(JOUR 38 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)
Les succés des Alliés dans cette bataille de la Marne ne font plus de doute mais les communiqués restent étrangement modérés, un peu comme si on n’y croyait pas tout à fait du côté de l’Etat-Major et du gouvernement, après plusieurs semaines de recul et la peur d’un nouveau siège de Paris.
On gagne du terrain, notre avance est lente, la situation est satisfaisante et les Allemands esquissent un mouvement de recul… à cause de problème de ravitaillement (fait historiquement exact)… pas de triomphalisme, tout est dit avec modération.
Une fois n’est pas coutume, la photo d’un aviateur en première page, pas un aviateur français honoré pour ses succès ou disparu en héros, non, le portrait d’un aviateur allemand fusillé par les siens pour être resté ami avec le célèbre Roland Garros! D’autres journaux de ce jour relaient cette information mais je n’ai pu trouver nullement confirmation de ce fait, l’exécution d’Helmuth Hirth pour haute trahison.
D’autres illustrations aèrent un peu ce numéro:
la carte des opérations sur l’est parisien en page 3
un véhicule tirant un canon en page 4, photo prouvant que nous sommes encore dans une guerre de mouvement et faisant penser aux taxis de la Marne.
Pour la première fois dans ce titre, le journal ouvre une rubrique sur les noms de blessés soignés dans les hôpitaux (souvent de fortune) marseillais.
Et la liste est conséquente, preuve de la violence de ce premier mois de guerre.
On ne peut plus cacher à la population que cette guerre qui devait être rapide et sans risque a changé de dimension.
Les brèves locales font toujours état des arrivées de réfugiés et de blessés. Mais voici deux articles nous éloignant un peu du conflit mondial. A Marseille…
où un orage dantesque a désorganisé les activités civiles et militaires. On est à la saison des épisodes cévenols.
A Caderousse
où un noyé a été retrouvé aux Cabanes (quartier situé à quelques kilomètres à l’ouest du village et bordant le Rhône)… serait-ce un déserteur?










