Archives mensuelles : septembre 2018

107 POILUS de CADEROUSSE, 107 destins… BACCHINI Orfeo (RÉÉCRITURE)

107 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 107 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Septième nom de la liste: Bacchini Orfeo.

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Première face du Monument.

Texte réécrit à la fin de cette recherche sur les Poilus de Caderousse.

Bacchini Orfeo est le fils d’un couple d’immigrés italiens arrivés en France entre 1891 et 1895. Francesco Bachini né en 1862 à Bientina, un village agricole à dix kilomètres à l’est de Pise, a certainement quitté  son pays pour fuir la misère en exerçant sa profession de terrassier dans le sud de la France. Marié à Giuseppe Gargani, ils partent pour la France après la naissance de leur premier enfant, Flora, une fille venue au monde en 1893 en Toscane.

Dans un premier temps, le couple s’installe à Noves, dans les Bouches-du-Rhône, village situé non loin d’Avignon, à l’est de Chateaurenard, sur la rive gauche de la Durance. C’est là qu’Orfeo vient au monde le 30 décembre 1895.

Deux autres enfants vont suivre: Celina née le 15 septembre 1897 et Paul le 09 mars 1899. Après cette naissance, le couple déménage en Arles où Bruno Bianco, un troisième garçon, vient compléter la fratrie, le 03 août 1901. Orfeo, Celina, Paul et Bruno sont donc des jeunes français nés de parents italiens.

C’est donc au début du XXème siècle que le couple Francesco-Giusseppa vient « planter sa tente » à Caderousse. Le père a monté une entreprise de maçonnerie. On retrouve de petit monde dans le recensement de 1906.

Le père de Giusseppa a rejoint sa fille et ses petits enfants dont la transcription des noms semble un peu approximative- problème de communication entre l’agent recenseur et des concitoyens ne pratiquant pas très bien le Français-. Ils vivent quartier Vénasque dans le village. Malheureusement, le père n’est plus là. Il est décédé le 13 octobre 1904 au village. En lisant son acte de décès, on apprend que son jeune beau-frère Pietro Gargani a lui aussi franchi les Alpes.

Au recensement de 1911, le dernier avant la Grande Guerre, les enfants les plus âgés ont trouvé du travail dans le village. Les Bachini habitent dans une maison sur le cours de l’est, actuellement cours Aristide Briand.

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Une Laura qui nous avait échappée travaille comme ouvrière des balais chez Vivet. Ou est-ce le second prénom de Flora ?

Une Flora qui a quitté le foyer pour se mettre au service de patrons, comme domestique. Mais peut-être a-t-elle été inscrite deux fois ?reynaud-boissel-liste

C’est la bonne des Reynaud dont le chef de famille est Paul qui ne manquait pas une occasion de faire savoir qu’il n’avait rien à voir avec la grande figure politique de la Troisième République. Effet du hasard, il s’agissait là de la future belle-famille de Léonce Guérin, le frère de mon grand-père Gabriel. Second hasard, ce sont les voisins de la famille de ma grand-mère paternelle, les Boissel, dont on lit le nom de Philine, futur épouse de Gabriel,  alors âgée de 7 ans. Pour le recensement, ils habitent dans le secteur du Cercle en fait place Jean Jaurès où de trouve la maison de famille des Boissel tout comme la boucherie des Reynaud aujourd’hui tenue par Pierre Laufmoller.

Orfeo-Orphée Bachini, né bizarrement en 1897 alors qu’on est sûr de sa naissance en 1895, s’est lui aussi mis aux services de patrons.

Il est domestique chez les Bernard dans une ferme des Cabanes.

Voilà, nous sommes à la veille de la Grande Guerre. Le nom d’Orfeo Bachini apparaît sur le Monument aux Morts du cimetière de Caderousse comme sur la plaque de l’église.

Mais il n’apparaît pas sur le site de Mémoire des Hommes comme MPLF de la Grande Guerre. Pas d’Orfeo également dans les registres matricules du Vaucluse, des Bouches-du-Rhône, du Gard, de la Drôme, de l’Ardèche, des Basses-Alpes…

Où est-il passé entre 1911 et 1914 ? Il doit avoir été appelé sous les drapeaux en décembre 1914 comme tous les gars de la classe 1915. Mais dans quel département ?

A suivre: Louis Berbiguier.

