Archives mensuelles : novembre 2015

15 novembre 1939: EULALIO FERRER raconte sa vie au CAMP de SAINT-CYPRIEN

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Eulalio Ferrer est un républicain espagnol, natif de Santander, réfugié en 1940 au Mexique où il fit carrière et devint un grand publiciste reconnu aux Etats-Unis. Il raconta son passage dans les camps français de la Retirada par l’écriture d’un journal qui fut publié en France sous le titre Derrière les Barbelés chez L’interdisciplinaire, une maison d’édition de Limonest, en 1993. Suite…

15 novembre 1939.

Eulalio et sa Compagnie de Travail est toujours à Saint-Cyprien. Pourtant le camp se vide. Alors qu’à son apogée, il y avait 50 000 détenus, il n’en reste plus que 20 000. La Dépêche a comptabilisé le retour en Espagne de 120 000 personnes depuis février à raison de 3 000 par semaine.

La faim tenaille toujours les hommes et même le café peu goûteux du matin est accueilli avec plaisir. Après celui-ci, Eulalio défie Tino à la boxe pour son exercice quotidien. Il n’a bien sûr aucune chance face à un garçon qui faillit devenir professionnel à Santander.

Des pilotes français s’entraînent à défier les batteries anti-aériennes dans le ciel de Roussillon. Ils saluent les prisonniers quand ils survolent la plage. Chaque jour d’avantage, tout le monde comprend bien que la guerre sera rude face aux Allemands. A une réunion clandestine des Jeunesses Socialistes, surtout destinée à se dire au revoir, les commentaires vont bon train. Un paysan d’Extramadure plein de bon sens pense que les démocraties sont perdues et qu’il faudra s’habituer à vivre avec Franco.

Eulalio reçoit des nouvelles de son père. Il va mieux et a reçu de l’argent d’un ami. Il pense qu’une expédition pour les Amériques s’organise en ce moment au Havre.

Beaucoup moins de monde sur l’avenue de la Liberté, beaucoup sont partis et le « quartier chinois » est fermé. Toujours des communiqués de guerre français. Un détenu, le lieutenant Souris a décidé de n’écouter que le bon et à rejeter les mauvaises nouvelles.
Le vent souffle fort. Une partie de la toiture de la baraque s’est envolée et le froid pénètre partout.

 A suivre le 20 novembre…

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Il y a 100 ans jour pour jour: LE MIROIR du dimanche 14 novembre 1915

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(JOUR 468 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

Un aviateur français inspecte un avion allemand abattu. Peut-être le même que celui dont on parle dans le dernier La Guerre Photographiée. Abattu semble un grand mot car c’est plutôt un avion qui s’est posé victime d’un incident mécanique, peut-être atteint par une balle française.

Le Miroir fait dans l’international comme on va le voir.

En France, c’est le ministre socialiste Albert Thomas de visiter le front.

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On le voit en haut, 5 personnages à partir de la gauche, casqué, barbu, tourné vers la gauche. En bas, il sort de la tranchée en second, derrière le militaire. C’est grâce à lui que l’armement permettra à la guerre de se poursuivre longtemps, avec l’optimisation de la production d’armement, la rationalisation du travail dans les usines, en allant chercher de nouvelles énergies pour faire tourner les usines comme l’énergie de l’eau des rivières, comme l’installation d’une usine d’armement près de Chapareillan sur l’Isère.

La double page centrale avec une belle vue des Monténégrins dominant les Autrichiens depuis cette position en hauteur.

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Le Général d’Urbal décore les drapeaux de Souchez  (Tahure, Vimy, Souchez sur le front du Pas-de-Calais) après les batailles qui ont eu lieu les mois précédents.

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Batailles qui détruisent des tranchées…

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qui sont immédiatement restaurées !

A Venise par contre, les destructions par l’aviation autrichienne de l’église Santa-Maria degli Scalzi seront beaucoup plus difficiles à réparer.

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Il semblerait que les oeuvres de Gianbatista Tiepolo dont fait allusion l’article aient pu être récupérées.

