Archives mensuelles : mars 2016

RÉSISTANCE 1942 (20/23): TRACT à destination des COMMERÇANTS et ARTISANS pour le 11 NOVEMBRE 1942

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Un tract, une feuille ronéotypée recto-verso signée par le Front National de Lutte pour l’Indépendance de la France, un mouvement de la Résistance, proche du Parti Communiste. Il a été distribué clandestinement auprès des commerçants et artisans pour les appeler à célébrer le 24ème anniversaire de l’Armistice du 11 novembre 1918. Bien entendu, sous l’occupation allemande et le régime de Vichy, il n’était pas question de célébrer l’Armistice de 1918. Et le faire pouvait entraîner de graves conséquences.

Dans la première partie du document, c’est une longue explication de ce que représente le 11 novembre 1918. On est bien loin de la vue communiste des choses et ce qui est écrit aurait pu l’être par  un militant nationaliste plus qu’internationaliste: l’héroïsme de nos soldats, la valeur de nos Généraux Républicains et Patriotes, le drapeau tricolore flotte sur Metz et la cathédrale de Strasbourg, le Boche est vaincu,  Journée glorieuse. Consécration du patriotisme de tout un peuple uni derrière son gouvernement et son Etat-Major Républicain… Le Parti Communiste faisant l’éloge des généraux, on croit rêver !

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Cet élan de patriotisme sert à montrer du doigt, à dénoncer l’autre Armistice, celui de Juin 1940. Car le tract, s’il tresse des louanges à Foch, Joffre, Gallieni, n’est pas aussi dithyrambique pour un autre général vainqueur en 1918: Pétain, celui qui a signé l’Armistice honteux de 1940. Il cite Clémenceau qui disait du couard Pétain : « poussé à la victoire à coups de pieds dans le c… ». Le Pétain « flancher » de 17-18 portait déjà le Pétain de 39-40. Celui qui au Conseil Supérieur de la guerre refusait les crédits pour la mécanisation de l’Armée, s »opposait au renforcement de notre aviation ou celui qui, ambassadeur en Espagne après la victoire de Franco-Hitler, complotait contre la France avec l’ambassadeur d’Allemagne à Madrid. 

Suit une violente diatribe contre le couple de l’exécutif Pétain-Laval.

Le vainqueur de Verdun – sans rire – champion de la collaboration mettant sa main dans celle de Hitler à Montoire et dans celle de Goering à Saint-Florentin ! ! Le représentant de la Patrie souillée et meurtrie, la main dans la main avec les oppresseurs de la France et de l’Europe, conseiller et obligeant le peuple de France, si sensible et si fier, à travailler pour le boche haï et méprisé ! ! Pétain – Laval voulant, par la force, déporter nos ouvriers vers les bagnes industriels de l’ennemi ! Honteux sacrilège.

Aurait-on pu autrefois, imaginer le maréchal Foch serrant la main de Guillaume II ou du Kronprinz de sinistre mémoire ?

Mais la ligne de conduite de Pétain et de Laval c’est une suite logique dans la trahison.

Car pour les rédacteurs du tract, Pétain ne doit pas être associé à l’idée du 11 novembre, lui qui pourtant s’appuie pour gouverner la France sur la Légion Française des Combattants, cette déclinaison vichyste  des associations d’anciens combattants de la Grande Guerre. Lui qui envoie en Allemagne de jeunes Français pour officiellement permettre à des combattants de la Seconde Guerre de revenir de captivité.

Alors, comme pour la célébration du  150ème anniversaire de Valmy, il y a quelques semaines, le Front National demande aux Commerçants et aux Artisans  (avec une majuscule au début des mots dans le texte), de se joindre aux ouvriers pour célébrer ce 11 novembre 1942. Hitler, le 20 septembre n’avait pas réagi devant l’ampleur des manifestations patriotiques. Il en sera de même après le 11 novembre si dans le même temps que les ouvriers débraieront ce jour-là, les commerçants et artisans ferment boutique et les pavoisent de bleu-blanc-rouge les jours précédents cette journée.

Le tract demande également de défiler avec tous les patriotes devant les monuments aux morts et à Paris devant le tombeau du Soldat Inconnu.

