(JOUR 32 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)
Les censeurs (la censure a été votée le 05 août) et le pouvoir militaro-politique doivent avoir cogité un moment avant de se résoudre à annoncer la nouvelle aux Français: face à l’avancée allemande, le gouvernement a quitté Paris pour Bordeaux (le 02 septembre en réalité), la capitale étant plus que jamais menacée et un nouveau siège (après celui de 1870) quasi inévitable.
Aussi la lecture du journal commence par un vibrant
suivi des déclarations de Gallieni qui doit défendre Paris
du Président de la République Raymond Poincaré
et même du Kaiser qui rêve de défiler dans Paris et qui veut montrer toute la volonté allemande.
Toutefois, en marge de la guerre, le journal consacre une place de choix à l’élection du nouveau pape Benoît XV à Rome avec la seule photo du numéro du jour.
En page intérieure, se pose la question de la neutralité de l’Espagne, tiraillée entre ceux qui souhaitent l’intervention aux côtés des Alliés (le roi, des partis républicains) et ceux qui souhaitent la non-intervention (le gouvernement).
Pour donner un peu de baume au coeur dans cette actualité angoissante, une anecdote d’Alsaciens de l’Armée allemande ayant retourné leurs armes contre elle.
Toujours des blessés de retour du front qui sont soignés où l’on peut tant il y en a: la caserne Bayard de Grenoble, les thermes d’Uriage… avec la gare Saint-Charles à Marseille transformée en centre de tri… et les journalistes en quête d’anecdotes… certainement pas toutes publiables dans le Petit Marseillais…
Notable, en première page, un article signé d’un certain Caderousse (!), article qui approuve la censure imposée par Gallieni: dorénavant les manchettes des journaux trop larges seront interdites (les gros titres = pas plus de 2 colonnes) ainsi que la vente de journaux à la criée. Où va donc se fourrer l’oeil des militaires!!!
Quant au vrai village de Caderousse, on apprend qu’une collecte de linge et d’objets divers a eu lieu pour l’hôpital militaire installé dans le collège de jeunes filles d’Orange (encore un hôpital de fortune) et que des dons (en espèces) peuvent être déposés à la mairie et à l’église.