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116 POILUS de CADEROUSSE, 116 DESTINS… Emile SAUVAGE.

116 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 116 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Cent-neuvième Poilu: Emile Laurent Sauvage.

Quatrième face du Monument aux Morts.

Emile Sauvage est indiscutablement le Poilu caderoussien le plus connu et celui dont je n’ai guère eu à faire de recherche pour raconter sa fin dramatique. D’une part, la correspondance qu’il adressa à son épouse fut publiée en 2008 par les éditions Elan Sud d’Orange, d’autre part, appartenant au même 118ème RTI ou RIT d’Avignon que mon arrière-grand-père Adrien Guérin, il est décédé le même jour que lui, au même endroit et de la même cause.

Emile Sauvage est un Poilu de Caderousse de part sa naissance le 6 mai 1878 et sa jeunesse passée au bord du Rhône. Mais c’est aussi un Poilu sorguais de part son mariage et son installation dans cette commune industrielle du Vaucluse.  Il est donc inscrit sur deux monuments aux morts, à Caderousse et à Sorgues. Malgré son départ comme d’autres l’ont fait, il n’a pas été oublié dans sa commune de naissance en 1937 lors de l’érection du monument du cimetière.

Son père Marius Jean-Baptiste, Caderoussien de naissance, avait pris pour épouse Anne Coye, fille d’un boulanger  d’Orange. Les noces avaient été célébrées à Nîmes aux alentours du 14 juillet 1877 où cette dernière résidait auprès de son frère. Les mariés s’installèrent à Caderousse, rue Saint-Louis où Marius était maréchal-ferrant. Par la suite, il ouvrira une boutique de quincaillerie. Rapidement, Emile arriva dans le couple de Marius et Anne. Ce devait être leur seul enfant. Un fils unique, c’était chose exceptionnelle à l’époque.

 

La famille Sauvage en 1891.

La mère d’Emile allait d’ailleurs décéder assez jeune, en 1897, à l’âge de 44 ans. A cette date, son époux n’était autre que le Maire de Caderousse. Ce fut d’ailleurs son adjoint qui enregistra ce décès sur le registre de l’Etat-Civil. Marius Sauvage fit deux mandats à la tête de la commune, de mai 1888 à mai 1900. Comme de nos jours les conseils municipaux étaient élus pour une durée de six ans.

En parallèle à son mandat local, Marius Sauvage fut élu Conseiller Général du Canton d’Orange-ouest et obtint le grade symbolique d’Officier d’Académie, tout cela à un âge relativement jeune, avant la cinquantaine. Il se remaria en 1900 avec la directrice de l’école de Caderousse, Reine Marie Boumias, originaire de l’Isle-sur-Sorgue. Le 25 mars 1902 naissait le petit frère d’Emile, Charles Marie Jean.

Emile connut une scolarité brillante. Bien que considéré comme étant d’un niveau d’instruction 3 lors de sa conscription, il aurait pu sans problème bénéficier d’un niveau supérieur de 4, étant titulaire d’un diplôme d’ingénieur agronome obtenu à l’Ecole Nationale d’Agriculture de Montpellier.

Après s’être engagé le 31 octobre 1898 en devançant l’appel, Emile n’allait effectuer qu’une année de service seulement, au 58ème Régiment d’Infanterie d’Avignon.

C’est après son armée, en 1907 qu’Emile allait se déplacer dans son cadre professionnel. On le retrouve en Algérie, à Philippeville  comme jardinier à la ferme Barrot. De son séjour au Maghreb, il ramènera en métropole des essences d’arbres nouvelles qu’il fera pousser dans sa nouvelle entreprise agricole, à la ferme Sainte-Catherine à Montfavet, en 1908.  Puis ce sera Sorgues et la ferme des Ayraux au quartier des Garrigues. C’est dans cette ville qu’il rencontrera sa future épouse, Claire Henriette Jambon, celle qu’il appellera Clairette dans ses nombreuses lettres. Ils se marieront le 5 juillet 1913 et s’installeront quartier de Jouve de cette ville.

Le couple n’allait vivre ensemble qu’une seule année puisque dès le 3 août 1914, Emile était rappelé sous les drapeaux. Il était alors âgé de trente six ans et c’est tout à fait naturellement qu’il allait rejoindre le 118ème RIT d’Avignon en tant qu’adjudant. C’est là que le parcours d’Emile et celui de mon bisaïeul Adrien Guérin se conjuguent bien qu’ils n’aient pas servi dans la même compagnie.