Le tract se termine par un vibrant: VIVE LA FRANCE ! A BAS LES BOCHES ! avant de donner le fréquence d’une radio libre, Radio-France qui doit émettre depuis Londres puisque comme le disait un slogan de l’époque: « Radio-Paris ment ! Radio-Paris ment ! Radio-Paris est allemand ! »

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Un après-midi à la CONTRÉE des JEUX à MONTFAVET (19 mars 2016)

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C’est à la salle polyvalente de Montfavet que se déroule la Contrée des Jeux, une organisation de Jeux Jubil’ et de la Diagonale du Fou, le magasin de jeu d’Avignon. Un Festival sur 2 jours… nous allons y passer l’après-midi du samedi, vaccinés par la foule du dimanche du Festival des Jeux de Cannes !

En famille avec Elecinda qui va s’éclater dans l’espace enfants…

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et nager dans la piscine à balles:

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Ennio et Vincent vont s’essayer à COLT EXPRESS dans sa version de base:

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En face une famille qui protégea l’un des leurs. En parallèle, je me suis installé à la table de ceux qui connaissent déjà le jeu et vont tester l’extension SHERIF qui va paraître en octobre prochain:

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Dans cette déclinaison apparaît un shérif qui, certes, existe déjà dans la version de base mais, ici, est  incarné par un des joueurs assis autour de la table. Un shérif qui peut gagner seul la partie mais aussi, dans tous les cas, ennuyer grandement les autres. Le shérif peut les mettre en prison dans le wagon de queue, un nouveau wagon, mais ceux-ci pourront s’en échapper avec la nouvelle carte « idée géniale »de leur main.
Comment va gagner le shérif ? En réussissant les 4 quêtes (secrètes pour les autres et connues par lui au fur et à mesure de l’avancée du jeu) dont 2 concernant l’identité des voleurs à mettre en prison et 2 autres plus généralistes.

Bilan des courses ou plutôt de cette balade en train au far-west:

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un shérif largement largué en ne réussissant que 2 quêtes, des gangsters ayant ramassé pas mal de trésors. Pour ma part 1 950 dollars pour une troisième place…. mais surtout une extension qui muscle considérablement ce jeu et le rend encore plus interactif. Une extension qui coulait de source, très réussie !

Un Festival c’est aussi encore la rencontre avec des auteurs comme ici, Serge Laget et son Mare Nostrum qu’on attend toujours d’ailleurs…

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Dommage de ne pas avoir eu le temps de faire une partie de ce Mare Nostrum relooké.

Un Festival c’est également la possibilité de s’attaquer à des jeux connus présentés sous un format sur-dimensionné.

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Comme ces AVENTURIERS DU RAIL-EUROPE en format gigantesque. Pas une réussite en terme de résultat à 2 poses près !

Fin de soirée avec un CROC à 3 à la demande d’Ennio…

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et de dire au revoir aux petits personnages nous accueillant à l’entrée:

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Il y a 100 ans jour pour jour: LE MIROIR du dimanche 19 mars 1916

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(JOUR 596 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

La bataille de Verdun apparaît enfin en première page et est largement évoquée dans les pages intérieures. Les photos les plus dures sont réservées à ces dernières. A la une, un épisode somme toute anodin avec le visage de l’aviateur Jean Navarre, as des airs de la Grande Guerre. On nous dit qu’il a abattu 9 avions allemands dont 6 dans les lignes. Il sera surnommé « la sentinelle de Verdun ».
Verdun qui subit les bombardements allemands avec le lot de destructions que cela entraîne:

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Maisons éventrées dont la façade du collège Bivignier. La population a dû fuir comme on le voit ci-dessous….

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emportant comme elle le peut les biens les plus précieux. Les derniers habitants de la ville et des villages avoisinants sont partis le 8 mars dernier. On va retrouver les Verdinois(es) dans le Jura et le Puy-de-Dôme. Ici des réfugiés de passage à Souilly, au début de leur périple.

Car la bataille fait rage même si Le Miroir s’exprime comme si tout cela était du passé et non pas le début de la grande bataille qui va encore durer longtemps.

