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L’ancien PONT de ROQUEMAURE détruit en 1944.

Paul Marquion, vous l’avez lu hier, parlait ainsi de la traversée du Rhône en empruntant l’ancien pont de Roquemaure avant la Première Guerre Mondiale:

Le vieux pont suspendu était étroit ; les sabots des chevaux faisaient résonner désagréablement les planches du tablier et du haut de l’impériale le fleuve paraissait profond. Disons-le sans ambages : nous n’étions pas tellement fiers ! On respirait quand on arrivait à une pile ; pendant quelques mètres où on se retrouvait sur le dur et où le Rhône était masqué. Mais on n’était vraiment rassuré qu’en arrivant à la dernière.

Car comme il le précisait juste avant… Au bout de la route, c’était le pont suspendu de Roquemaure  à plusieurs arches, détruit pendant la dernière guerre et qui a été remplacé par un pont magnifique qui franchit le Rhône d’une seule enjambée.

Ce pont effectivement enjambe le Rhône et est situé à cheval sur les communes de Roquemaure côté Gard et… Orange côté Vaucluse, la Cité des Princes s’avançant jusqu’au Rhône par une bande de territoire entre Caderousse et Chateauneuf-du-Pape.

Voici deux vues prises immédiatement après la Seconde Guerre mondiale par ma tante Paulette qui pose d’ailleurs avec une amie devant ce qu’il reste du pont qui a perdu ses tabliers tombés dans le fleuve.

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On voit bien que le pont comptait une pile au milieu du fleuve et 2 piles sur les berges. On verra cela plus loin.

Sur cette seconde vue ayant la même origine et certainement prise le même jour, on voit bien le tablier détruit.

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La photo été prise sur la culée côté Orange et comme le faisait remarquer Paul Marquion, on note l’étroitesse de la chaussée au niveau des piles. Ce ne devait pas être très facile de se croiser à leurs niveaux !

Un bac permettait aux véhicules et piétons de traverser le Rhône avant la réparation du pont après la guerre. Son fonctionnement dura assez longtemps car je me souviens très bien de voisins habitant au fond de l’andrône Jean Jaurés à Caderousse chez le docteur dont le père travaillait à la construction du nouveau pont de Roquelaure. Ce devait se passer dans les années 60. Cela évita au pont de Roquemaure de connaître les mêmes problèmes que celui du Teil avec ces câbles fabriqués en un acier de mauvaise qualité et qui durent être remplacés au début des années 2000, entraînant de gros problèmes de circulation entre Drôme et Ardèche au niveau du Teil-Montélimar.

Le nouveau pont de Roquemaure…

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a été construit une centaine de mètres en amont de celui qui existait avant guerre. Il reste côté Roquemaure (Gard) les traces de l’entrée de l’ancien pont…

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avec la pile d’entrée au premier plan et la pile posée sur une petite île du Rhône à une vingtaine de mètres de l’entrée:

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Vous avez noté une plaque mémorielle posée à l’entrée de l’ancien pont; La voici:

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Le 18 août 1944, les Allemands alors en pleine débâcle dans le sud-est continuèrent pourtant de s’acharner sur leurs prisonniers entassés dans ce train fantôme parti du camp de Gurs en Navarre. Comme le train ne pouvait continuer sur la rive droite, des ponts étant détruits, les déportés furent débarqués en gare de Roquemaure pour rejoindre celle de Sorgues sur la rive gauche, distantes l’une de l’autre de 10 à 12 kilomètres. Ces 700 malheureux furent dans les derniers à traverser le Rhône sur ce pont avant sa destruction. Et leur calvaire continua ainsi jusqu’à Auschwitz Dachau.

De nos jours, le pont routier de Roquemaure a été rejoint par le pont autoroutier de l’A9 dans les années 70 puis par le pont de la ligne ferroviaire à grande vitesse au début du millénaire. Voici ces 3 ponts…

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au premier plan le plus récent (la LGV), au second celui de l’A9 et au fond, les piles du pont suspendu.