Enfin destination exotique avec la guerre qui se poursuit au Cameroun…

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avec succès nous dit l’article puisque les Allemands coupés de tout ravitaillement de leur mère-patrie ne peuvent compter que sur eux mêmes. Dans ce cas, l’information est juste puisque Yaoudé tombera aux mains de Alliés (France et UK) le 1er janvier 1916 soit dans 1 mois et demi (pour le journal).

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Il y a 100 ans jour pour jour: J’AI VU du 13 novembre 1915

Nouveau titre venu s’ajouter depuis la semaine dernière à une collection bien fournie: J’ai vu, un hebdomadaire qui fait aussi dans l’image de la guerre, toujours chapeauté par la censure militaire.

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(JOUR 467 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

Après Galliéni à la une la semaine dernière, au tour d’un autre haut-gradé d’être en haut de l’affiche: le général Maunoury. Il le mérite peut-être plus que le précédent. Il vient d’être nommé la semaine précédente Gouverneur de la place de Paris. Commandant des troupes vainqueurs de la Marne en septembre 1914, il a été gravement blessé en inspectant des tranchées le 11 mars 1915 par une balle dans les yeux alors qu’il jetait un oeil par une meurtrière. Cette blessure le rendra aveugle jusqu’à la fin de  ses jours, en 1923. Il deviendra maréchal de France à titre posthume. On comprend que cette photo à la une est bien antérieure à novembre 1915.

Une double page avec 7 photos pour illustrer les combats qui se déroulent toujours en Champagne.

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A noter que le port du casque Adrien semble être généralisé en ce qui concerne les troupes d’assaut. Les gradés, les Africains semblent ne pas en être doté.

La guerre fait des prisonniers. Cet Allemand victime d’un bombardement violent français semble complètement assommé quand il a été fait prisonnier.

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Voici d’ailleurs d’autres prisonniers allemands.

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La légende de la photo nous apprend que les Allemands sont couverts de vermine. Que celle-ci envahit les tranchées qui doivent être traitées quand elles sont conquises par les Alliés. Qu’on leur applique des traitements aux insecticides quand ils sont faits prisonniers pour éviter le développement des insectes diffuseurs du typhus. On peut penser que les Poilus français souffraient du même mal… même sans contact avec des Allemands !

Une page de vieux papiers…

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récupérés sur les champs de bataille de la Marne et de l’Artois. Des tranches de vie retrouvées sur des hommes qui ont perdu la leur.

A bord d’un navire de guerre aux Dardanelles, en dehors des combats bien entendu:

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Une scène de combat (nous dit-on) avec une charge d’infanterie photographiée grâce à des jumelles et sur les côtés des hommes en train de couper des fils de fer barbelés. En haut à gauche, un homme a déjà été tué pendant qu’il était occupé à cette tâche.

Pour terminer, 2 écrits notables:

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Plutôt optimiste avec ces avancées russes guère réelles.

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Des écrits raturés. Erreur ou censure ?

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Il y a 100 ans jour pour jour: SUR LE VIF du 13 novembre 1915

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(JOUR 467 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

Sous le titre Yankee et Boches, on nous présente les défenses des garde-côtes américains face aux sous-marins allemands comme si un débarquement se préparait ! Même Daniel dans ses sénarii les plus fous lors d’un Axis & Allies ne l’avait envisagé !

Le magazine revient en seconde de couverture sur l’assassinat de Miss Cavell, cette infirmière britannique mais résolument espionne qui fit échapper de nombreux soldats anglais par les Pays-Bas neutres et qui, une fois confondue, assuma son geste ouvertement et fut condamnée à mort par un tribunal militaire du Reich et rapidement exécutée.

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Miss Carvell dans cette page hommage à une femme remarquable:

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Une série de 4 photos nous présentant un bombardement allemand sur un village français avec les incendies qui se déclarent, les villageois qui fuient, la fumée qui cache tout.

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Certes des documents exclusifs et vrais, mais les Boches ne font rien d’autre que ce que les Français sont obligés de faire subir aux villages voisins de leurs contre-attaques.