Le bois des Caunes dans ce secteur avec l’explosion d’une bombe française sur une tranchée allemande:

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tranchées que l’on découvre tout au fond de cette vue panoramique:

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Moins soft, ces images du champ de bataille après un combat…

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avec toute sorte de matériel hétéroclite abandonné sur la plaine, casques, équipements, ustensiles de cuisine.
Quant aux hommes, deux vues trouvées sur des prisonniers adverses montrant des montagnes de morts que ramassent les hommes dédiés à cette terrible tache:

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Le Miroir affirme la perte par les Allemands de 100 000 hommes, tués, blessés ou fait prisonniers. Une hécatombe pas moins importante que celle qu’ont connu les Français sur cette même période.

Tout cela n’empêche pas le magazine de continuer son grand concours photo…

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et comme la guerre perdure un peu trop, un prix intermédiaire est créé pour récompenser le meilleur cliché de la période 1er avril 1915-1er avril 1916 ! Et il y aura un 1er avril 1917, un 1er avril 1918 de guerre… Le prix spécial de 30 000 francs récompensant la meilleure photo de toute la guerre n’est pas prêt d’être décerné !

On nous apprend la blessure en vol de l’aviateur italien Gabriele d’Annunzio, connu pour être un grand poète, un grand défenseur de l’unification de l’Italie mais aussi un grand amateur de vitesse. La photo annonçant cette nouvelle est celle du départ de l’aviateur

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pour aller lâcher des tracts sur Trente. Il perdit donc un oeil suite à cet accident mais continua tout de même une grande carrière artistique et publique.

Toujours dans le domaine aérien, un immense projecteur…

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fouillant le ciel la nuit et pouvant y détecter avions et zeppelins ennemis.

Après l’aviation, la Marine avec les rescapés du Provence II…

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ce paquebot transformé en transport de troupes qui sera coulé au sud de la Grèce ce qui causera la mort de 1 100 militaires et matelots. Il y eut environ 600 rescapés dont on voit ici une partie de ceux-ci arrivant à Milo, une île grecque de l’archipel des Cyclades.

Double page centrale avec le blocus maritime de l’Allemagne imposé par la Marine britannique…

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qui entraîne en représailles des attaques allemandes contre des navires civils alliés dont on voit quelques drames ci-dessus:l’explosion de « Maloja » ou une attaque contre les docks de Brooklyn.

Autre catastrophe, en France celle-ci…

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avec l’explosion du fort de Double-Couronne à Saint-Denis, en proche banlieue parisienne, une explosion qui fit 23 morts et pas mal de destructions.

Autre terrible scène, cette pendaison…

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d’opposants de la minorité roumaine de Hongrie, image qui fait penser à ce qui allait se passer, 20 ans plus tard sur le front de l’est.

Pour terminer une scène plus douce.

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Des officiers allemands du secteur de l’Hartmannwillerkopf partant puis revenant de la chasse pour améliorer leur ordinaire. Une nouvelle hécatombe mais chez le gibier local !

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Il y a 100 ans jour pour jour: SUR LE VIF du 18 mars 1916

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(JOUR 595 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

L’information de la couverture: une réunion sur le terrain où un général de Brigade fait la critique des manoeuvres ordonnées pour repousser l’ennemi par le général Bubail. Un monde bien tranquille loin des violents combats qui se déroulent dans ce secteur depuis 3 semaines, combats meurtriers comme on peut le voir ci-dessous:

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Des morts ennemis, bien entendu !

Quant à la page Sur le Front

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rien de bien méchants, un bateau en paille pour franchir un cours d’eau, le travail du Génie, des tranchées bien proprettes !

Plus spectaculaire, cette ambulance qui a été prise pour cible par des tireurs allemands…

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Preuve irréfutable de leur infamie, commente la légende.

Un joli mur de paille…

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véritable pare-balles construit dans les rues du village de X… En quelle saison ?

Une page plus intéressante avec 4 photos sur l’arraisonnement d’une jonque arabe par la Marine britannique dans le Golfe persique.

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 L’intervention de Britanniques sur la première photo, des armes trouvées à l’intérieur du bateau à destination des Turcs très certainement sur la seconde, la sanction immédiate sur la troisième avec la destruction du bateau et celle du village d’où venait la jonque sur la quatrième, village où étaient construits d’autres bateaux.