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CADEROUSSE: PAUL MARQUION parle du voyage au PELERINAGE à ROCHEFORT avant la GRANDE GUERRE

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Paul Marquion était un des responsables du Bulletin des Amis d’Orange dans les années 60-70. Il écrivait régulièrement dans ce mensuel. Il décida de raconter la vie au temps jadis dans les villages du Vaucluse. Originaire de Caderousse (et copain de mon grand-père Gabriel- voir article sur la borne seigneuriale), le village était tout trouvé et les chroniques racontées n’étaient autres que les souvenirs d’enfance et de jeunesse de l’auteur.

Première chronique: le pèlerinage annuel à Notre-Dame de Rochefort, dans le Gard, à une quinzaine de kilomètres de Caderousse. Une histoire que je connais un tout petit peu, ma grand-mère Philine Boissel, l’épouse de Gabriel, ayant souvent parlé de ce moment agréable, une sortie très attendue, plus par tous les à-côtés que pour son caractère religieux, me semblait-il.

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Voici quelques extraits de la narration de Paul Marquion.

Avant la guerre de 14, le pèlerinage à Notre-Dame de Rochefort était l’un des rares grands événements de l’année qui, avec la foire d’Orange et le conseil de révision, mettait tant branle le village et le sortait en foule hors des murs.

Ce jour-là, les deux diligences de Caderousse qui assuraient le service des voyageurs et des messageries avec Orange et, une fois par semaine, avec Avignon, étaient retenues pour le pèlerinage. La plus grande pouvait bien transporter une vingtaine de personnes : huit dans le coupé et douze dans l’impériale. La plus petite pouvait en transporter une quinzaine. Le coupé été réservé aux personnes âgées qui n’étaient pas trop sensibles au manque d’air et au renfermé et la jeunesse prenait place à l’impériale. Ce n’était d’ailleurs pas le seul moyen de locomotion employé : des diligences étaient utilisées par les habitants intra-muros du village. Les paysans de la campagne s’y rendaient en jardinière et même, plus anciennement, en charrette. Les routes à l’époque n’étaient pas goudronnées : il y avait des ornières et des nids-de-poule, les charrettes n’avaient pas de ressorts. Mais les chaos et des secousses qui résultaient n’enlevaient rien de la belle humeur de ces jeunes filles pas plus d’ailleurs que la longueur d’un voyage accompli dans de telles conditions d’inconfort. De Caderousse à Rochefort, il faut compter une vingtaine de kilomètres, ce qui représentait deux bonnes heures de route.

