Archives de Tag: religion

Le (petit) KIOSQUE DE PRESSE de l’été 36: le 19 septembre 1936

Le Monde Illustré mais pas L’Illustration pour cette semaine.

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A la une, l’ouverture annuelle du Parlement de Hollande présidé pour l’occasion par la Reine Juliana. Plus de 100 000 personnes avaient suivi la progression du carrosse royal en direction du Parlement.

La revue de l’actualité de la semaine…

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Franco a donné des idées aux apprentis-dictateurs du Portugal et une mutinerie a éclaté dans la marine portugaise… rapidement réprimée. Salazar était moins souple que la République Espagnole !

Le titre de la rubrique est d’ailleurs Le congrès en uniforme, parlant ainsi du Congrès de Nuremberg du parti national-socialiste.

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On y reproduit le discours d’Hitler contre l’URSS et le communisme et cela ne manque pas d’inquiéter le rédacteur. On y voit…

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saluer les militaires, …

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paradant avec leur dignité de militaire retrouvée après qu’Hitler se soit assis sur le traité de Versailles sans que les nations ne réagissent.

En Espagne, les rebelles de Franco ont pris la ville de San Sébastian après de durs combats…

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et défilent devant le Kursaal, le casino d’avant-guerre tandis que, plus au sud,…

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L’Alcazar de Tolède n’est toujours pas tombé, contrairement aux maisons voisines !

En France, toujours des incantations pour la Paix, avec ce jour, la page du pèlerinage des Anciens Combattants à Lourdes.

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Beaucoup de fauteuils roulants au point que les confessions se font en pleine rue !

Un autre drame dont l’information est trop tardive pour que le magazine ne la traite complètement:

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Une catastrophe au large de Reykjavik due à une grosse tempête. C’est la fin d’une aventure scientifique de plus de 30 ans. On en reparlera.

Pour terminer, 2 articles sans rapports entre eux:

des soeurs siamoises, encore personnages de cirque à l’époque:

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et les vendanges en Alsace et leurs nouvelles organisations coopératives:

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JOURNÉES EUROPÉENNES DU PATRIMOINE- A CADEROUSSE on parlera de CULTES, CULTURES ET RELIGIONS

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L’association « LA LEVADO », association patrimoniale de Caderousse, organisera cette année les 17 et 18 Septembre prochains une nouvelle exposition sur le thème  » Cultes, cultures et religions à Caderousse et dans la vallée du Rhône » en collaboration avec la municipalité de la ville.

L’exposition se tiendra du samedi 17 Septembre au dimanche 18 de 10h à 19h à la salle Paul Marquion avec une inauguration le samedi 17 à 11h.

Après plusieurs expositions sur les balais, le siège de Caderousse, Paul Marquion, les usages de l‘eau, Louis Roche potier de Caderousse, Benoit Tranquille Berbiguier flutiste, la botanique et Joseph Achintre etc……seront abordés cette année les différents cultes et cultures qui ont animé notre village depuis longtemps parfois.

On découvrira ainsi les cultes païens au dieu Mithra, les cultes liés aux bateliers du Rhône, l’importance de l’implantation chrétienne dans notre commune mais aussi des découvertes étonnantes comme celle de l’implantation d’une communauté juive vers le XIV e siècle à Caderousse dont il ne subsiste aujourd’hui plus qu’un nom de rue « La Rue de la Juterie ».

On y découvrira notamment comment un juif aisé « Davin de Caderousse » a financé au XVème siècle les premiers essais d’imprimerie avant l’aboutissement plus tard de celle-ci par Gutenberg.

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Il y a 100 ans jour pour jour: LA GUERRE PHOTOGRAPHIÉE du 24 août 1916

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(JOUR 753 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

Un beau tableau de chasse nous annonce le titre. Mais, en regardant de plus près, pas de tableau de chasse militaire, pas de tableau de chasse cynégétique…

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seulement une chasse aux rats !!!

Des soldats allemands se recueillant avec l’un de leurs prêtres célébrant l’Eucharistie. Et pourtant un titre de haine: L’absolution des leurs crimes.

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Et un commentaire assassin: Après avoir incendié, détruit totalement un village de la Belgique, les traîtres ont édifié un autel, et là un de leurs prêtres leur donne facilement l’absolution de leurs crimes, car ils n’ont fait qu’exécuter les ordres du Kaiser, seul représentant sur terre du Vieux Bon Dieu Allemand.

La violence des propos anti-allemands continue avec les 2 vues suivantes:

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Ils déménagent des fourrures…. Décident ces Boches sont des gens d’ordre qui ne laissent rien traîner.

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L’assassin von Bissing remet des décorations…. Chez eux, c’est un geste machinal, chez nous, le chef donne l’accolade à ses hommes.

Verdun dans tous ces états, on verra plus bas. Là, il s’agit du ravitaillement en munitions avec dans cette rue d’un village en ruines, les files de camions qui se croisent.

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Une portion de Voie Sacrée proche de Verdun ?