Beaulieu-sur-Mer, Nice, pour défendre la frontière face aux Italiens alors alliés des empires centraux et à l’engagement incertain. Puis direction l’est de la France devant Dijon pour défendre la ville face à la déferlante allemande d’août 14. Le destin de nombre d’hommes du 118ème Territorial allait basculer quand quelques compagnies du régiment furent envoyés au front, en Champagne, devant Reims. Pendant ce temps, Claire s’occupait seule de la ferme et allait mettre au monde le premier et unique enfant du couple, Albert, le 9 janvier 1915. Alors que le couple s’attendait à avoir une fille, Emile ne verra son garçon que quelques jours de septembre, les permissions étant distribuées avec parcimonie par la hiérarchie militaire et la naissance d’un enfant n’étant pas un motif de cause majeure.

Une explosion d’une grosse mine allemande à proximité du fort de la Pompelle fin 1914 eut pour conséquence le détachement d’hommes du 118ème en renfort aux sapeurs du Génie. Leur mission: creuser une série de puits anti-mine à distance du fort pour contrecarrer le travail des sapeurs allemands, puits conséquents puisque profonds de dix-huit à vingt mètres. Voilà les Avignonnais transformés en taupes !

La situation dégénéra les 19 et 20 octobre 1915 avec un violent bombardement allemand préparant une attaque de l’infanterie. Aux obus conventionnels étaient mêlées des armes chimiques. C’est ce nuage de gaz moutarde qui décima les Territoriaux d’Avignon. Gravement intoxiqués, Emile comme Adrien allaient décéder à l’ambulance, le 21 octobre 1915, à Ludes pour Emile, à Damery pour Adrien. Ce jour-là, le 118ème RIT perdit 50 hommes. Si l’on enlève cinq décès causés par une maladie contractée au service, on peut penser que les quarante-cinq autres morts le furent à cause des gaz, sur le champ de bataille mais aussi à Epernay, Ludes, Damery et Bourgault où ils furent évacués. Emile Sauvage était âgée de 37 ans et 5 mois.

Après-guerre, Claire allait se remarier le 30 août 1919 avec Christian Constant. Il fallait bien un homme pour s’occuper de la ferme et élever le petit Albert.

Fiche matricule d’Emile Laurent Sauvage de Mémoire des Hommes.

Emile Laurent Sauvage matricule 233 de la classe 1898, bureau de recrutement d’Avignon, pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Peut-être les descendants ayant donné l’autorisation de publier la correspondance d’Emile auront à rectifier cette biographie si elle parvient à leur connaissance.

A suivre… Lucien Sauvage.

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Balade au pays de La CÈZE, aux CASCADES du SAUTADET.

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è pericoloso sporgesi.

C’est ce que les accompagnateurs de la randonnée ne manqueront pas de dire aux marcheurs, dans la langue de Molière, en s’approchant, non pas d’un tunnel mais des cascades du Sautadet.

En effet, par temps humide, le caillou lisse glisse et le bain engendré pas bien chaud ! Il faudrait pourtant que le caillou soit humide même sous un ciel bleu, pour qu’un orage tombé la veille rende les eaux de la Cèze, dans les cascades, en furie.

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La Cèze… un petit affluent du Rhône qu’il rejoint au nord de l’Ardoise, lieu-dit industriel de Laudun que nous avons visité en mai dernier, du côté du camp de César.

Petite sœur de l’Ardèche et du Gard, ses colères n’en sont pas moins autant dévastatrices quand les eaux déferlent des Cévennes et s’étalent dans la plaine de Bagnols. En 2002, un supermarché et quelques magasins modernes furent rayés de la carte en aval du pont de la nationale, après un très violent épisode cévenol.

La peur engendrée par ce pourtant paisible ruisseau a poussé la municipalité de Codolet, en dessous de Marcoule, à rehausser ses digues en 2015, ce qui donne au village, pour peu qu’on le voit d’en-haut, des faux airs de kibboutz ou de camp… sans miradors. Pourtant ce village ne craint plus rien des caprices du Rhône aménagé par la CNR.