Enfin, une page revient sur la destruction du Zeppelin près de Brabant-le-Roi, événement dont la presse a déjà parlé dernièrement.

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La batterie  montée sur automobile d’où est parti le tir victorieux.

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La carcasse métallique calciné du dirigeable.

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Son avant.

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Ce qu’il reste de la nacelle…

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et des malheureux aérostiers allemands.

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Un mini-coffre fort FICHET comme TIRELIRE de SÉCURITÉ !

Un jouet datant des années 20 ou 30, une tirelire pour enfant mais un véritable coffre miniature comme le dit la plaque de façade ci-dessous:

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une réplique miniature des coffre-forts Fichet, une société spécialisée dans la fourniture de ce produit aux particuliers ou aux entreprises. Cette société qui existe toujours de nos jours fut créée en 1825, sous la Restauration par Alexandre Fichet alors âgé de 26 ans. Ce créateur de génie surfe (déjà) sur la mode du tout-sécurité en assurant, grâce à ses clés et coffres, les riches sujets contre les cambriolages. D’ailleurs, il devint le serrurier officiel de la Couronne de France ! Rien que ça !

A la fin des années 20 ou au début des années 30,  le grand-oncle Séraphin, le séminariste-artilleur alpin de la Grande Guerre dont on a déjà parlé offrit certainement cette tirelire jouet à sa fille Georgette.

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Ici tous deux avec mon père Adrien au bord du petit Rhône à Caderousse en train de pêcher ou…

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Georgette avec sa mère Henriette sur une barque sur le même petit Rhône bien paisible !

Une tirelire avec double entrée sur le dessus…

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une droite (sécurisée) pour les pièces et une en arc-de-cercle pour les billets ! Impossible de sortir quoi que ce soit si on ne possède pas la clé de la porte arrière:

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Impossible de sortir la pièce car la fente « droite » par où elle est rentrée donne sur un système « à dents » qui permet de laisser passer la pièce de haut vers le bas mais empêche tout retour par le même chemin ! Ingénieux !

Quant à l’écrasement du coffre, impossible ! C’est de l’acier épais comme les vrais coffres pour vrais trésors !

Un joli objet-jouet ancien qui nous est parvenu jusqu’à nous…. vide. Dommage pour les collectionneurs numismates !

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Il y a 100 ans jour pour jour: LA GUERRE PHOTOGRAPHIÉE du 16 mars 1916

 

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(JOUR 593 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

Sur la couverture, une photographie montrant une visite médicale au front… ! Cette scène est si peu plausible à tous les points de vue que le rédacteur de la légende n’hésite pas à avouer qu’elle date d’août 1915 ! Soit une demie-année avant ! Quant aux visites médicales dans les tranchées, elles ne furent certainement pas très nombreuses quand on sait le nombre de maladies infectieuses que la promiscuité occasionna et le nombre important d’hommes qui mourut de maladies entre 1914 et 1918 ou revint en mauvaise santé, maladies qui les accompagnèrent jusqu’à le fin de leurs jours, comme ce fut le cas d’Abel Landraud à Ancone par exemple !

Ce numéro va traiter comme les autres de la guerre mais il a réservé la double page centrale à l’inauguration de la foire de Lyon, le 1er mars dernier.

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Une foire d’échantillons comme le dit le titre de l’article. Une foire qui semble disséminée dans plusieurs lieux de la ville: au Conservatoire, au Palais de la Bourse.

Petite promenade dans des fronts lointains:

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Sous la neige les tranchées austro-allemandes en Pologne face aux Russes.

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Ces mêmes autrichiens sur le front italien avec une tranchée abritée sous une infrastructure de bois et une colonne de ravitaillement sur un sentier escarpé.

Chez nous, des prises de guerre:

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des mitrailleuses enlevées à l’ennemi allemand.

Un canon de 155….

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avec des roues anti-enlisement ! Photo prise en Champagne. A quelle époque ?

Des obus vraiment gigantesque…

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comparés à la taille des hommes posant à leur côté et certainement debout sur des caisses.

Pour terminer, une carte dessinée et un dessin.