Et le grand jour arrivait. De très bonne heure, les pèlerins chargés de bagages (paniers à provisions, vêtements) affluaient à la maison de Lengado (c’était le nom du voiturier) et commençaient à prendre place sur les diligences, qui à l’intérieur, qui à l’impériale, ce qui n’allait pas sans discussions, interpellations et rires. Enfin le voiturier prenait place sur son siège et faisait claquer son fouet en proférant un sonore « Toupin d’estièu », car, un jour de pèlerinage, avec une voiture pleine de dévôts, il eût été malséant de lancer le juron de rigueur auquel les chevaux étaient accoutumés. L’aube commençait à peine à poindre quand les diligences franchissaient le portail de Place et preneaient la route du Lampourdier. Le voyage commençait mais on était encore sur le territoire de la commune : le paysage était connu et la surprise ne commençait qu’en arrivant à la montagne. Car pour les Caderoussiers, les collines du lampourdier, c’était la montagne. Comme la route était jusque-là uniformément plate, le voiturier faisait « courir », un ayant soin de prévenir les pèlerins pour leur éviter les surprises d’un changement d’allure. Premier épisode : l’arrivée au Lampourdier, le pont sur la Meyne que l’on appelle à Caderousse le pont de la Roubine et la cascade du canal de Pierrelatte. On en parlait depuis le départ : coulera ? coulera pas ? Joie déception suivant le cas. On longeait ensuite la colline, on passait devant le château du Lampourdier où nul Caderoussier n’ avait jamais pénétré et qui s’enveloppait d’un voile de mystère. Puis la route quittait le Lampourdier et se dirigeait en droite ligne vers le pont de Roquemaure. Du village de Caderousse au Lampourdier, sur une longueur de 3 km, la route ne compte pas moins de 28 détours dont certains à angle droit. Aussi, pour un Caderoussier, cette route toute droite qui va du Lampourdier au pont de Roquemaure était un sujet d’étonnement. Au bout de la route, c’était le pont suspendu de Roquemaure, à plusieurs arches, détruit pendant la dernière guerre et qui a été remplacé par un pont magnifique qui franchit le Rhône d’une seule enjambée. La traversée du Rhône était un des moments solennels et émouvants du pèlerinage. Le vieux pont suspendu était étroit ; les sabots des chevaux faisaient résonner désagréablement les planches du tablier et du haut de l’impériale le fleuve paraissait profond. Disons-le sans ambages : nous n’étions pas tellement fiers ! On respirait quand on arrivait à une pile ; pendant quelques mètres où on se retrouvait sur le dur et où le Rhône était masqué. Mais on n’était vraiment rassuré qu’en arrivant à la dernière. Alors on recommençait à faire les braves, le sourire apparaissait sur les lèvres. Mais disons la vérité, on avait eu peur. Et si les chevaux s’emballaient ! Et si la diligence versait ! Tout autant d’éventualités peu réjouissantes. De loin on avait salué le château de Montfaucon et, après un assez long parcours en plat et en ligne droite où le voiturier avait de nouveau « fait courir », on arrivait aux falaises de Roquemaure, autrement impressionnantes que les collines du Lampourdier. Nouvelle terreur : et si ces falaises à pic venaient à s’effondrer et à écrabouiller nos voitures ! Aussi était-on soulagé d’arriver aux portes de Roquemaure. Sur tout le trajet entre Caderousse et Roquemaure, c’est le seul village traversé : il s’agissait donc de produire une grosse impression sur les habitants, on s’y employait de son mieux en les interpellant du haut des voitures – on ne risquait rien – ou plus sagement encore en chantant des cantiques. Après la traversée de recrutement, on passait sous le pont du chemin de fer avec l’espoir qu’un train passerait à ce moment-là et on arrivait ensuite à une petite chapelle qui se trouve en bordure de la route à gauche en allant sur Rochefort . Dieu sait si on l’attendait cette chapelle ! Depuis longtemps les jeunes filles avaient préparé leur gros sou. Car cette chapelle avait, si elle ne l’a plus, sa réputation. Elle ne s’ouvrait sur la route par une porte pleine et de chaque côté de cette porte se trouvait une fenêtre avec barreaux entrecroisés et passablement rapprochés les uns des autres. Et la croyance voulait que toute jeune fille qui lançait un gros sou du haut de la voiture se marierait dans l’année si le gros sous, adroitement dirigée, pénétrait à l’intérieur de la chapelle par une des fenêtres. Pour la circonstance, le voiturier arrêtait la diligence sur le côté droit de la route en rasant le fossé car il n’avait aucun intérêt à voir les jeunes filles se marier dans l’année et pour cause. La coutume voulait que les gros sous qui avaient manqué le but et étaient tombés hors de la chapelle devenaient sa propriété.

C’est à partir de la chapelle que le voyage prenait toute sa nouveauté. Contrastant avec les routes absolument plates de Caderousse, la route de Rochefort était dès lors une succession de montées et de descentes et le voiturier avait peu d’occasions de faire courir. Les granges devenaient rares, la garrigue tenait plus de place que les cultures. Comparée à l’opulente et verdoyante pleine de Caderousse, la région était une sorte de désert. Et pendant des kilomètres il en était ainsi, ce qui attirait l’apitoiement des pèlerins sur les malheureux habitants d’un pays aussi déshérité. Et on arrivait ainsi à un autre et dernier jalon qu’on appelait la porte des lions, comme à Mycènes. Elle existe encore : il s’agit de l’entrée d’un vaste domaine marquée par de hauts piliers surmontés chacun de lion doré. C’était une curiosité du voyage.