Pas de souci de cet ordre pour La Roque-sur-Cèze construite à hauteur suffisante pour ne pas souffrir des colères de la Cèze. Même chose pour le pont qui enjambe la rivière avec des piles disproportionnées par rapport au peu d’eau qui y passe dessous la plupart du temps. Mais les anciens étaient prévoyants !

En cette saison d’étiage, quelques bancs de sable apparaissent ici et là. Alors, si un-e conjoint-e, un-e ami-e souhaite vous accompagner, voir les cascades sans marcher sur les dix-neuf kilomètres du circuit concocté par nos organisateurs-accompagnateurs…

Tracé

 

…qu’il-elle amène sa pelle et son seau ! Non pas pour retourner en enfance, non ! Qui sait, en fouillant un peu les sédiments descendus des Cévennes, avec un peu de chance, il-elle trouvera peut-être un petit caillou jaune et brillant…  le début de la fortune… pour réparer le toit de la « chapelle »!

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Article paru dans le blog d’Ancône Culture et Patrimoine

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JEUX: la reprise des LUDIVORES un peu tristounette (mercredi 12 septembre)

Bizarre ! Habituellement, il y a foule pour les retrouvailles ludiques après l’été des joueurs des Ludivores. Cette année, quelques tables préparées par les accueillants sont restées libres.

Le concepteur de jeu Jean-Michel Urien est venu nous présenter son jeu édité depuis peu. Un jeu à quatre que nous avons testé sur deux parties. Une seule n’avait pas suffi. 

Je pensais qu’il s’agissait d’un jeu tout juste sorti mais je vois qu’il date d’avril 2014. WELCOME TO ABILENE est un mélange de poker, de 1000 Bornes sur fond de western: rentrer le plus gros troupeau à Abilene, ville du Texas où un collègue ludivore était passé cet été.

Sensation mitigée. Jeu très aléatoire. Très difficile de faire quelque chose de bien quand les cartes ne vous aident pas.

Suite de la soirée avec un jeu pas encore sorti aux dires de Yannick de l’Amusoir: BIG MONSTERS. Tric Trac annonce sa sortie effectuée en juillet dernier. Décidément !

BIG MONSTER. Un jeu de tuiles, de draft. Il faut monter son monde de monstres en deux fois dix tours. On joue en équipe de deux mais la concertation entre les joueurs est difficile. Quant à aller gêner le jeu des autres, les tuiles sont un peu petites pour être visibles de loin !

De plus le calcul final est encore plus complexe que pour SEVEN WONDERS, ce n’est pas que de le dire !

A l’arrivée, victoire de l’équipe de Yannick qui a déjà joué deux parties. Le score de l’équipe se fait sur l’équipier ayant le moins de points.

A revoir…

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ll y a presque 100 ans jour pour jour: J’AI VU du 15 septembre 1918

(JOUR 1506 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

Le vainqueur Foch et le vaincu Hindenburg font la une symbolique de ce J’ai Vu. La victoire semble avoir choisi son camp.

Sur la une intérieure, un jeune soldat allemand tué au fond d’un trou. On nous dit que les Allemands ont appelé la classe 1920. Du côté français, on s’est arrêté à la classe 1919.

Des chasseurs alpins près de Reims…

…à la Croix Saint-Pierre…

…dans une forêt pour monter en ligne.

Une escadrille écossaise pose pour les objectifs.

Dix-huit appareils absolument semblables… armés d’une mitrailleuse à portée de main du pilote… qui doit toutefois se lever pour tirer.

Une page hommage aux Britanniques ayant enfoncé la ligne Hindenburg sur la Somme et dans le Nord.

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ll y a 100 ans jour pour jour: LE MIROIR du dimanche 15 septembre 1918

(JOUR 1505 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

Beaucoup de vues sur les troupes britanniques cette semaine dans le Miroir avec celle de la Ligne Hindenburg que les Canadiens viennent d’atteindre et de dépasser.

Etablie pendant l’hiver 1916-1917, les Allemands la présentaient comme inviolable. Leur retraite de l’automne 1918 a démontré le contraire.

Attaque des Britanniques dans le Nord, du côté d’Argentifères, Douai, Cambrai.

Du matériel allemand (pelles, fusils…) pris aux Allemands dans la Somme.

Ici, dans l’Aisne, une grosse pièce d’artillerie de marine, montée sur camion, a été repérée par un avion qui a guidé le tir français qui l’a détruite.