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La carte illustrée de la région de Verdun, où, pour la première fois, La Guerre Photographiée avoue que des combats importants se déroulent. Le commentaire mérite d’être reproduit:

On voit l’entêtement obstiné des Allemands et le peu de cas que fait de ses hommes l’état-major du Kaiser. Les Allemands veulent Verdun et se font tuer par milliers pour arriver à leur but. Réussiront-ils ? Nous ne le pensons pas. Car les nôtres se battent avec tant de courage que la victoire doit leur sourire. Au prix de 400 000 morts de chaque côté sur 8 mois d’intenses bombardements.

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Un dessin de P. Gilelli ou Giletti ou Vitelli pour illustrer ce que la photographie n’a pu faire: la fin d’un Zeppelin allemand, détruit par les tireurs de la section d’autocanons de Révigny et qui s’abattit près de Brabant-le-Roi (près de Bar-le-duc). Sur le site de la commune, il semblerait que ce soit des mitrailleuses posées au sol qui aient détruit le gros dirigeable. Les assises de celles-ci sont toujours présentes à l’extérieur du village.

On peut voir un petit film de moins d’une minute sur des hommes fouillant les restes de la carcasse du dirigeable, en février 1916:

http://www.cnc-aff.fr/internet_cnc/Internet/ARemplir/parcours/EFG1914/pages_FR/212007.html

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La correspondance du Poilu Grenoblois- Lettre du 07 septembre 1914.

Voici de larges extraits de la lettre du poilu grenoblois Pierre Gautier adressée à ses chers parents. Quelques passages très intéressants…

Enfin depuis deux jours, nous voilà revenus à peu près à la vie ordinaire; à notre grande satisfaction, nous avons quitté samedi à 11 heures le village où nous étions depuis plusieurs jours et où malheureusement nous avons eu plusieurs blessés.

Suit une description des bombardements subis…

Sans regrets, nous avons abandonné nos abris assez confortables installés le long de la voie du chemin de fer; le sifflement des obus et surtout leurs éclats finissent par devenir insupportables et dangereux. C’est bien malheureux de recevoir sans pouvoir se défendre. Tel est notre cas avec le fusil et la pioche comme instruments de défense.

Dans le nouveau village où il se trouve, Pierre est étonné de voir de la vie. De plus, c’est le siège de l’Etat-Major qu’il se plaît à observer et décrire.

…tous les services y sont installés: Trésor et Postes, centre d’aviation, ballon captif, autos d’état-major, ambulances etc… A l’entrée du village on trouve le cimetière. Deux tombes fraichement creusées contiennent l’une le corps du colonel Tourret du 95ème d’Infanterie tué le 24 août, l’autre celui du lieutenant Robert du 121ème d’Infanterie tué le 27 août et dans une fosse communales dépouilles de plusieurs fantassins et artilleurs. Comme nous arrivions dans ce village, 4 chasseurs à cheval, éclaireurs du 95ème venaient déposer sur la tombe de leur colonel une superbe couronne en fleurs naturelles offerte par les officiers du régiment.

Suit ensuite une réflection sur les dangers d’être fantassin pendant la guerre… ce que personne ne doute, même loin du front. Il pense à son ami Joseph Coutet qui se trouve dans une de ces unités à pied. Puis il revient à son sujet et raconte quelques habitudes qu’il a pris depuis le début de la campagne.

En guerre, une bonne couche de foin vaut dix fois mieux qu’un bon lit en temps de paix. Pour se déshabiller, on quitte ses chaussures quand on ne prévoit pas d’alerte. Pour moi, voici comment j’opère. Je pose d’abord mes chaussures et mes jambières, j’attache le tout ensemble pour éviter de les égarer dans le foin, je dispose près de moi mon képi attaché à ma musette et me voilà prêt à dormir. Si nous couchons dans le foin, je quitte ma capote dont je m’enveloppe comme dans une couverture. On a beaucoup plus chaud. Je n’oublie jamais ma ceinture de flanelle et mon linge à toilette dont je m’entoure la tête. Le matin, il faut être prêt en deux minutes. La toilette se fait en route mais croyez moi, je ne suis pas le dernier

Suit un peu plus loin la description de son armement…

Comme équipement, j’ai d’abord mes 3 cartouchières un peu lourdes avec leurs 100 cartouches, mon fusil complètement rouillé mais toujours prêt à fonctionner, ma musette et gamelle que je garde en permanence et ma petite veste qui fait le pendant. 2 bidons complètent la collection. Il faut se méfier des vols fréquents mais jusqu’à présent, j’ai conservé absolument tous mes objets.