Enfin, après quelques derniers kilomètres, apparaissait ce sanctuaire avec, sur le flanc de la colline, les monumentales stations du Chemin de Croix. Au bas de la montée se trouvait une ferme avec étables où le voiturier dételait et remisait ses chevaux. Pendant quelques instants, chacun s’ébrouait, se dégourdissait les jambes, car en principe le voyage ne comportait pas d’arrêt, et reprenait ses bagages. L’ascension de la côte commençait soit par la route soit par les raccourcis. Le rassemblement avait lieu devant le porche du sanctuaire. Un premier office allait se dérouler : la messe de communion. Car, parmi des pèlerins, un certain nombre allait communier, c’est-à-dire qu’ils étaient rigoureusement à jeun depuis la veille…

A partir de là, Paul Marquion raconte sur 2 pages les diverses cérémonies religieuses de cette journée de pèlerinage: les messes, le chemin de croix, les vêpres… Puis il narre rapidement le retour à Caderousse.

Par le même chemin qu’à l’aller, on regagnait Caderousse après 2 grosses heures de route dont les derniers kilomètres, à partir du Lampourdier, était les plus languissantes. Et la nuit était sur le point de tomber quand les diligences, retentissant du vacarme d’un ultime cantique, abordaient les digues. Tous Caderousse était là, attendant le pèlerinage et ne voulant pas un si rare spectacle. C’était fini, mais on avait des sujets de conversation pendant des semaines entières. Et même si l’on n’avait pas chaque fois un chantre comme celui du Gard à se mettre sous la dent (1), combien d’anecdotes avait-on à raconter et à entendre.

(1) une anecdote narrée plus haut, un concours de chorale qui s’était passé une année et où les chœurs de Caderousse avaient été battus à plate couture, vocalement parlant !

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Quatre COPAINS de CADEROUSSE en BALADE au PONT-DU-GARD en 1941

Le 17 août 1941 très précisément ! Les voilà posant fièrement au plus haut de l’ouvrage d’art romain!

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On reconnaît de gauche à droite Jacques Chaume, Adrien Guérin mon père, Paul Ruat et Marcel Dupeyre dans cet exercice périlleux auquel on pouvait s’essayer à l’époque (et même bien plus tard) mais qu’il n’est plus possible de réaliser de nos jours.

De jeunes gens âgés de 16-17 ans à l’époque qui avaient parcouru les 35 kilomètres séparant Caderousse du Pont-du-Gard à bicyclette. Les voilà posant avec leurs machines au pied des piles antiques.

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Jacques Chaume

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Paul Ruat

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Marcel Dupeyre

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Adrien Guérin.

Il y eut bien sûr le pique-nique sur les rochers proches du Gardon:

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avec panier en osier et serviettes… ce qui tend à penser qu’il y avait un véhicule suiveur, peut-être mes grands-parents avec leur moto. Car il fallait bien que quelqu’un prenne les photos ! But who ?

Voilà 3 de nos cyclistes posant debout près de la route:

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Marcel Dupeyre, Paul Ruat et Adrien.

ou s’ayant dans un numéro d’équilibristes-cyclistes sur leurs engins et sans poser un seul pied à terre !

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Paul Ruat, Adrien, Jacques Chaume et Marcel Dupeyre.

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La seconde jeunesse du ROULEAU de MARINIER du RHÔNE à l’occasion des JOURNÉES DU PATRIMOINE.

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Voilà ce à quoi ressemblait ce rouleau quand il fut trouvé sur un vide-grenier: un long rouleau de papier tenu par deux trombones de bureau.
Rappelons qu’il s’agissait d’une carte destiné aux mariniers pour naviguer sur le Rhône sans dommage, en évitant les dangers. Un encart explicatif parlant du « nouveau pont du Teil » nous a permis de la dater de 1932, ce nouveau pont étant inauguré en novembre 1931. Rappelons aussi que cette carte couvre le fleuve de sud de Valence (où aujourd’hui a été lancé le pont des Lônes) jusqu’à Arles, c’est-à-dire la moitié du cours navigable de Lyon-Arles. Après Arles, jusqu’à la mer, le grand Rhône est suffisamment profond et ne pose pas de problème à la batellerie.
Pour les besoins d’une exposition publique pour les Journées du Patrimoine à Ancone ce week-end, les 20 et 21 septembre, voilà ce qu’est devenu ce long dépliant, maintenant parfaitement manipulable par le public sans qu’il soit au contact direct des visiteurs:

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et pour la région d’Ancone-Rochemaure:

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malgré quelques reflets parasites pour la photographie !