Les hommes aussi montent au front par camions.

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Ici des tirailleurs marocains.

Ces mêmes unités des colonies que l’on voit en photos:

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Des blessés musulmans visités par un Caïd.

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Un campement de Sénégalais.

Pour terminer, 5 vues de Verdun en ruines et abandonné de toute présence humaine civile:

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La cathédrale.

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La place de la cathédrale sous un autre angle.

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La rue Mazel.

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Le Collège.

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La salle zoologique du Musée de la ville.

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Le (petit) KIOSQUE DE PRESSE de l’été 36: le 15 août 1936

Deux magazines ce 15 août, un vendredi, avec beaucoup de photographies sur les grands événements d’août 1936: la guerre civile en Espagne et les Jeux Olympiques de Berlin.

Les magazines:

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L’Illustration qui fait sa une d’une image déjà vue, le tableau de marquage lors de la cérémonie de remise des couronnes olympiques pour le Français Hostin vainqueur en haltérophilie.

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Le Monde Illustré met sur sa couverture le roi Edouard VIII en visite en France.

Contrairement à son titre, ce magazine fait plus dans le commentaire de l’actualité que dans la présentation de nombreuses photos des événements.

Il commence à se poser la question des conséquences de la guerre civile sur la Paix…

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et se félicite de la prochaine signature d’un accord de non-intervention entre les puissances européennes. Il fait preuve à l’occasion de la même naïveté que bon nombre de démocrates.

Un second article concerne le camp fasciste.

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Le fils du roi Alphonse XIII qui avait renoncé à sa couronne en 1931, a essayé de s’engager dans les troupes carlistes au Pays Basque. Mais Mola n’en voulut pas.

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Un troisième article sur les femmes engagés dans les milices républicaines pour combattre les fascistes, un phénomène politique tout à fait original à l’époque.

Le Frente Populare  en Espagne qui se défend contre la rébellion fasciste, le Front Populaire en France qui organise une grande fête pour la Paix (!) à Saint-Cloud.

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Léon Blum à la tribune.

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Et une seule page pour les Jeux Olympiques de Berlin avec, bien entendu l’incontournable Jesse Owens mais aussi le nageur Japonais Masaharu Taguchi, membre du relais 4×200 mètres champion olympique.

Les Jeux de Berlin sont aussi présents sur 2 pages dans L’Illustration mais avec pas moins de 10 photos. Il ne reste guère de place pour le texte de Gabriel Hanot.

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Jessie Owens bien entendu.  

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Louis Hostin honoré par la couverture.

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Le saut en hauteur avec l’athlète américain Earl Meadows qui passe 4,35 mètres… et va retomber de cette hauteur sur une couche de sable !

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Le Gala nocturne de la Jeunesse, vitrine des Jeunesses Hitlériennes.

Passons aux images de la Guerre d’Espagne qui dépassent maintenant les villes de Barcelone et Madrid.

Tout d’abord, au nord de Madrid, des troupes loyalistes se reposant aux approches du front de Guadarrama.

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En Andalousie…. les troupes franquistes sont accueillies non en libérateur mais par une population terrorisée.

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Les troupes franquistes traversant le Guadalquivir sur un bac à traille.

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L’artillerie dans le quartier Triana de Séville.

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Les troupes Maures entrant dans Séville.

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Véhicules détruits dans la ville.

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A Cantillana, la peur causée par les troupes franquistes sur  la population est manifeste.

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La prison de Séville « accueille » des suspects pour interrogatoires.

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A Tocina, non loin de Cantillana, les hommes ont été regroupés par les légionnaires Maures de Franco.

La destruction des églises par les Républicains au début de la rébellion, le clergé espagnol étant très proche des forces fascistes.

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Las Salesas (Barcelone)

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Los Mercedarias (Séville)

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Omnium Sanctorum (Séville)

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Belen (Barcelone)

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Santa Anna (Barcelone)

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San Gil (Séville)

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San Madrona (Barcelone)

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San Francisco (Barcelone)

Pendant les combats de San Sébastien.

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Miliciens gouvernementaux.

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La foule regarde partir une auto blindée.

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Barricades dans les rues.

A Barcelone…

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Militaires rebelles se rendant et retenus…

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à l’hôtel Colon sur la place de Catalunya.

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Défilé de miliciens armés.

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Sur la Rambla, la foule attend paisiblement les nouvelles.

A Tolède, les combats continuent autour de l’Alcazar:

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Un avion rebelle abattu au nord de Madrid. Les miliciens en retire le corps du pilote.

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Une victime de la rébellion franquiste dans la rue du village de Siétamo près de Huesca.

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A Valence (Valencia), les casernes sont pillées et les civils s’arment.

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Pour terminer, cette revue de presse assez importante, 2 vues vauclusiennes n’ayant aucun rapport entre elles ni avec ce qui a précédé:

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A Orange, le Requiem de Berlioz au programme des Chorégies, au pied du grand mur du Théâtre Antique.