Puis il cite des cas de vols chez des amis, vols qui vont jusqu’à celui d’un cheval dans une écurie, sans oublier les porte-monnaie ! Il s’étonne ensuite de revenir à une vie presque normale, plus de son du canon et comme c’est dimanche la messe dite par l’aumônier militaire et suivie par de nombreux hommes. Son ami Becquet arrive d’Epinal et ramène des provisions appétissantes. La nuit venue, voici un peu d’animation:

A la nuit, les convois font une certaine animation dans le pays. Nous voyons arriver un autobus parisien avec ses phares et lampes intérieures éclairées, on se croierait à Paris. Plusieurs fois déjà, nous avons rencontré de grands convois automobiles. D’abord les autobus pour le transport de la viande et d’autres voitures pour les blessés. Quelques unes de leurs inscriptions nous rappellent notre beau Dauphiné (Grenoble, Villard-de-Lans, la Chartreuse etc etc…)

Est-ce l’épisode des « taxis de la Marne » dont Pierre fait ici allusion ?

La lettre se termine par ce commentaire personnel: … pour moi, je suis étonné de me voir si courageux, j’en profite pour faire mon devoir et quelquefois même plus, en aidant les blessés et les malades, c’est une satisfaction personnelle. 

Ainsi se termine cette lettre plus sereine que les précédentes…

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Une BORNE SEIGNEURIALE entre ORANGE et CADEROUSSE

  Une borne seigneuriale, c’est un petit bloc de pierre, ici de 1,05 mètre de haut, 37 cm de large et 25 cm d’épaisseur qui a pour vocation de séparer 2 seigneuries. C’est le bornage du temps jadis… car celle-ci date de 1302 suivant le rédacteur de l’article: Paul Marquion.

 Paul Marquion était originaire de Caderousse, érudit, homme de théâtre en provençal et militaire de carrière à la retraite à l’époque où il signa cet article dans le Bulletin des Amis d’Orange au 3ème trimestre 1968.

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 Paul Marquion, c’était aussi un copain d’enfance et de jeunesse de mon grand-père Gabriel qui pose ici à ses côtés, peu de temps après la fin de la Grande Guerre.

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Paul Marquion assis, mon grand-père à gauche et Antonin Roche à droite.

Paul Marquion, c’était donc la cheville ouvrière de cette revue patrimoniale orangeoise et dans les années 60, 70, il y écrivit une série d’articles sur Caderousse sous le prétexte de décrire la vie d’avant 1914. Comme il connaissait très bien celle de Caderousse pour y être né et y avoir longtemps vécu, il raconta le village de son enfance. On en reparlera.

Revenons à la borne seigneuriale. Dans cet article, Caderousse n’est pas un prétexte mais bien au centre de cet article avec cette borne délimitant jadis les seigneuries d’Orange et de Caderousse. Pas de photo comme il est de coutume dans ce Bulletin mais un dessin reproduisant les armes des seigneurs gravées de part et d’autre de la borne.

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D’un côté le cornet d’Orange, de l’autre les clés toujours présentes dans les armes de la ville de Caderousse.

Cette borne trouvée dans un champ fut vite déplacée dans la cour d’une ferme voisine où elle put être observée… chose complètement interdite ! les bornes seigneuriales ne pouvant en aucun cas être déplacées, sauf cas de force majeure, pour éviter leur destruction par exemple. Il en est de même pour les repères de crue.

L’article nous dit que c’est la 3ème qui était connue car cette découverte quand elle se sut, réveilla les mémoires de locaux qui indiquèrent aux membres de l’Association des Amis d’Orange, 2 autres bornes, l’une dans un champ dont les armoiries ont disparu et une autre dans un bois mieux conservée. Que sont-elles devenues presque 50 ans après ?