Jean-Paul Masse président de la Levado, foyer rural de Caderousse a réalisé ce montage du passage du Rhône au niveau de Caderousse, en reconstituant le virage du Rhône qui n’apparaissait pas dans le dessin de la carte.

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Cette carte est aussi présenté dans le cadre des Journées du Patrimoine à Caderousse mais sans la présence de l’original.

 

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CADEROUSSE: le CHÂTEAU de la PIBOULETTE hier et aujourd’hui.

Entre le Grand Rhône baignant la rive droite ardoise de la commune de L’Ardoise et le Petit Rhône proche de Caderousse, existait jadis l’île de la Piboulette, avant que les aménagements par la CNR de la chute de Caderousse la coupe en deux et ne fasse disparaître son caractère ilien.

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On en voit une partie sur cette carte issue du rouleau de marinier déjà évoqué. Au coeur de l’île, le château de la Piboulette où Paul Puliet, le père de ma mère exerça son métier de garde-forestier  et amena  avec lui sa famille Ménard dans le Vaucluse après avoir séjourné au château de Barbentane dans les Bouches-du-Rhône.

Cette photo montre le château tel qu’il était juste après le Seconde Guerre.

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Une bien belle résidence, pas forcément un château contrairement à son nom, mais un pavillon de chasse assez vaste pour accueillir les convives invités par son bâtisseur, Monsieur de Lafarge. L’île de la Piboulette était alors fortement boisée et très giboyeuse. Ce n’est qu’après la Grande Guerre qu’elle devint agricole. Il existait même une chapelle où étaient célébrés quelques offices par le curé de Caderousse (1).Malheureusement ce château connut un incendie, il y a quelques années qui ravagea son corps principal. Le propriétaire des lieux n’a pas encore entrepris  la restauration attendue. Vous pouvez essayer de comparer la vue ancienne avec les photos récentes.

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Photos prises en mars 2014. Par rapport à la vue ancienne, la toiture ayant disparu, on peut faire correspondre les fenêtres, les squelettes des cheminées, le corps de bâtiment avancé, le balcon à droite de l’avancée, la tour semi-circulaire de gauche…

Actuellement les bâtiments restants sont occupés par un Groupement Forestier qui exploite les bois de l’île.

Beaucoup plus intéressante cette vue d’inondations et de ravitaillement en barque:

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On y reconnaît Paulette Santiago née Ménard, la soeur aînée de ma mère assise à côté de celle-ci sur la barque, mon père avec un sac de provisions (ou un sac postal, car facteur à Caderousse à cette époque, il devait porter le courrier, même en barque quand le Rhône se fâchait) et le mari de Paulette, Maxime (Moreno) Santiago.

Maxime et Paulette étaient aussi employés au château comme ouvrier agricole et cuisinière du régisseur. Ils devaient vivre dans ses bâtiments annexes qui existent toujours. Voici une vue actuelle de cette aile du domaine, prise au même endroit que le photographe de l’époque, les pieds au sec cette fois.

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On constate qu’il ne devait y avoir qu’une trentaine de centimètres d’eau, de quoi devoir se déplacer en barque ou se mouiller les pieds tout de même et rendre inhabitable pendant quelques temps les pièces au rez-de-chaussée. De quoi aussi vivre quelques émotions quand il s’agissait de rejoindre la berge vauclusienne, même s’il ne s’agissait que de  ne traverser que le Petit Rhône. Quant à aller vers la berge gardoise à travers le Grand Rhône, c’était bien plus périlleux !

