
(JOUR 47 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)
Le Petit Marseillais du 19 septembre fait état de contre-attaques allemandes sans conséquence

dans cette période de stabilisation du front sans progressions notoires de part et d’autre. Il en sera ainsi quelques mois. Sans journalistes sur le front (et on le comprend autant par la main-mise militaire que par la dangerosité de la chose), les journaux en sont réduits à reproduire les dépêches des uns et des autres, quelquefois d’autres journaux.
Preuve de la mondialisation de cette guerre, deux articles.
L’un reproduit une déclaration du tsar Nicolas II appelant les Arméniens à combattre sous sa bannière contre les Allemands, tous les Arméniens, pas seulement ceux de Russie.


On sait ce qu’il adviendra des Arméniens de l’Empire Ottoman!
Cet autre article signé du fameux journaliste Caderousse est plus exotique.


Les Sikhs et les Gourkhas, citoyens de Sa Majesté George V, arrivent combattre dans le nord de la France. Ils viennent du Penjab et du Népal et l’auteur de ces quelques lignes espère qu’ils feront aussi peur aux soldats germaniques que les soldats africains de l’Empire colonial français. On reparlera dans quelques temps de ces Sikhs et Gourkhas.
Et toujours cette longue liste des blessés soignés dans les hôpitaux de notre région. Sous le titre

voici les différentes villes citées ce jour,










Il est à noter qu’à Viviers, en Ardèche, c’est l’Hospice des usines Lafarge (le cimentier) qui a été réquisitionné par l’Armée.
La seule illustration du journal en page 4

un certain général Jaquin devenu général et médaillé de la Légion d’Honneur.
Ce n’est que bien plus tard, après la Seconde Guerre que le Poilu de 14 sera véritablement considéré à la juste valeur de ses souffrances et sacrifices et le mythe des généraux dans la célébration mémorielle de cette grande tragédie prendra du plomb dans l’aile.