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L’inauguration de la nouvelle chapelle sous le sommet du Mont-Ventoux avec une foule de fidèles, parmi laquelle se trouvaient peut-être mon grand-oncle Séraphin, son épouse et leur fille Georgette, Séraphin ayant participé à cette construction (photo déjà présentée).

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Le (petit) KIOSQUE DE PRESSE de l’été 36: le 9 août 1936

Un seul titre mais au contenu très évocateur par son article sur la guerre civile en Espagne. Il s’agit d’un journal catholique d’Avignon du Vaucluse:

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La Croix d’Avignon et du Comtat, certainement un hebdo, dont la rédaction est situé rue des Teinturiers mais qui dépend du groupe de presse Bayard.

A côté de l’organisation d’un pèlerinage diocésain à Lourdes et du rôle des colonies de vacances catholiques pour les enfants, la une est beaucoup plus politique:

La Terreur en Espagne- Le Martyre de Barcelone.

Article qui transcrit le témoignage d’un prêtre espagnol venu se réfugier en France:

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Effectivement, Barcelone a connu en cette mi-juillet, des moments difficiles avec la rébellion militaire de casernes, ce qui a entraîné des violences pendant celle-ci et en réaction à celle-ci. Mais de cela, pas un seul mot.

Quelques passages de cette narration partisane même si les exactions ne peuvent être que condamnées.

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La fuite des prêtres se réfugiant dans des familles chrétiennes, le dimanche 19 juillet, alors que les combats font rages autour des casernes. on l’a vu dans L’Illustration du 1er août.

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Des religieux de la Chartreuse de Montalègue (?) ramenés à Barcelone, 4 d’entre eux fusillés en route mais les Chartreux d’origine française ne seront pas inquiétés… ce qui prouve bien un problème se situe bien avec les religieux espagnols particulièrement proches des puissants et non pas avec la religion.

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Les profanations des tombes et en particulier celles des religieuses de la Visitation dont on a vu cette image devenue célèbre dans l’Illustration du 8 août.

Des horreurs incompréhensibles sorties de leur contexte, inexcusables mais explicables dans la situation de l’Espagne après le coup de force de Franco du 17 juillet, totalement occultée dans l’article.

Puis vient le passage politique de l’article, à faire dresser les cheveux sur la tête de tout démocrate.

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Bas les masques ! La religion ne sert pas à accompagner les croyances des hommes, à les guider dans leur vie spirituelle mais à leur permettre d’accepter les difficultés sociales et à éviter que les malheureux se soulèvent. Le clergé catholique proche des puissants et du pouvoir paya malheureusement son attitude dans les régions où la rébellion franquiste ne s’implanta pas tout de suite;

Un bilan de ces combats…

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des centaines de morts… de nombreux blessés dans les hôpitaux et les cliniques à cause des combats dus à la sédition militaire. Au milieu des combattants des 2 camps, bien entendu, des religieux, victimes collatérales de ces violences que l’on ne peut imputer raisonnablement à la République.

Pour terminer, la conclusion de la rédaction de La Croix.

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Pas un mot pour condamner ceux par qui les malheurs sont arrivés, Franco et le coup d’état militaire du 17 juillet 1936. Politique partisane quand tu nous tiens !

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Au CRÈS (Hérault), trois chemins pour le prix d’un !

Le saviez-vous: au cœur du bourg ancien du Crès, devant l’église et à 2 pas de la mairie, passe au même endroit 3 chemins dont 2 historiques: la Via Domitia, le Chemin de Saint-Jacques de Compostelle et  le (plus moderne) GR (chemin de Grande Randonnée).

La Via Domitia.

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La voie romaine fut construite à partir de 118 avant notre ère pour rejoindre Rome à la péninsule ibérique. Elle franchissait les Alpes au col du Mongenèvre au-dessus de Briançon pour rejoindre la vallée de la Durance. Elle traversait le Rhône, le plus important obstacle naturel de son parcours à Beaucaire, certainement par des bacs tenus par les Nautes ou sur un pont de barques comme à Arles. Ensuite, c’était Nîmes (avant qu’elle ne s’appelle Nemausus) puis un  tracé que reprirent, à quelques détails près, les décideurs de la construction de l’autoroute A9.

Des restes tangibles dans le secteur: les milliaires, ces bornes disposées tous les mille romains (1 460 mètres), ancêtres des bornes kilométriques modernes. Il en reste 2 sur la commune du Crès:

le premier est dédié à Tibère et a servi de pierre de construction, à droite du portail de l’église,

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malheureusement placé à l’horizontale,

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mais redressé par la magie du numérique.

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On peut lire en bas LVII soit 57 milles romains depuis Narbonne, environ 83 km. Les méthodes modernes nous donnent environ 100 km de Narbonne au Crès. Faut-il en déduire que ce milliaire été déplacé ?

Le second est dédié à Auguste. Il a été placé au centre d’un rond-point récent, avec reconstitution d’un bout de Via Domitia.

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Une belle borne…

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et une inscription en relatif bon état.