Une vue de ces bâtiments annexes en 2014…

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et des repères de crue du Rhône, souvenir des crues exceptionnelles…

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celle du printemps 1856 (31 mai 1856) qui vit Avignon et Caderousse sous les eaux et incita le pouvoir impérial à pousser à la construction de digues après la visite de Napoléon-le-Petit dans la vallée du Rhône puis de la Loire aussi touchée, et celle de 1994, moins connue mais également impressionnante.

Une autre vue ancienne…

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celle de l’oncle Maxime s’essayant à l’équitation sur un petit équidé, avec semble-t-il sa petite belle-soeur Jacqueline dans les bras, certainement dans la cour des dépendances du château de la Piboulette, peut-être le bâtiment le plus clair, à gauche.

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Une cour dans laquelle se trouvait aussi la fontaine.

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Ces deux vues anciennes de la même collection familiale posent problème .

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Au dos: « Parc du château »

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Au dos « Derrière du château ».

Elles sont liées entre elle par le même numéro de série et par la même écriture. Ce ne peut être le château de la Piboulette pris d’un angle de vue original. Barbentane ? ou un autre lieu où le grand-père inconnu Paul Puliet posa ses valises et sa famille? ou un domaine où Paulette et Maxime furent employés dans leur jeunesse? Ils ne sont plus là pour donner des informations !

Mais si une personne reconnaît ce lieu, qu’il ne se gène pas à fournir des indications pour compléter cet article.

(1) d’après Paul Marquion dans le  Bulletin des Amis d’orange  du second trimestre 1971.

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PHOTOGRAPHIE: la CONSTRUCTION du PONT du ROYAUME entre AVIGNON et VILLENEUVE vers 1900

Une photographie ancienne trouvée à Montoison (26) dans un lot de vues d’Avignon vers 1900.

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Il s’agit de la construction d’un pont certainement sur le Rhône.

C’est ce détail de la photo qui m’a permis de localiser l’endroit:

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le pont sous la voie ferrée à la sortie du Pont du Royaume côté Gard, à l’entrée de Villeneuve-lès-Avignon, au début de la route montante dénommée Rue Général-Leclerc de nos jours.

C’est donc ce pont jeté entre Villeneuve et l’île de la Barthelasse, construit pour la première fois en 1820 qui était en restauration ou reconstruction vers 1900, suite à une crue?

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Un hôtel-restaurant occupait le côté droit quand on se dirige vers le Gard) ainsi qu’une petite fabrique (cheminée d’usine). Le bâtiment qui apparaît « sous le pont » de la voie ferrée surmonté de 2 poteaux électriques serait-il un bureau de l’octroi?

Certains bâtiments n’ont pas tellement changé de nos jours, même si une route passe désormais sous le pont pour aller vers Aramon.

https://maps.google.fr/maps?q=Avignon&hl=fr&ie=UTF8&ll=43.954416,4.791788&spn=0.001313,0.00232&sll=44.55635,4.745407&sspn=0.058835,0.148487&oq=avig&t=h&hnear=Avignon,+Vaucluse,+Provence-Alpes-C%C3%B4te+d’Azur&z=19

Pendant ce temps, quelques promeneurs (dont 3 militaires) viennent voir l’avancée des travaux.

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Des PÊCHEURS de TRÉSOR dans le RHÔNE après-guerre…

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Tel est le titre d’un article de Jean Lamotte dans

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daté du dimanche 20 octobre 1957 (il y a 57 ans ce jour).

Le Rhône renferme pas mal d’épaves de bateaux et celle-ci (un avion de l’US Air Force) était située en face de Caderousse et de l’île de la Piboulette à l’époque où le Rhône n’était pas encore canalisé.

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L’auteur nous raconte très bien l’accident de ce Dakota, accident n’ayant heureusement pas fait de victimes:

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Et les pêcheurs-chasseurs de trésors ont certainement été attirés par la valeur que représentait cette masse de métal de cet avion dont l’USAF ne moquait éperdument. Mais la pêche au Dakota n’est pas une partie de plaisir !

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Et oui, cela faisait 14 ans que l’avion était dans l’eau et le Rhône en crue régulièrement charrie beaucoup de boues qui se déposent sur tout, les sols comme la carcasse de l’avion.