Par contre ce canon pris avec ses munitions par les Canadiens a été retourné contre les Allemands.

Avion allemand abattu par la DCA.

Par contre, l’As des As Fonck montre le blason de l’avion allemand qu’il vient d’abattre.

Feu d’artifice chez les Yankees qui sont maintenant plus de 500 000 à combattre sur le front occidental.

Destruction d’une ligne de chemin de fer et lancé de fusées éclairantes.

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La prestigieuse correspondance du citoyen Alexandre Dumont- 6/15 lettres de CUBA

Le 26 août 1848, Alexandre Dumont est à Cuba, à Trinidad, une ville de l’ouest de l’île. Il est agent consulaire, vice-consul de la République Française. Ce ne sont pas les ors du pouvoir à Paris comme il l’avait peut-être imaginé pendant la Révolution de Février mais c’est tout de même un poste de représentation.

Il va garder de cette époque quelques retours de courrier de correspondances avec le gouvernement central ou avec le pouvoir local, le maire de la ville en quelque sorte.

A ce dernier, il demande à ce qu’un passeport soit délivré à une personne proche du vice-consul et Juan Herrera Davila, le Maire de Trinidad lui répond que la remise de ce papier ne fait pas partie de ses compétences. Les textes sont bien entendu en castillan, écrits d’une belle écriture régulière. L’une de ces lettres est accompagnée de l’enveloppe qui l’a contenue avec un tampon du Gouvernement local.

 

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Connaissez-vous la FULIGINOCHRONOLOGIE ?

Manifestement le correcteur orthographique du Mac, non !

Personnellement, il a fallu que j’assiste à une conférence des Journées Préhistoriques de Malataverne (quelques kilomètres au sud de Montélimar) pour savoir ce que c’était que cette science initiée par une doctorante à la Sorbonne, Ségolène Vandevelde, membre de l’équipe de fouilles de la grotte Mandrin.

La grotte Mandrin est située sur le flanc de Roucoule, un des trois sommets de Malataverne…

…qui domine l’entrée de l’autoroute A7 de Montélimar-sud.

 La Fuliginochronologie est donc l’étude des suies, les résidus laissés par la combustion. En effet, à l’instar des millions de véhicules venus de toute l’Europe circulant sur l’autoroute de la vallée du Rhône, les hommes de la préhistoire produisaient des fumées, certes, en quantité minime, eux, quand ils s’arrêtaient sous le porche de la grotte Mandrin… pour se chauffer, le climat de l’époque étant polaire (Ah les heureux temps… après les suées qu’on a prises il y a peu !)… pour faire cuire les viandes de leurs repas… pour incinérer leurs morts… on ne sait pas trop pour l’instant.

Ces suies se déposaient sur le plafond de la grotte puis étaient recouvertes de calcite, puis à nouveau de suies au passage suivant des visiteurs sapiens et ainsi de suite, c’est le cas de le dire.

Par la suite, ces morceaux de calcaire recouverts de suie et de calcaire chutaient sur la couche archéologique et ont été conservés jusqu’à nos jours où les chercheurs travaillant sur le site autour de Ludovic Slimak du CNRS. Conservé en parfait état au point où le nez de la doctorante arrive à sentir les odeurs de bois, celles de graisses.

Ségolène ramasse donc ces petits morceaux de plafond et arrive à les faire parler.

Les résultats sont extraordinaires puisqu’elle arrive à trouver des séquences d’occupation de la grotte Mandrin par l’homme préhistorique d’une remarquable précision. Alors que la Carbone 14 date les objets de 500 à 2000 ans près pour des périodes si reculées, elle est parvenue à mettre en exergue 18 passages de sapiens sur quelques années vers 42 000 ans ! ! En arrivant aussi à savoir en quelle saison la grotte a servi d’Ibis Budget pour ces visiteurs de passage.

Un bon en avant phénoménal pour la préhistoire. A suivre… après la campagne de fouilles 2019 à la grotte Mandrin.

Le logo de l’association ArchéoMala s’occupant de cette grotte, oeuvre de l’artiste Benoît Loche.

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116 POILUS de CADEROUSSE, 116 DESTINS… Paul Ruat.

116 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 116 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Cent-huitième Poilu: Paul Auguste Ruat.

Quatrième face du Monument aux Morts.