Une page de vues sur la bataille de Champagne et la Somme qu’on nous a présentées comme de grands succès:

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A se rapprocher de ces vrais photos que l’on a sorties de la collection de Mme Veysseyre sur la guerre de son père Fleury Berbigier et qui nous montre:

5-2- TRANCHÉE DE FONTAINE-LES-CAPPY

Une tranchée à Fontaine-lès-Cappy (Somme)

5-3- TRANCHÉE ALLEMANDE

Une tranchée allemande qui a subi un violent bombardement.

Pour nous faire dans le document authentique, une attaque française qui part à la conquête d’une position quelque part en Champagne…

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en double page centrale.

On y voit même le chien du régiment courant bravement en tête (le plus à gauche de l’attaque). Sur le Vif nous présente cela comme un document authentique. Cela reste à prouver.

Aux Dardanelles, la guerre continue.

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Une vue déjà publiée dans une autre revue, celle du rapatriement de blessés vers des hôpitaux en Egypte ou à Malte… les échelles du Levant.

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Des artilleurs australiens tirant au canon… certainement une vue datant de l’été dernier.

Un titre à mourir de rire, si les conséquences des gaz n’étaient pas… mortelles !

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Et pour illustrer le propos, les totalement inefficaces protections contre les gaz portées par les Poilus français (et allemands aussi, car le gaz se déplaçant au gré des vents, la fable de l’arroseur-arrosé s’écrivait quelquefois).

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C’est un mois avant cet article qu’une unité du 158ème RIT d’Avignon était décimée par les gaz à la Pompelle… section à laquelle appartenait mon bi-aïeul.

En quatrième de couverture,

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des sapeurs-mineurs se sont retrouvés sous terre (et sous un ligne allemande) pour se serrer la main,venant de galeries convergentes. Seul bémol, d’où provient une telle lumière ?

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Il y a 100 ans (presque) jour pour jour: LA GUERRE PHOTOGRAPHIÉE du 11 novembre 1915

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(JOUR 465 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

Pas un canon de 75 dont le public raffole mais une grosse pièce de 155 long pour ce numéro du 11 novembre 1915… à 3 ans du terme du conflit.

Un peu d’aviation avec les exploits des aviateurs en 2 images:

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A gauche, un avion ultra-rapide doté d’un canon impressionnant; à droite, une prise de guerre que ce vilain oiseau présenté à Nancy.

Pour continuer sur le même thème des prises de guerre:

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du matériel allemand exposé aux Invalides.

Du matériel moderne à la disposition des hommes, matériel qui a bien évolué en 1 an:

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Un projecteur pour les Alpins.

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Une auto-mitrailleuse blindée pour les Dardanelles.

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Un obusier lançant des torpilles aériennes.

Dans les tranchées, un abri impressionnant pour se protéger des bombardements allemands…

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et 2 vues prises juste avant l’attaque du 25 septembre 1915:

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Et, dans les moments de repos, un acrobate amuse la galerie en sautant à la perche:

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CADEROUSSE: liesse populaire au pied du MUR de GRAMONT le 11 NOVEMBRE 1918 (peut-être!)

C’est ma grand-mère Philine qui a toujours raconté que la fin des hostilités, le 11 novembre 1918 avait amené un moment inoubliable de liesse et de communion patriotique à Caderousse. Bien que rien ne soit inscrit au dos de cette photographie montée en carte postale, il semblerait que la scène corresponde à ce qui s’est passé après que les cloches aient annoncé la fin d’un calvaire de 4 ans.

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Il semblerait que la scène se déroule au pied du mur de Gramont, où se tient le vide-grenier du mois de mai.
Première remarque, les drapeaux déployés au fond, vers le mur.

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On y voit un grand drapeau américain que des jeunes assis en haut du mur tiennent grand ouvert, un drapeau tricolore replié et devant un Union Jack. On est bien dans une célébration patriotique.

Les gens se sont endimanchés. Au premier plan, un orchestre important joue: saxo, clarinette, violon, trompette…

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Le photographe doit être monté sur des tréteaux, une charrette ou s’est élevé sur la pente de la digue et l’on voit que plusieurs participants (un des 3 enfants du groupe à gauche de l’orchestre, un vieux avec béret et moustache) regardent dans sa direction.