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Un autre milliaire se trouve devant l’église de Saint-Aunès. Non loin de là,  le fameux pont sur le Vidourle…

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que peignit Gustave Courbet lors de son séjour montpelliérain chez le grand amateur d’art François-Xavier Fabre, co-fondateur du musée qui porte son nom. A noter que le pont n’a plus qu’une seule arche (celle de droite), l’autre ayant disparu dans les flots lors d’une violente crue, le 27 septembre 1933.

Après Perpignan, la Via se divisait en 2 pour le franchissement des Pyrénées. Une branche passait le long de la côte par Collioure et Port Vendres, une autre par le col de Panissars, actuellement sur la commune du Perthus à l’ouest du village actuel et où se trouvait la Trophée de Pompée (l’équivalent du Trophée des Alpes de La Turbie mais qui servit de carrière à la chute de l’Empire Romain).

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Lire cet excellent site parlant de la Via Domitian: http://carlig.typepad.fr/viadomitia/ ou http://nemausensis.com/Nimes/ViaDomitia/VoieDomitienne01.html

A noter que les rues sur lesquelles passaient la Via Domitia portent le nom de Rue de la Voie Domitienne, rue de la monnaie et rue de Substantion. Si la première va de soi, la seconde appelée aussi Cami de la Mouneda vient du fait qu’il voyait passer, outre les Légions romaines, les collecteurs des impôts du Trésor Public de Rome. Quant au troisième nom, il s’agit du nom romain donné à l’oppidum qui a donné naissance à la commune de Castelnau-le-Lez.

L’Empire Romain disparu, c’est au IXème siècle que l’on crut découvrir le tombeau de l’apôtre Saint-Jacques en Galice et à partir de ce moment se développa le pèlerinage vers le Finistère espagnol qui prit toute son ampleur au XIème siècle. De France, quatre grands chemins furent tracés, partant d’Arles, du Puy, de Vézelay et de Paris avec une multitude de variantes. C’est le chemin d’Arles, la Via Tolosana qui passe au Crès.

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La coquille, symbole des pèlerins est dessinée sur les poteaux indicateurs, à côté des indications rouge et blanche du chemin de Grande Randonnée, le GR 653, déclinaison païenne du chemin d’Arles.

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A quelques kilomètres de là, à Castelnau-le-Lez, c’est dans le sol que la municipalité a fait graver les marques du pèlerinage chrétien.

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La Via Tolosana part donc d’Arles, passe à Saint-Gilles (carrefour du chemin d’Arles, du chemin de Bordeaux à Jérusalem et de la voie Régordane descendant des Cévennes), continue sur Montpellier, Lodève, Castres, traverse Toulouse (à qui elle doit son nom). Elle continue sur Auch et Pau pour traverser les Pyrénées au col du Somport. En Navarre, elle retrouve les 3 autres chemins français qui empruntent le col de Roncevaux à Puente-la-Reina où commence le Camino Francès.

Fait du hasard, se tenait à quelques pas de là du chemin, une exposition d’aquarelles réalisée par une jeune femme ayant fait le pèlerinage vers Saint-Jacques en 2015, à partir du Puy. Elle se fixait tous les jours pour objectif la réalisation d’un dessin sur un moment marquant de sa journée, scène, décor, monument… tout en prenant des notes permettant de fixer ses souvenirs.

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70 jours qui transforment une existence… assurait-elle lors du vernissage. A lire sur le blog de Loedi:

http://loedi.over-blog.com/

Texte écrit après les quinze jours passés au Crès en avril 2016, en attendant Sophia.

 

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La GUERRE CIVILE en GRÈCE en 1947: un ÉPISODE oublié de la GUERRE FROIDE

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C’est dans cette revue Images du Monde datée du DSCN3632 avec l’actrice Corrine Calvey en couverture, que quelques pages sont consacrées à cet épisode oublié de la Guerre Froide: une guerre civile en Grèce au sortir de la Seconde Guerre Mondiale.

La revue lui consacre 5 pages avec de nombreuses photos prises dans le camp de l’armée régulière. Malgré ce point de vue un peu obligé pour la presse (c’est difficile d’entrer dans un maquis pour y faire un reportage), le journaliste renvoie les 2 camps face à face en dénonçant les crimes des uns et des autres, sans prendre partie.

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Sous ce titre, le sous-titre nous fait entrer tout de suite au coeur du sujet: L’oncle Sam commandite le gouvernement d’Athènes pour permettre aux 120 000 réguliers de vaincre 12 000 partisans.

C’est bien une guerre civile entre partisans de l’Occident (le gouvernement d’Athènes et son Armée soutenu par les Etats-Unis) et des partisans communistes soutenus au début par Staline.

Comme en Espagne, cette guerre fratricide est terrible. Dans cette première page, on y voit un prêtre des partisans Litos Athanasios…

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qui, dit-on, attend son exécution dans les prisons gouvernementales pour avoir fait crucifier… un prêtre du camp adverse !