Paul Ruat est né à Caderousse le 06 janvier 1894. Il appartient à une grande fratrie de neuf enfants mis au monde par le couple formé de Frédéric Victor Ruat et Louise Madeleine Berbiguier.

Victor, le père, est un Caderoussien de souche né en janvier 1856 quartier du Panier. Il travaille à la ferme de ses parents.

Louise, la mère, est née en 1864, plus jeune de huit ans que son mari. Elle passera sa jeunesse dans la ferme paternelle aux Cabanes.

Victor et Louise se marient à Caderousse le 19 avril 1882 et vont s’installer dans un premier temps quartier du Brout. Au fil des actes de naissances de leurs enfants, on apprend qu’ils vont vivre par la suite chemin d’Orange, au Panier, à l’Escient avant de venir s’installer intra-muros au début du XXème siècle rue Pied Gaillard puis rue de l’Hardy et enfin retourner à l’Espinet.

De cette union vont naître donc neuf enfants, quatre filles et cinq garçons. Trois de ces enfants n’atteindront pas l’âge adulte, Augustine née en avril 1889 décèdera quelques mois après sa naissance, Marius Léon né en octobre 1898 disparaîtra à l’âge de cinq ans et neuf mois et Caroline Thérèse venue au monde en février 1903 décèdera en avril 1904. Sa mère Louise la rejoindra dans la mort quelques mois après, le 26 avril 1905.

A cette date, sa file aînée Victoria Louise née en mars 1884 s’est déjà mariée avec Alfred Cappeau le 27 septembre 1902. Elle vivra jusqu’en 1958.

Léonie, la cadette née en 1885 prendra pour époux Jules Pommier le 10 février 1906, on va le lire ci-dessous.

Le premier garçon du couple arrive le 03 juillet 1891. Il s’agit de Gabriel Jules Victor qui, malgré les deux blessures contractées pendant la Grande Guerre atteindra un âge avancé et s’éteindra à Beaucaire en 1985 !

Enfin voici Paul Auguste, le Poilu né en 1894.

Voici donc la première photographie de la fratrie à l’occasion du recensement de 1896.

Victor et Louise, les parents, Victoria, Léonie, Gabriel et Paul, les enfants.

En 1906, la situation familiale a bien changé. Victor élève seul ses enfants puisque Louise est décédée. Victoria l’aînée a quitté le foyer en se mariant, contrairement à Léonie qui y est restée et y a ramené son mari Jules et son fils Henri. Un petit Julien, Jules Jean pour l’état-civil a complété la fratrie. Venu au monde le 09 décembre 1900, il se mariera en 1923 avec Marie Alexandrine Muret.

Les années passent. En 1911, seuls Louis et Julien demeurent avec leur père, quartier de l’Espinet.

De son côté, Paul est toujours présent au village. Il a appris à conduire des véhicules automobiles et il est devenu le chauffeur du docteur Marie Joseph Rochette.

Ce jeune médecin tout juste sorti de la faculté de médecine exerce sa profession au village et habite avec ses parents et sa grand-mère paternelle, quartier de l’Eglise. Les employés de maison, le chauffeur Paul Ruat et la bonne Marie Bonnefoi, résident également sous le même toit.

C’est là que la guerre trouvera Paul. La classe 1914 à laquelle il appartient sera appelée sous les drapeaux par anticipation, en septembre 1914. Le 08, Paul rejoint le 2ème Régiment du Génie à Montpellier.

Une fois n’est pas coutume, commençons par la fin qui mérite qu’on s’y attarde. Né en 1892 et incorporé en 1913, Louis fait partie de ces hommes qui sont sur place quand la guerre éclate et qui vont donc subir un maximum de pertes dans le minimum de temps, le premier mois de la guerre. C’est certainement sa qualité de chauffeur qui lui a fait intégrer cette unité.

Il passe ensuite au 1er Génie de Versailles en octobre 1916 puis cette unité étant scindée en deux pour soulager son administration, il gagnera le 21ème Régiment du Génie à sa création le 1er juillet 1917.

Direction le front d’Orient pour quelques compagnies de cette unité, pour y creuser des tranchées ou des galeries de mines. A Salonique, les Franco-Britanniques appuyés par des Italiens, des Serbes, des Grecs combattent les Bulgares, alliés des Turcs, des Autro-Hongrois et des Allemands.