Au milieu du cours, une farandole s’est improvisée et jeunes gens et jeunes filles y vont allègrement.

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De moins jeunes aussi…

Au centre (gauche) de la scène, un personnage typique:

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Le garde-champètre ou le facteur ? On le croirait sorti d’un film ancien. Peut-être un vétéran de 1870 ?

Une autre remarquable sur le public: pas de militaire et pas d’homme en âge de faire l’armée. On ne voit que des jeunes et des plus anciens. Ce qui accréditerait la thèse du 11 novembre 1918. Les vêtements des participants correspondent à une mi-saison douce.

Quant à ma grand-mère, elle était âgée de 14 ans le jour de l’Armistice. Peut-être est-ce l’une des jeunes filles emportée par la farandole ?

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Le même endroit, en 2015 !

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10 novembre 1939: EULALIO FERRER raconte sa vie au CAMP de SAINT-CYPRIEN

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Eulalio Ferrer est un républicain espagnol, natif de Santander, réfugié en 1940 au Mexique où il fit carrière et devint un grand publiciste reconnu aux Etats-Unis. Il raconta son passage dans les camps français de la Retirada par l’écriture d’un journal qui fut publié en France sous le titre Derrière les Barbelés chez L’interdisciplinaire, une maison d’édition de Limonest, en 1993. Suite…

10 novembre 1939.

Deux jours plus tard, toujours pas partis. Tout le monde a fait ses bagages et attend. Ceux d’Eulalio ont été un peu plus difficile à faire avec tout ce qu’il a à porter mais un ami l’a aidé.
Avec les départs qui ont eu lieu et ceux à venir, le « quartier chinois » est en plein démantèlement. On y lit des pancartes de soldes à mourir de rire. On s’aperçoit qu’il y a beaucoup de stock de nourriture à vendre et chacun en profite avec l’aide des gendarmes français.

Carmona qui se dit séducteur de coeurs ne manque pas une messe. Il reproche à l’auteur de ne pas s’occuper des filles plus que cela, vu son jeune âge.

Les rafles de communistes continuent et le camp d’accueil de ceux-ci est plein. Aujourd’hui, c’est Miguel Caballero, le secrétaire général de la section PC du camp qui est pris. Eulalio ne le connaissait pas pour être un militant actif mais une connaissance lui assure qu’il fut un marin très engagé.

Des nouvelles de la guerre: les Français abattent des avions allemands, les Russes vendent des céréales à l’Allemagne, les troupes allemandes se concentrent à la frontière hollandaise mais les Français croient toujours à une attaque sur la ligne Maginot, Hitler a échappé à un attentat et galvanise son peuple en lui parlant d’espace vital, l’aide américaine commence à arriver chez les Britanniques…
Une nouvelle maladie est apparue au camp, l’anémie, qui s’ajoute ainsi aux maladies chroniques, la colite et le paludisme. Cela fait beaucoup. Sans oublier les poux, toujours aussi présents et agressifs.

 A suivre le 15 novembre…

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AVANT L’ÉLECTRONIQUE, LA CALCULETTE RAYMOND, EXCELLENTE MAIS…

Pas de vieux papiers mais une très originale découverte au Big Bazar d’Allex début septembre: une machine à calculer, une calculette Raymond dans son coffret d’origine, une invention d’un géo-trouve-tout de Pernes-les-Fontaines dans le Vaucluse. J’ai tout de même également trouvé un lot de journaux (La Décentralisation) de juillet 1871 avec quelques articles sur la répression qui suivit la Semaine Sanglante de la Commune de Paris. On en parlera un jour prochain !

Mais revenons à cette remarquable invention pour faire des additions, soustractions, multiplications et divisions sans connaître les tables ni que 1+1=2.

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Un joli objet, de la taille d’une petite tablette… mais sans la moindre batterie. On peut y entrer un nombre de 7 chiffres plus 2 décimales soit au maximum: 9 999 999,99.

Heureusement, un livret de 8 pages accompagne l’objet et une lecture attentive de celui-ci n’est pas inutile pour essayer de comprendre la méthode de calcul.