Même chose dans la légende de cette autre vue, celle d’une militante de l’armée communiste du KKE (le Parti Communiste Grec) Héléna Trygonis …

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attendant son exécution pour avoir commis des crimes sur un prêtre et quelques bourgeois réactionnaires. Une militante qui fait penser à Dolorès Ibàrruri, la pasionaria espagnole.

Des troupes régulières avec des cadres vêtus de l’uniforme britannique…

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qui recrutent par milliers des paysans pour compléter leurs effectifs…

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grâce à l’argent donné par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, gardiennes de l’Occident anti-communiste…

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qui utilisent le matériel laissé par les Allemands (ici du matériel ferroviaire) (à noter que les maquis communistes récupérèrent aussi de l’armement allemand)…

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Pour le journaliste d’Images du Monde il ne fait aucun doute que Communistes fanatiques et Réactionnaires corrompus commettent les mêmes excès. Une lucidité rare dans une presse anti-communiste en France au début de la Guerre Froide.

Des photos de maquisards prisonniers descendant des montagnes…

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pour se retrouver dans des camps…

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comme ici en train d’aplanir un terrain pour y installer un terrain de football.

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D’autres images de procès, celui tenu par un tribunal militaire toujours enclin à prononcer des peines capitales pour les ennemis du régime qu’il défend…

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sauf dans ce cas puisqu’il s’agit de celui de paysans incorporés de force dans la guérilla communiste.

D’autres prisonniers en attente d’exécution derrière une grille…

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comme ici le leader Papaflessas alias Vassilia Takos dans une cage.

Et de partout dans les campagne, des tombes semblables à celles-ci où réguliers et partisans sont quasiment enterrés ensemble:

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Cette guerre civile grecque qui dura de 1946 à 1949, s’acheva par la traîtrise de Staline qui abandonna ses partisans au moment de l’exclusion de Tito du Kominform, la guérilla communiste se retrouvant d’un seul coup sans aucune aide militaire. Mais il ne faut pas oublier que les vainqueurs de 1945 eurent une grande responsabilité dans celle-ci en décidant d’autorité quel serait le régime politique de la Grèce sans écouter les voeux des populations locales et en replaçant au pouvoir des politiques corrompus et impopulaires. Sans cela et en écoutant les peuples, il n’y aurait certainement pas ce bain de sang fratricide.
Autre parallèle avec la guerre d’Espagne, plus de 150 000 morts et 80 000 à 100 000 réfugiés d’une Retirada grecque vers la Bulgarie et la Yougoslavie.

Et en 1947, pendant ce temps-là, en France,…

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on préparait le premier Tour de France de l’après-guerre…. ! Mais en 1944, ce fut un gouvernement d’unité nationale qui gouverna la République, en s’appuyant sur un programme écrit dans la clandestinité.

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Il y a 100 ans jour pour jour: LA GUERRE PHOTOGRAPHIÉE du 11 mai 1916

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(JOUR 649 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

Un énorme projecteur (monstrueux dit la légende) installé à Essen pour repérer les avions français se risquant à venir bombarder les usines Krupp locales. 15 mètres de circonférence pour 5 mètres de diamètre… une performance technologique !

Une page de la revue est consacrée à la venue de soldats russes sur le sol français, arrivés à Marseille où ils défilent en haut…

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avant d’aller tuer le temps au camp de Mailly en attendant d’aller découvrir le front français (en bas).

Une autre page est consacrée au bombardement de la ville de Porrentruy par les canons allemands qui ont fait quelques dégâts, bien moins spectaculaires qu’ailleurs, plus près du front:

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Une autre page plus amusante que celle-ci:

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nous présentant l’auto-chapelle (!!!) de la reine Elisabeth de Belgique. L’arrière du véhicule s’ouvre pour faire apparaître un autel sur lequel la messe peut être célébrée. Vraiment original !!!

Pour terminer, des montagnes de munitions…

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des douilles de 75…

et l’embarquement de chevaux sur un navire en route pour Salonique:

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Dire que quelquefois l’embarquement ou le débarquement des hommes se fait de la même manière !

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CADEROUSSE: PAUL MARQUION parle du voyage au PELERINAGE à ROCHEFORT avant la GRANDE GUERRE

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Paul Marquion était un des responsables du Bulletin des Amis d’Orange dans les années 60-70. Il écrivait régulièrement dans ce mensuel. Il décida de raconter la vie au temps jadis dans les villages du Vaucluse. Originaire de Caderousse (et copain de mon grand-père Gabriel- voir article sur la borne seigneuriale), le village était tout trouvé et les chroniques racontées n’étaient autres que les souvenirs d’enfance et de jeunesse de l’auteur.

Première chronique: le pèlerinage annuel à Notre-Dame de Rochefort, dans le Gard, à une quinzaine de kilomètres de Caderousse. Une histoire que je connais un tout petit peu, ma grand-mère Philine Boissel, l’épouse de Gabriel, ayant souvent parlé de ce moment agréable, une sortie très attendue, plus par tous les à-côtés que pour son caractère religieux, me semblait-il.