On sait d’après les textes qu’il existait 37 bornes. Il en restait donc 34 à découvrir en 1968. Et de nos jours ?

Voici le texte complet de cet article où vous pourrez lire toutes les recherches des Amis d’Orange en 1968…

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et une vraie borne seigneuriale dont on reparlera certainement un jour prochain…

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La 4ème de couverture du Bulletin des Amis d’Orange.

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Voici ce que vient de me préciser Jean-Paul Masse sur ces bornes seigneuriales faisant la limite Orange-Caderousse qu’il connaît  bien.

je connais bien ces bornes!!
il en existe encore une au quartier du prince doc joint
une à la maclarde a été déplacée
une aux mians a été volée
une se trouve au musée d’Orange
il faudrait que caderousse aille sauver une de ces bornes !!

avec cette image de la borne du Prince:

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JEUX: Soirée JEUX JUBIL’ du vendredi 11 mars 2016: à l’étage pour découvrir 7 WONDERS-LE DUEL.

Soirée un peu bizarre, avec le forfait d’Ennio au dernier moment pour cause de maladie. Comme Marie-Do avec Sacha n’est pas là également, on se partagera entre salle famille au début puis à l’étage chez les Gamers.

Tout d’abord, découverte d’un premier jeu à 2 (avec Amélie): IGNIS.

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Les 4 éléments: la terre, l’air, le feu et l’eau. Les 2 protagonistes vont incarner l’un le feu, l’autre, l’eau, chacun ayant 8 éléments de sa couleur. Objectif: faire sortir du plateau de jeu tous les objets de l’autre en les poussant avec l’air et la terre. Seule la terre ne peut être poussée à l’extérieur du plateau. Les autres éléments éjectés deviennent terre et peuvent rentrer à nouveau. Lorsqu’une ligne de terre borde un côté du plateau, celle-ci est enlevé et le plateau se réduit d’autant. Les parties sont assez rapides et musclées.

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Le placement initial.

3 manches, 2 pour moi, une pour Amélie. Facilement jouable mais rien n’est laissé au hasard et la moindre erreur se paye cash. Sympa !

A l’étage, découverte d’un jeu primé à Cannes: 7 WONDERS-LE DUEL.

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Comme son nom l’indique, c’est une adaptation à 2 du jeu de cartes connu qu’on peut jouer de 3 à 7, la configuration intéressante étant une partie à 3.
Ici, à 2, le jeu consiste à construire 7 merveilles, en tout. 3 manches bien entendu avec l’arrivée de cartes de plus en plus puissantes. Prise de ressource au début, des achats gratuits ou payants (ce n’est pas donné dans ce cas !),  des achats en cascade…, des combats et la possibilité de gagner instantanément si l’on est plus fort militairement mais aussi scientifiquement avec la construction de 6 découvertes (bien plus que dans le jeu classique)…

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Vers la fin de la première manche.

Une bonne connaissance du jeu 7 WONDERS n’est pas obligatoire puisque je prends une bonne route de la part d’Amélie qui découvre tout mais a vite compris.

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La mise en place de la 3ème manche avec l’apparition possible de cartes « Quêtes ».

A revoir certes, rapide et efficace !

Suite de soirée avec l’arrivée du copain de Vincent, Thibaut et avec le regroupement de notre table « DUEL » avec celle d’à côté sur le même jeu. A 4, une partie de SLENDOR.

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J’utilise la stratégie de la quête minimale de cartes en privilégiant les cartes « primées » à celles qui ne valent rien. Prendre des cartes parce qu’elles sont gratuites,  je résiste à la tentation et ça marche. Je gagne facilement avec 19 points contre 15, 12 et 11 pour les autres. A l’arrivée seulement 11 cartes dont 8 primées (+ 1 noble). Petit bémol bien entendu, les cartes intéressantes sont arrivées au bon moment et les autres ne les ont laissées.

Fin de soirée avec la boîte à gifle: KING OF NEW YORK.