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Car méthode il y a et ce n’est pas évident du tout. Un petit exemple avec une addition à retenue, 132 + 8 ce qui fait 217, résultat trouvé bien plus vite qu’en se servant de la calculette Raymond.

Première opération: on entre le nombre 132. On se sert d’une pointe fine, un trombone ouvert en ce qui me concerne et dans les bonnes colonnes, on fait apparaître les 3 chiffres en haut. Pour cela, dans chaque colonne, on met la pointe dans le trou à droite du nombre et on abaisse l’onglet en bas.

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On doit ajouter 8 dans la colonne du 3 (les dizaines) et 5 dans celle du 2 (les unités). La méthode demande de commencer par la droite (les dizaines), contrairement au calcul posé mais je pense que le résultat ne varie pas si l’on commence plus traditionnellement par la gauche.
On va donc ajouter 8 à 3. On met la pointe dans l’onglet en face du 8 et on l’abaisse jusqu’en bas. Aïe ! ça coince ! une fenêtre rouge apparaît dans le cercle où était le 3. C’est qu’une retenue est demandée. Pas d’affolement ! Sans enlever la pointe de son onglet, on remonte tout en haut, on tourne à gauche et on descend. Le 1 est bien apparu dans la colonne des centaines en redescendant, l’onglet a fait apparaître le 2. Génial !

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Reste à ajouter 5 dans la colonne des unités. Pas de retenue dans ce cas. En mettant la pointe dans l’onglet en face du 5 et en abaissant celui-ci, le 7 apparaît.

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Ouf ! 217… résultat que l’on connaissait depuis longtemps !

Et cela n’est rien ! Car les méthodes pour soustraire, pour multiplier avec 2 manières suivant si l’on connait ou non les tables de multiplication et diviser par suite de soustractions successives sont beaucoup, beaucoup, beaucoup plus compliquées.

En dernière page du livret, le guide liste toutes les qualités de la Raymond: prix modique, solidité, chiffres gravés, précision, légèreté, peu d’entretien, garantie, portative et élégante. Une « qualité » oubliée: facilité d’emploi !

Pas étonnant que le coffret soit neuf…

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et la calculette jamais servi !

Un stylo, une feuille et cela va beaucoup plus vite !

Mais reconnaissons que cette invention était travaillée.

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8 novembre 1939: EULALIO FERRER raconte sa vie au CAMP de SAINT-CYPRIEN

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Eulalio Ferrer est un républicain espagnol, natif de Santander, réfugié en 1940 au Mexique où il fit carrière et devint un grand publiciste reconnu aux Etats-Unis. Il raconta son passage dans les camps français de la Retirada par l’écriture d’un journal qui fut publié en France sous le titre Derrière les Barbelés chez L’interdisciplinaire, une maison d’édition de Limonest, en 1993. Suite…

8 novembre 1939.

Ouverture d’un service contre le paludisme dans le camp car de nombreux détenus sont atteints de ce mal.

Le journal satirique du camp Fulano vient de cesser de paraître. Manque de moyens ou manque d’humour. Si tout le monde faisait comme le colonel Serrano surnommé l’Empereur de l’Optimisme, on n’en serait pas là. Un jour, il alla se promener dans l’avenue de la Liberté en robe de chambre coiffé de sa casque militaire. Ce matin, il pronostique que l’influence de Vénus entraînera bientôt le retour triomphal des exilés en Espagne. Pour les habitués de Radio Chabola, ce n’est pas si gros que cela !

Vague d’arrestations dans la baraque dans le cadre de la chasse aux communistes. 40 détenus sont embarqués. Eulalio déteste cette chasse aux sorcières et avec un ex-communiste qui a déchiré sa carte du PCE le jour de la signature du Pacte Germano-Soviétique, il vient en aider aux militants en essayant de les protéger.

Eulalio note tous les communiqués officiels militaires de l’Autorité Française diffusés par les hauts-parleurs du camp. Tous plus fantaisistes les uns que les autres. Comme cette nouvelle de la fuite du boxeur allemand Max Schmeling aux Etats-Unis via Barcelone… qui ne se produisit jamais.