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Voici quelques extraits de la narration de Paul Marquion.

Avant la guerre de 14, le pèlerinage à Notre-Dame de Rochefort était l’un des rares grands événements de l’année qui, avec la foire d’Orange et le conseil de révision, mettait tant branle le village et le sortait en foule hors des murs.

Ce jour-là, les deux diligences de Caderousse qui assuraient le service des voyageurs et des messageries avec Orange et, une fois par semaine, avec Avignon, étaient retenues pour le pèlerinage. La plus grande pouvait bien transporter une vingtaine de personnes : huit dans le coupé et douze dans l’impériale. La plus petite pouvait en transporter une quinzaine. Le coupé été réservé aux personnes âgées qui n’étaient pas trop sensibles au manque d’air et au renfermé et la jeunesse prenait place à l’impériale. Ce n’était d’ailleurs pas le seul moyen de locomotion employé : des diligences étaient utilisées par les habitants intra-muros du village. Les paysans de la campagne s’y rendaient en jardinière et même, plus anciennement, en charrette. Les routes à l’époque n’étaient pas goudronnées : il y avait des ornières et des nids-de-poule, les charrettes n’avaient pas de ressorts. Mais les chaos et des secousses qui résultaient n’enlevaient rien de la belle humeur de ces jeunes filles pas plus d’ailleurs que la longueur d’un voyage accompli dans de telles conditions d’inconfort. De Caderousse à Rochefort, il faut compter une vingtaine de kilomètres, ce qui représentait deux bonnes heures de route.

Et le grand jour arrivait. De très bonne heure, les pèlerins chargés de bagages (paniers à provisions, vêtements) affluaient à la maison de Lengado (c’était le nom du voiturier) et commençaient à prendre place sur les diligences, qui à l’intérieur, qui à l’impériale, ce qui n’allait pas sans discussions, interpellations et rires. Enfin le voiturier prenait place sur son siège et faisait claquer son fouet en proférant un sonore « Toupin d’estièu », car, un jour de pèlerinage, avec une voiture pleine de dévôts, il eût été malséant de lancer le juron de rigueur auquel les chevaux étaient accoutumés. L’aube commençait à peine à poindre quand les diligences franchissaient le portail de Place et preneaient la route du Lampourdier. Le voyage commençait mais on était encore sur le territoire de la commune : le paysage était connu et la surprise ne commençait qu’en arrivant à la montagne. Car pour les Caderoussiers, les collines du lampourdier, c’était la montagne. Comme la route était jusque-là uniformément plate, le voiturier faisait « courir », un ayant soin de prévenir les pèlerins pour leur éviter les surprises d’un changement d’allure. Premier épisode : l’arrivée au Lampourdier, le pont sur la Meyne que l’on appelle à Caderousse le pont de la Roubine et la cascade du canal de Pierrelatte. On en parlait depuis le départ : coulera ? coulera pas ? Joie déception suivant le cas. On longeait ensuite la colline, on passait devant le château du Lampourdier où nul Caderoussier n’ avait jamais pénétré et qui s’enveloppait d’un voile de mystère. Puis la route quittait le Lampourdier et se dirigeait en droite ligne vers le pont de Roquemaure. Du village de Caderousse au Lampourdier, sur une longueur de 3 km, la route ne compte pas moins de 28 détours dont certains à angle droit. Aussi, pour un Caderoussier, cette route toute droite qui va du Lampourdier au pont de Roquemaure était un sujet d’étonnement. Au bout de la route, c’était le pont suspendu de Roquemaure, à plusieurs arches, détruit pendant la dernière guerre et qui a été remplacé par un pont magnifique qui franchit le Rhône d’une seule enjambée. La traversée du Rhône était un des moments solennels et émouvants du pèlerinage. Le vieux pont suspendu était étroit ; les sabots des chevaux faisaient résonner désagréablement les planches du tablier et du haut de l’impériale le fleuve paraissait profond. Disons-le sans ambages : nous n’étions pas tellement fiers ! On respirait quand on arrivait à une pile ; pendant quelques mètres où on se retrouvait sur le dur et où le Rhône était masqué. Mais on n’était vraiment rassuré qu’en arrivant à la dernière. Alors on recommençait à faire les braves, le sourire apparaissait sur les lèvres. Mais disons la vérité, on avait eu peur. Et si les chevaux s’emballaient ! Et si la diligence versait ! Tout autant d’éventualités peu réjouissantes. De loin on avait salué le château de Montfaucon et, après un assez long parcours en plat et en ligne droite où le voiturier avait de nouveau « fait courir », on arrivait aux falaises de Roquemaure, autrement impressionnantes que les collines du Lampourdier. Nouvelle terreur : et si ces falaises à pic venaient à s’effondrer et à écrabouiller nos voitures ! Aussi était-on soulagé d’arriver aux portes de Roquemaure. Sur tout le trajet entre Caderousse et Roquemaure, c’est le seul village traversé : il s’agissait donc de produire une grosse impression sur les habitants, on s’y employait de son mieux en les interpellant du haut des voitures – on ne risquait rien – ou plus sagement encore en chantant des cantiques. Après la traversée de recrutement, on passait sous le pont du chemin de fer avec l’espoir qu’un train passerait à ce moment-là et on arrivait ensuite à une petite chapelle qui se trouve en bordure de la route à gauche en allant sur Rochefort . Dieu sait si on l’attendait cette chapelle ! Depuis longtemps les jeunes filles avaient préparé leur gros sou. Car cette chapelle avait, si elle ne l’a plus, sa réputation. Elle ne s’ouvrait sur la route par une porte pleine et de chaque côté de cette porte se trouvait une fenêtre avec barreaux entrecroisés et passablement rapprochés les uns des autres. Et la croyance voulait que toute jeune fille qui lançait un gros sou du haut de la voiture se marierait dans l’année si le gros sous, adroitement dirigée, pénétrait à l’intérieur de la chapelle par une des fenêtres. Pour la circonstance, le voiturier arrêtait la diligence sur le côté droit de la route en rasant le fossé car il n’avait aucun intérêt à voir les jeunes filles se marier dans l’année et pour cause. La coutume voulait que les gros sous qui avaient manqué le but et étaient tombés hors de la chapelle devenaient sa propriété.