Ce front sur lequel vont combattre 400 000 Français est loin d’être une destination touristique. Aux risques inhérents de la guerre qui tueront 10 000 combattants s’ajoutent ceux créés par les maladies. L’eau potable manque et pourtant il faut alimenter des centaines de milliers d’hommes en plus des populations autochtones. Des maladies inconnues sur le front oriental décimeront les troupes. Le paludisme tuera 10 000 soldats et rendra malades 150 000 autres qui ne seront jamais reconnus comme blessés de guerre. La dysenterie, le typhus, le scorbut, les maladies vénériennes en tueront 10 000 autres, sans oublier, à la fin de l’état 1918, la grippe espagnole.

C’est de complications causées par ce virus que mourra le Caderoussien Paul Ruat, le 16 octobre 1918 à Lesnicar ou Lesuica en Albanie, non loin de la frontière avec la Macédoine, non loin de la grande ville de Bitola ou Monastir autour de laquelle s’articula longtemps le front.

La ville où était implanté un hôpital annexe s’appelle de nos jours Leshnicë, en Albanie. Le 16 octobre 1918, Paul Ruat était âgé de 24 ans et 9 mois. Il avait eu la joie et le soulagement de vivre la fin des combats en Orient avec la capitulation de Bulgares et l’armistice du 28 septembre 1918.

Mais on continue à mourir de la guerre même quand les combats cessent.

 

Fiche matricule de Paul Auguste Ruat de Mémoire des Hommes.

Paul Auguste Ruat matricule 433 de la classe 1914, bureau de recrutement d’Avignon, pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Le patronyme Ruat est encore présent dans le Vaucluse et dans le Gard. Si quelqu’un reconnaît en Paul Auguste un ascendant  indirect, qu’il n’hésite pas à se manifester pour compléter ces quelques lignes.

A suivre… Emile Sauvage.

Deux mots sur la Guerre de ses deux frères

Gabriel Jules Victor (798-classe 1911 Avignon) soldat dans l’Infanterie, le sera blessé deux fois… le 23 janvier 1915 à Tracy-le-Mont par un éclat d’obus au bras gauche.

Louis Victor (1241-classe 1916) servira dans l’artillerie à compter un 07 janvier 1916, au 38ème R.A. puis au 115ème R.A. Il sortira indemne de la Grande Guerre.

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Quand le Tour franchit le Rhône…. 6/10 le pont de Saint-Gilles.

Il ne s’agit pas du pont vert actuel, moderne, fonctionnel, sûr et présentant tout de même un certain cachet. Non, il s’agit de ce pont suspendu…

…souvent photographié sur les cartes postales anciennes qui remplaça le pont de barques mais qui ne fut jamais trop solide. D’ailleurs, quand le Tour de France 1938 l’emprunte lors de l’étape Montpellier-Marseille du lundi 11 juillet…

…on voit bien que même sans bombardement, le pont n’est pas en bonne santé…

…comme l’indique ce panneau de chantier. Le Tour passe mais les problèmes demeurent et demeureront quelques dizaines d’années pour ses riverains camarguais.

C’est la circulation automobile moderne qui mit à mal la structure. En empruntant la machine à remonter le temps dans les revues sportives et en s’arrêtant dans les années 20, le pont semble en bon état.

1929, étape Perpignan-Marseille, onzième de rang, longue de 366 kilomètres… joli rallye ! Victoire d’André Leducq au Vélodrome de Marseille (pas au stade-vélodrome qui n’est même pas en projet) et comme le dit la légende de la photo, Dewaele, au centre du deuxième peloton, sur le pont du Petit-Rhône. Maurice De Waele, maillot jaune depuis Perpignan et qui le restera jusqu’à Paris.

Deux ans auparavant… 1927, un peu la même histoire. C’était aussi l’étape Perpignan-Marseille, treizième de l’épreuve. Au Vélodrome Jean-Bouin de Marseille, quartier Sainte-Marthe, je crois, c’est De Waele qui l’avait emporté au terme d’une randonnée de 360 kilomètres !  A l’instar de ce dernier deux ans plus tard, le Luxembourgeois Nicolas Frantz était en jaune depuis Luchon et allait le rester jusqu’à Paris.

Mais, en conclusion, il n’est pas mal le pont moderne… et plus solide !

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