Jean Lamotte a vu en direct les difficultés rencontrées par les sociétés lors de ce chantier

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et l’on peut se demander si la pêche au Dakota fut si miraculeuse (financièrement parlant) que cela.

Petit, on n’avait parlé de cet avion échoué dans le Rhône ainsi que l’explosion d’une vedette allemande vers le confluent du Rhône et d’Aigues à la même époque… à moins que je confonde…

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En feuilletant ce Dauphiné Libéré, 2 articles m’ont paru intéressants.
Pour rester dans le domaine de l’aviation militaire, le crash de cet aéronef de chasse en Ardèche, à Saint-Jean-le-Centenier, village tout proche de Montélimar…

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accident dans lequel le pilote trouva la mort. L’avion s’écrasa au sud du village, près du sommet de Juliau (crête de Laynaud) et l’aviateur fut retrouvé vers le domaine d’Olivier de Serres aux Granges de Mirabel.

Second article qui a un rapport avec notre visite à Valencia en Espagne, l’été dernier (voir article: Le blog a 6 mois… les humeurs deviennent un article publié le 06 octobre 2014) et les aménagements de l’ancien lit du Turia:

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le bilan des inondations qui eurent pour conséquence les travaux

du détournement du fleuve.

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Il y a 100 ans jour pour jour: Le PETIT MARSEILLAIS du jeudi 17 septembre 1914

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(JOUR 45 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

La une militaire fait état d’une nouvelle bataille engagée

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La bataille de la Marne est finie et elle a permis de stopper l’avancée allemande, de faire reculer les forces du Reich et d’éviter un nouveau siège de Paris. Commence cette période jusqu’à Noël que l’Histoire appellera la « course à la mer », cette consolidation des positions de la Marne jusqu’à la mer du Nord avec une succession d’affrontement, dans l’Aisne, à Saint-Mihiel, puis en Picardie et en Artois (Yser, Ypres), prélude à la guerre des tranchées… On le verra dans les semaines à venir.

En seconde page, une carte nous montre les territoires repris (en gris) aux Allemands, carte globalement assez exacte par rapport à la réalité historique.

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On en apprend un peu plus en ce qui concerne la révision des réformes et des exemptions des classes 12, 13 et 14. La liste des handicaps qui permettront de conserver ce statut étant limité réellement aux infirmes…

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Gare aux planqués!

Un autre article reprend une étude du journal italien Il sole sur le coût prévisionnel du conflit.

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Des sommes considérables… basées sur une guerre qui ne durerait qu’un an… Le chiffre réel sera immensément supérieur.

Une nouvelle rubrique a été inaugurée dans Le Petit Marseillais. Il s’agit de recherches pour les familles de réfugiés séparées dans leur fuite… 

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Une drame vécu par les déplacés de toutes les guerres et dont quelquefois les quêtes ne sont solutionnées que quelques décennies plus tard.

Dans la page locale, toujours les blessés avec cette arrivée massive à Nîmes

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et cet appel aux bonnes volontés à Béziers, tant le nombre de victimes est trop important pour les structures en place.

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Il y a 100 ans jour pour jour: LYON RÉPUBLICAIN du dimanche 13 septembre 1914

Original, ce quotidien paraît le dimanche, ce qui n’est pas le cas de tous.

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(JOUR 41 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

Pour la première fois dans la presse apparaît le terme de bataille de la Marne (on verra plus loin).

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L’armée allemande bat en retraite et les soldats sont démoralisés.

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Les communiqués officiels si prudents il y a quelques jours sont beaucoup plus optimistes maintenant et parlent ouvertement de succès sauf en Lorraine et les Vosges (où le front ne bougera plus guère jusqu’en 1918 dans les montagnes).

Le journal donne quelques explications en analysant la situation de l’information.

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On y apprend que cette offensive alliée vient d’être appelé officiellement bataille de la Marne. Le journal y va de sa petite remontrance aux services de l’information de l’Armée qui n’a pas donné des nouvelles des opérations pendant une journée entière ce qui peut entraîner des doutes dans la population (j’avais noté ce fait dans le journal du 11 septembre, les lecteurs de l’époque devaient en avoir fait de même).