2000 gars partis dans les Compagnies de Travail sont de retour au camp, en route pour l’Espagne. Cela sappe le moral des détenus qui résistent encore. De son côté, la personne bien informée auprès de l’Autorité Française, annonce un départ imminent de la Compagnie d’Eulalio, pour le lendemain.
Aussi, quand Carmona revient tardivement d’une virée pour voir une de ses belles et qu’il fait un peu trop de bruit (il sent beaucoup le cognac), les autres présents dans la baraque lui demande du silence car ils veulent vite s’endormir en prévision d’un lever de bonne heure.

 A suivre le 10 novembre…

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Il y a 100 ans jour pour jour: LE MIROIR du dimanche 07 novembre 1915

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(JOUR 461 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

La rencontre entre le Roi d’Angleterre George V et un général français, sans que le nom de ce dernier soit cité. Une rencontre sur le plat pays du nord de la France.

Les dégâts comparés de l’artillerie française et allemande:

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pour prouver la solidité des constructions françaises ou l’inefficacité des armes allemandes ?

Le Miroir de cette semaine visite les champs de bataille de l’Europe.

Dans les Balkans, on nous évoque la retraite héroïque des Serbes au Nord-Ouest. 

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Il faut dire que notre alliée subit les attaques des Austro-Hongrois à l’ouest, des Allemands au nord et des Bulgares à l’est. Malgré l’aide de l’aviation alliée, c’en est trop pour une petite armée. Bien sûr la retraite se fait en détruisant des ponts pour éviter une avancée adverse trop rapide.

Toujours dans les Balkans…

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le Monténégro tient tête à l’Autriche. Pour l’instant car la situation va bien changer dans les mois qui viennent.

Non loin de là, en Italie, la guerre se déroule en montagne. Il est difficile de ravitailler les pièces d’artillerie en munitions.

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Alors, ce sont les hommes qui portent cela sur leur dos.

La guerre maritime de l’alliée de la France: les Britanniques.

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Un dessin pour expliquer les actions des sous-marins en Baltique et suivant le dessin les nombreux navires allemands coulés, navires amenant du ravitaillement bien entendu.

En double page centrale,

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l’exploit de l’intrépide lieutenant anglais Hugues depuis un sous-marin, en mer de Marmara. Cette mer se situe entre les détroits du Bosphore (qui la relie à la Mer Noire) et des Dardanelles (qui lui donne une sortie vers la Méditerranée). Mer intérieure turque à l’époque, que seuls les sous-marins peuvent atteindre. Le lieutenant Hugues, depuis ce sous-marin, réalisa un sabotage d’une voie ferrée sur terre et put retourner. Dans la même action, un bateau turc fut arraisonné bien que celui-ci semblait bien inoffensif.

Retour en France avec d’autres photos des conséquences de cette offensive en Champagne des troupes françaises, le mois dernier.

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des tranchées remplies de cadavres allemands. Triste spectacle.

Ailleurs, ce sont des croix allemandes indiquant la tombe de 4 officiers allemands tués lors d’un bombardement

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Pour une fois, le commentaire est bien plus compatissant. On y lit la traduction de ces mots: Ici reposent des officiers de la Landwehr, quatre braves tombés le 23 décembre 1914 au cours du 9ème combat de la journée.

Pour terminer, en dernière page, trois vues en rapport avec l’assassinat d’Edith Cavell en Belgique.

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Cette infirmière anglaise née en 1865, travaillait dans une institut à Ixelles en Belgique. Elle continue d’y exercer sa profession même sous l’occupation allemande. Elle participe à l’évasion de soldats alliés vers les Pays-Bas restés neutres. Le réseau est découvert par les Allemands, surement donné par les Anglais, et les principaux organisateurs sont jugés par un tribunal militaire. Edith Cavell est rapidement exécutée. Ce crime provoquera un tollé international du même ordre que l’attaque du paquebot R.M.S. Lusitania, catastrophique pour l’image du Reich. Une erreur majeure qui pèsera lors du débat américain précédent l’entrée en guerre des Etats-Unis.

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