C’est à partir de la chapelle que le voyage prenait toute sa nouveauté. Contrastant avec les routes absolument plates de Caderousse, la route de Rochefort était dès lors une succession de montées et de descentes et le voiturier avait peu d’occasions de faire courir. Les granges devenaient rares, la garrigue tenait plus de place que les cultures. Comparée à l’opulente et verdoyante pleine de Caderousse, la région était une sorte de désert. Et pendant des kilomètres il en était ainsi, ce qui attirait l’apitoiement des pèlerins sur les malheureux habitants d’un pays aussi déshérité. Et on arrivait ainsi à un autre et dernier jalon qu’on appelait la porte des lions, comme à Mycènes. Elle existe encore : il s’agit de l’entrée d’un vaste domaine marquée par de hauts piliers surmontés chacun de lion doré. C’était une curiosité du voyage.

Enfin, après quelques derniers kilomètres, apparaissait ce sanctuaire avec, sur le flanc de la colline, les monumentales stations du Chemin de Croix. Au bas de la montée se trouvait une ferme avec étables où le voiturier dételait et remisait ses chevaux. Pendant quelques instants, chacun s’ébrouait, se dégourdissait les jambes, car en principe le voyage ne comportait pas d’arrêt, et reprenait ses bagages. L’ascension de la côte commençait soit par la route soit par les raccourcis. Le rassemblement avait lieu devant le porche du sanctuaire. Un premier office allait se dérouler : la messe de communion. Car, parmi des pèlerins, un certain nombre allait communier, c’est-à-dire qu’ils étaient rigoureusement à jeun depuis la veille…

A partir de là, Paul Marquion raconte sur 2 pages les diverses cérémonies religieuses de cette journée de pèlerinage: les messes, le chemin de croix, les vêpres… Puis il narre rapidement le retour à Caderousse.

Par le même chemin qu’à l’aller, on regagnait Caderousse après 2 grosses heures de route dont les derniers kilomètres, à partir du Lampourdier, était les plus languissantes. Et la nuit était sur le point de tomber quand les diligences, retentissant du vacarme d’un ultime cantique, abordaient les digues. Tous Caderousse était là, attendant le pèlerinage et ne voulant pas un si rare spectacle. C’était fini, mais on avait des sujets de conversation pendant des semaines entières. Et même si l’on n’avait pas chaque fois un chantre comme celui du Gard à se mettre sous la dent (1), combien d’anecdotes avait-on à raconter et à entendre.

(1) une anecdote narrée plus haut, un concours de chorale qui s’était passé une année et où les chœurs de Caderousse avaient été battus à plate couture, vocalement parlant !

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RÉSISTANCE 1942 (16-17/23): 2 TRACTS du FRONT NATIONAL pour appeler les CHRÉTIENS à défendre les JUIFS

Le Front National de Lutte pour l’Indépendance de la France, bien entendu, mouvement de Résistance proche du Parti Communiste qui n’a bien sûr rien à voir avec l’actuel mouvement politique xénophobe qui pollue la vie politique française et le vivre-ensemble depuis une trentaine d’année.

Ces 2 tracts s’adressent aux Chrétiens pour qu’ils n’acceptent pas le sort que les Nazis et le pouvoir de Vichy font subir aux Juifs.

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Pour cela, le tract reproduit la Lettre Pastorale de l’Archevêque de Toulouse. On y lit: Les Juifs sont des hommes, les Juives sont des femmes, les étranges sont des hommes, les étrangères sont des femmes. Tout n’est pas permis contre eux, contre ces hommes et ces femmes, ces pères et mères de famille. Un chrétien ne peut l’oublier.