L’article se termine par une note pleine d’optimisme « On peut donc espérer que sous peu notre territoire sera libéré de l’occupation étrangère ». Il faudra attendre 4 ans et quelques semaines pour que cela se produise. Les vainqueurs de la Marne devant eux aussi souffler comme les Allemands après leur offensive éclair, ce qui permettra à l’Armée du Reich de se refaire une santé.

Des textes anecdotiques:

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une jeune fille s’étant déguisée en zouave pour aller combattre, ce qui, au pays de Jeanne d’Arc n’est pas accepté par l’Armée.

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Pour les mobilisés ou volontaires devant passer le bac très bientôt, l’Armée doit passer avant tout. Il faut dire que vue leur espérance de vie au front, passer le bac n’est peut-être pas prioritaire.

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Enfin dans cette brève, on voit qu’à l’époque, Alès s’écrivait Alais… le changement de toponymie intervenant en 1926 pour faire correspondre le nom moderne à celui de la ville romaine antique Alestum.

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ROULEAU de MARINIER du RHÔNE, avant les barrages et les canaux.

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Une carte, un long rouleau de papier destiné aux mariniers pour naviguer sur le Rhône sans dommage, en évitant les dangers. Ce document date de l’entre-deux-guerres certainement, à une époque où le Rhône, pas encore dompté par l’Homme et la CNR, était un fleuve dangereux avec ses rapides, ses remous, ses îles, ses rochers, ses bancs de pierre en période d’étiage, ses digues…

Sur ce long rouleau de papier est dessiné le cours du fleuve. Il mesure 10 mètres de long pour 22cm de large. Il couvre le fleuve de sud de Valence (où aujourd’hui a été lancé le pont des Lônes) jusqu’à Arles, c’est-à-dire, je pense, la moitié du cours de Lyon-Arles.

On y trouve tout au long le chenal idéal et des conseils à la navigation. Quelquefois est indique un chenal par hautes eaux et un chenal d’étiage (comme au niveau de La Voulte). Est indiquée aussi la direction à prendre, les conseils pour se repérer (exemple vers le confluent de la Durance en direction du sud « piquer droit entre le pylône et le Bec des Alpilles »)

Ci-dessous deux passages:

au niveau d’Ancone où on voit bien la lône et les épis, le pont de Rochemaure… ce devait être un passage où le marinier devait redoubler d’attention:

ANCONE

Un petit montage au niveau d’Ancone

au niveau de Caderousse (qui n’est pas mentionné, on voit quelques maisons tout en haut en bordure du petit Rhône, en limite du papier) avec sur le grand Rhône, le fameux car dangereux virage du Revestidou, tombeau de nombreux bateaux et mariniers pendant 2 millénaires.

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Une cabane de guidage existe toujours en bordure de ce bras mort devenu la fin du cours de l’Aigues, un canal ayant été creusé entre lui et le village de Montfaucon. Quant à l’île de la Piboulette, elle a été coupée en 2 et n’a plus que le nom d’île.

Jean-Paul Masse président de la Levado, foyer rural de Caderousse a réalisé ce montage.  En effet, le Rhône tournant au niveau de Caderousse, la carte était coupée pour rentrer dans le format (le train rouge servant de lien au niveau de cette coupure. Voici donc le Rhône dans un sens beaucoup plus conforme à la réalité:

ROULEAU MARINIER GUERIN

D’autres extraits de cette longue carte vous seront présentés dans d’autres articles.

Enfin, la petite note à l’attention des mariniers concernant le pont du Teil nous permet de dater ce rouleau. Il commence par les mots de Le nouveau pont du Teil. Effectivement, le pont du Teil assez ancien était devenu particulièrement vétuste au point que certains chauffeurs de transport en commune faisait descendre les passagers qui traversaient le pont à pied. Il fut donc remplacé, ce qui prit pas mal de temps, la première guerre mondiale retardant le projet. Le nouveau Pont du Teil fut inauguré en novembre 1931… la carte dont donc dater de 1932.

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