(JOUR 398 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)
Jules Védrines, l’aviateur très médiatisé de l’époque, vient de monter en grade et d’obtenir les galons d’adjudant… qu’un de ses collègues lui coud sur la manche. A la différence de bien d’autres aviateurs, Jules Védrines finira la guerre, deviendra le premier délinquant aérien en se posant sur le toit des Galeries Lafayette à Paris malgré l’interdiction préfectorale de survoler la capitale et se tuera quelques mois après, le 21 avril 1919 dans le nord de la Drôme, à Saint-Rambert-d’Albon lors de la tentative de raid Paris-Rome.
En quatrième de couverture, on nous présente les déguisements successifs que l’aviateur Gilbert a utilisé pour s’évader de Suisse où on l’avait retenu après son atterrissage imprévu, en application des conventions internationales:
Ce qui signifie que, pour Le Petit Parisien, Gilbert a posé et mimé ces scènes ! Ce que l’article ne dit pas, c’est qu’Eugène Gilbert fut interné le 27 juin 1915. Il entreprit et réussit son évasion et arriva en France le 22 août 1915. C’est alors qu’il posa pour la presse. Devant la protestation du gouvernement helvétique, pour une histoire de parole donnée, Gibert fut ramené à la frontière par les autorités françaises et, à nouveau, interné en Suisse. Ce n’est que le 1er juin 1916 qu’il retrouva le sol français à sa troisième tentative d’évasion, après une seconde avortée en février 1916. Il devint alors réceptionneur d’avion, c’est-à-dire pilote d’essai des avions après leur livraison à l’armée pour détecter les défauts. En effet, une otite mal soignée en captivité le rendait inapte au service armé. C’est lors d’un de ces vols d’essai qu’il se tua à Villacoublay en 1918. Les pilotes d’aéronefs ne faisaient pas de vieux os à cette époque.
La guerre en 5 sujets traités dans la revue.
Un raid aérien sur la gare de Müllheim en Allemagne, dans la vallée du Rhin, non loin de Mulhouse.
Du feu et des flammes.
Dans la presqu’île de Gallipoli…
des monceaux de douilles de cartouches tirées
des monceaux de gargousses d’obus tirés et en conséquence…
des monceaux de cadavres de soldats turcs !
Autres destructions, à nouveau à Arras déjà cruellement frappée le 15 mai 1915. Trois mois plus tard, une nouvelle pluie d’obus allemand finit l’oeuvre dévastatrice. Ainsi, la rédaction a-t-elle décidé de faire la comparaison entre les clichés pris en mai et les mêmes lieux pris en août. Voilà ce que cela donne.
15 mai 1915-15 août 1915 la façade du musée d’Arras.
15 mai 1915-15 août 1915 la grande salle du musée d’Arras.
15 mai 1915-15 août 1915 le portique de « la maison espagnole » d’Arras.
15 mai 1915-15 août 1915 la chapelle des Ursulines d’Arras.
Impressionnant ! Dans Le Miroir, ces comparaisons continuent avec 4 autres lieux.
Les tranchées française de la crête du Linge, dans les Vosges, où de violents combats continuent de se dérouler.
les Alpins dans une ancienne tranchée allemande qu’ils ont fortifié…
et toujours l’horreur de cadavres abandonnés de soldats allemands.
Dernier sujet, un progrès certain dans la protection des hommes: l’apparition du casque sur la tête des
fantassins et des…
cavaliers.
Mais il faudra du temps pour que tous les hommes en soient équipés. On le constatera dans les numéros futurs des revues présentées.





