Une première manche avec mes 20 points de victoire qui me permettent de gagner. Sans avoir donné beaucoup de gifles mais s’être servi  de la carte Super-héros que personne n’est venu me contester.
Seconde manche qui a failli finir par la même conclusion mais, les autres, échaudés, ne me laisseront pas le plaisir de finir avec 20 PV et je disparaîtrai du plateau… avec tout de même 16 points après en avoir eu 19 !

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KING OF NEW YORK est décidément plus stratégique que KING OF TOKIO même s’il est un peu plus mou !!!

La presse présente en cette soirée a fait paraître cet article dans la Provence du lundi 14 mars, article ci-dessous relayé par Facebook.

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Est-ce réellement une bonne propagande pour l’assos ?

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Il y a 100 ans jour pour jour: LE MIROIR du dimanche 12 mars 1916

 

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(JOUR 587 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

En première page, encore une photo d’une réception militaire. En pleine bataille de Verdun, on nous montre la remise de la croix de guerre à un régiment de chasseurs à pied. Avec une photo et une cérémonie qui semblent dater de l’été dernier ou de l’automne !

Par contre, à l’intérieur, plusieurs pages qui relatent cette grande bataille qui vient de s’engager. En double page centrale, enfin une carte des lieux:

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Une carte sur laquelle on peut lire des noms qui deviendront célèbres: Vaux, Douaumont… comme sur ce détail agrandi:

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Une page à l’italienne de Quelques unes des localités attaquées du 23 au 27 février:

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Malancourt, la côte de Talon, Manheulles, Beaumont, Hennemont, Eix-Abaucourt, Eix. Des images d’archives des temps heureux. Malancourt qui abritait 723 habitants avant guerre n’en comptait plus que 101 en 1921, une saignée dont le village ne se remettra plus jamais: 75  habitants de nos jours !

Les autres villages ont connu le même sort:

Manheulles: 311 habitants en 1911, 134 en 1921 (143 à notre époque)

Hennemont: 337 habitants en 1911, 96 en 1921 (114 à notre époque)

Eix: 623 habitants en 1911, 132 en 1921 (257 à notre époque)

Beaumont en Verdunois: 186 habitants en 1911, « village mort pour la France »

Le hameau de Eix-Abaucourt fait partie du village de Abaucourt-Hautecourt.

Un paysage panoramique et 2 photos de destructions importantes sur cette autre page:

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Les ruines impressionnantes de Fresnes-en-Woevre dont la population passera de 655 habitants en 1911 à 393 en 1921 (726 à notre époque ce qui tend à prouver que le village s’est remis de cette catastrophe).

 Toujours Verdun avec une page sur les Allemands qui ont dirigé l’attaque. 

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Entre les 2 militaires peu attentifs à l’étiquette: de gauche à droite, le Kaiser Guillaume, le Kronprinz son fils avec son casque des hussards de la mort un peu ridicule et le fils de ce dernier, le prince Oscar. En dessous:

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des chefs militaires: le général Deimling, le feld-maréchal von Haeseler  et von Beseler.

Le titre semble sous-entendre que l’attaque est terminée alors que les combats vont durer 9 mois encore.
Autres sujets hors-Verdun: des parlementaires monténégrins et autrichiens se rencontrent…

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Pour mieux préparer la suite, les monténégrins s’apprêtent à signer un armistice tandis que les paysans se livrent à des actions de guérilla.

Le croiseur auxiliaire « Provence-II » vient d’être coulé en Méditerranée:

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Des vues du croiseur, de l’embarquement le 23 février 1916 à Toulon, à bord et pas d’image de cette attaque qui fit 1 100 victimes sur 1 700 hommes. Cet ancien paquebot de la Compagnie Générale Transatlantique avait été transformé en transport de troupes. Les hommes appartenaient au 3ème Régiment Colonial qui partait pour Salonique. L’attaque d’un sous-marin allemand U-35 stoppa le voyage et la vie d’un millier d’hommes le 26 février 1916 au large du cap Matapan, à l’extrême sud du Péloponnèse. Le grand navire sombra en 17 minutes ce qui empêcha bon nombre d’hommes de s’échapper. Des hommes qui n’avaient pas de gilets de sauvetage car ceux-ci manquaient cruellement.

Pour terminer sur du plus léger, encore une vue des chiens d’Alaska pour tirer des traineaux dans les Vosges:

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