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Il est fait état des camps de Noé et de Résébedon (plus exactement Récébédou). Ce sont 2 camps de concentration mis en place en 1941 au sud de Toulouse (Récébédou sur la commune de Portet-sur-Garonne), accueillant des réfugiés espagnols puis des Juifs dont un certain nombre furent déportés vers Drancy puis Auschwitz. Jules Gérard Saliège, l’Archevêque de Toulouse mena une lutte de tous les instants contre ces camps honteux et parvint à ce que le camp de Récébédou ferme rapidement.

La reproduction de la lettre pastorale de l’Evêque de Montauban est tout aussi engagée pour dénoncer les violences faites aux Juifs.

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Il est fait référence en début du texte à la rafle du Vel d’Hiv avec ces mots: Des scènes douloureuses et parfois horribles se déroulent en France sans que la France en soit responsable. A Paris, par des dizaines de milliers, des juifs ont été traités avec la plus brutale sauvagerie…puis aux déportations dans le sud-ouest dont parle l’Archevêque de Toulouse… Et voici que dans nos régions on assiste à un spectacle navrant: des familles sont disloquées, des hommes, des femmes sont traitées comme un vil troupeau et envoyés vers une destination inconnue avec la perspective des plus graves dangers. Avec cette conclusion: Je fais entendre la protestation indignée de la conscience chrétienne et je proclame que tous les aryens et non-aryens sont frères parce que créées par le même Dieu…

C’est le Front National qui fait la conclusion de cet écrit:

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 Catholiques Français, soyez au premier rang de la lutte contre le fascisme oppresseur aux côtés de tous les patriotes français sans aucune exception; menez le bon combat contre les persécutions raciales dont sons victimes des hommes, des femmes et des enfants juifs; dénoncez l’odieuse attitude du gouvernement de Vichy qui sert les ennemis de la France et trahit l’intérêt de la Patrie.

Plus loin, on y reproduit la lettre de Paul Claudel, écrivain catholique au grand Rabbin…

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pourtant assez proche du régime de Vichy en 1941. Il changea d’avis en 1942 d’où ce texte ci-dessus.

Ce texte est suivi de brèves montrant l’implication des Chrétiens dans la lutte contre l’oppression dont sont victimes des Juifs.

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Pour cette conclusion:

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Français, Françaises,

Ecoutez la voix de la conscience chrétienne contre les horribles persécutions des Juifs !

Dressez-vous contre cette barbarie ! Secourez les victimes !

Agissez par tous les moyens ! Donnez asile aux victimes des Nazis !

Formes des groupes d’entraide et de défense de l’enfant persécuté !

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Le second tract semble plus construit que le premier commence sous ce titre: Recueil des protestations catholiques contre la barbarie antisémite en France. On va trouver des textes dénonçant la chasse aux Juifs de Vichy et des Nazis en France provenant de la hiérarchie catholique française. Bien entendu, on retrouve le même passage de la lettre pastorale écrite par l’Archevêque de Toulouse que l’on a lu ci-dessus:

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La lettre date du 6 septembre 1942.

On retrouve aussi la lettre pastorale de l’Evêque de Montauban Pierre Maris, lue et commentée à toutes les messes, dans toutes les églises du Diocèse le 30 août 1942, un mois et demi après la rafle du Vel d’Hiv.

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Le tract y ajoute un extrait du communiqué lu en chaire le dimanche 6 septembre 1942 par l’Archevêque de Lyon Jean-Marie Grelier.

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L’exécution des mesures de déportation qui se poursuivent actuellement contre les Juifs, donne lieu sur tout le territoire à des scènes si douloureuses que nous avons l’impérieux et pénible devoir d’élever la protestation de notre conscience. Nous assistons à une dispersion cruelle des familles où rien n’est épargné, ni l’âge, ni la faiblesse, ni la maladie…

Une description très précise de ce que furent les déportations subies par les Juifs de France, français ou étrangers, malgré ce que des « penseurs » modernes essaient de minimiser.
Ces rafles furent si nombreuses que les cardinaux et archevêques de la zone occupée adressèrent une supplique à Pétain pour que cela cesse:

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Profondément émue par ce qu’on nous rapporte, des arrestations massives d’israélistes opérées la semaine dernière et des durs traitements qui leur ont été infligés, notamment au Vélodrome d’Hiver, nous ne pouvons étouffer le cri de notre conscience.
C’est au nom  de l’humanité et des principes chrétiens que notre voix s’élève pour une protestation en faveur ds droits imprescriptibles de la personne humaine. C’est aussi un appel angoissé à la pitié pour ces immenses souffrances, pour celles surtout qui atteignent tant de mères et d’enfants.
Nous vous demandons, Monsieur le Maréchal, qu’il vous plaise d’en tenir compte afin que soient respectées les exigences de la justice et les droits de la charité.

Un texte clair qui ne laisse aucun doute sur ce qui se passait alors dans les France de la zone libre comme celle de la zone occupée.

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