre victoires avant que son avion n’explose en vol le 5 octobre 1918 au-dessus des Ardennes. Pourtant, c’est lui que la postérité a retenu grâce au fait que son nom soit associé aux terrains de tennis du Racing Club de France à Paris, depuis 1928.

Un peu de colombophile pour louer le rôle important joué par les pigeons voyageurs dans les transmissions de renseignements. On a cru un moment que l’avion remplacerait les volatiles mais on est bien obligé de reconnaître qu’on a eu tort.

Deux pages pour expliquer le malaise des Irlandais face à la conscription instituée par l’Etat Britannique.

Prise de paroles, manifestation monstre… l’Irlande se déchire sur la raison de son engagement en Europe lors duquel près de 28 000 Irlandais perdront la vie.

Autres manifestations, mais aux Etats-Unis celles-ci pour rendre hommage aux soldats français à travers une délégations de chasseurs alpins… on en a parlé dans J’ai vu la semaine dernière.

Les diables bleus défilent à West-Point puis son accueillis à Wall Street. N’oublions pas que la raison de cette parade est la levé de fond pour l’emprunt de guerre.

En Italie, les troupes poussent et tirent un canon pour le monter dans les hauteurs surplombant le Piave. L’auteur des lignes du Miroir se moque un peu de leur archaïsme en disant que rien n’a changé depuis Marengo, 118 ans auparavant !

Ecole de camouflage aux Etats-Unis. Deux vues pas vraiment convaincantes !

L’efficacité de la DCA française.

Cet avion allemand a été abattu par des conons au sol. La défense contre les avions a beaucoup fait de progrès en quatre ans. Les avions également, il faut reconnaître ! Ces photostat été prises à Verberie dans l’Oise.

Les Français était fou de leurs 75 en début de guerre. Mais quatre ans après, ils en sont venus eux aussi aux grosses pièces d’artillerie montées sur rail. Ils fallu créer spécialement des voies de garage par rapport à la voie principale pour ces canons.

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Il y a 100 ans jour pour jour: J’AI VU du 1er juin 1918

(JOUR 1399 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

A la une, la promotion d’un roman-feuilleton qui commence dans ce numéro: « Le secret de Brandt l’espion » de Douglas Newton. Illustration angoissante…

Un piquet de chasseurs alpins s’est déplacé à New York pour défilé dans le cadre de la promotion du nouvel emprunt de guerre US. Les hommes sont acclamés par la foule et un masque à gaz d’un héros sera vendu 2 500 000 francs aux enchères. Pour quelle oeuvre ?

J’ai vu essaierait-il de faire un peu oublier la guerre ? Un article court mais illustré de photos raconte l’ouverture de la saison estivale au Parc des Princes des courses sur piste. Tout le monde aimerait tant que la Paix revienne !

Double page centrale:

Les femmes dans une usine d’armement fabriquant des obus. Nous sommes en Ecosse et les femmes qui ont remplacé les hommes non indispensables posent dans les entrepôts.

Double page aviation avec les héros des airs devant remplacer Guynemer dans le coeur de la population. Il s’agit de René Fonck qui survivra à la guerre avec 75 victoires homologuées et entrera ensuite en politique (c’est l’As des As en comptabilisant le plus de victoires françaises), Gabriel Guérin (homonyme de mon grand-père) qui totalisait 23 victoires quand il se tua lors d’un vol d’essai le 1er août 1918 et Hector Garaud originaire de Saint-Antoine(-l’Abbaye) qui remporta 13 victoires avant d’être gravement blessé. Il se tuera lors d’un vol d’essai le 02 avril 1940 à Montpellier.

Pour terminer…

petit hommage aux chiens d’aveugles qui ont perdu la vue lors de la Grande Guerre. Ils sont dressés dans le chenil de M. Hachet-Souplet au Plessis-Trévise.

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