Archives mensuelles : décembre 2016

Il y a 100 ans jour pour jour: LA GUERRE PHOTOGRAPHIÉE du 21 décembre 1916

dsc00097

(JOUR 872 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

Sur la Somme, un obusier anglais. Décidément, on parle beaucoup de cette bataille de la Somme, beaucoup plus que Verdun. Mais la Somme était voulue par l’Etat-Major français alors que Verdun a été subi… d’où ces choix éditoriaux dans une presse aux ordres.

Toujours sur la Somme, un impressionnant campement de cavalerie non loin du front:

dsc00098

Et pour parler artillerie comme dans la une:

dsc00103

Un énorme canon français de 320 sur rail, de la qualité comparé à…

dsc00105

la camelote à Krupp (aciéries allemandes réputées). Sans commentaires supplémentaires !

Le front d’Orient avec ces vues de la Marine franco-britannique en Grèce pour essayer d’impressionner les Grecs favorables au Roi et à l’alliance avec les Allemands.

dsc00099

Sur le front d’Italie, une rencontre entre chefs, en Maurienne.

dsc00100

Cardona et Joffre font le point d’une situation… qui va bientôt devenir critique pour les Italiens… qui auront alors besoin des Français à leurs côtés.

Un »Tricar-ambulance » dans le texte pour éloigner rapidement un blessé loin du front.

dsc00101

Quand on sait le nombre de blessés qui fit la guerre…. on aurait dû en avoir bien plus que quelques exemplaires… pour la Presse !

dsc00102

Le genre de document totalement incompréhensible car trop imprécis: le drapeau d’un régiment héroïque, des soldats de ce régiment décorés… Oui mais où ? et pourquoi ?

Enfin, tout en fin de revue, on comprend le nouveau look de celle-ci: pages plus petites donc moins nombreuses.

dsc00106

Avec la crise du papier, il est difficile au magazine lyonnais de s’approvisionner comme avant, d’où l’adaptation du format aux contingences pratiques.
Quelques mots sur les 2 vues de tranchées: à gauche, un abri souterrain qui est devenu le tombeau pour les soldats allemands qui y furent emmurés vivants; à droite, un axe de mitrailleuse allemande prise à l’ennemi.

Poster un commentaire

Classé dans Revues

Le (petit) KIOSQUE DE PRESSE de 36: LE PETIT PROVENÇAL du lundi 21décembre 1936

Une première dans ce blog, un Petit Provençal présenté avec un jour d’avance pour cause d’embouteillage à venir dans la publication des articles dans les jours qui viennent.

dsc00107

Un journal en pas très bon état et en ce qui concerne cette édition de l’Organe de la Démocratie du Sud-Est, pas tellement provençale puisqu’il s’agit de celle de Nîmes.

On commence tout de même par une « une » provençale avec une réunion en Avignon des pontes du Parti Radical entourant Edouard Daladier… ministre de la Défense Nationale du gouvernement de Front Populaire.

dsc00108

Un peu rebelle et totalement opposé à l’intervention en Espagne, le Parti Radical pense bon de faire savoir qu’il est toujours dans la coalition gouvernementale. On comprend que Le Petit Provençal doit être un journal proche de ce parti.

La guerre d’Espagne nous apprend qu’on se bat au nord de la capitale dans le secteur de l’Escorial.

dsc00109

On avait lu il y a peu le bombardement du palais de l’Escorial par les Franquistes. Cette nouvelle explique cela. C’est Mola qui commande les rebelles et on dit qu’il a légèrement progressé.

Un autre article sur l’aviation nous apprend qu’un courrier régulier entre Marseille et Barcelone a été tiré par un croiseur qui combattait dans le secteur de Port-Bou.

dsc00111

Un autre article dit que ce croiseur nationaliste essayait de détruire un viaduc ferré de la ligne côtière…

dsc00112

…  et qu’il se détourna un instant de sa tache pour essayer de détruire un avion de ligne ! Du grand n’importe quoi !

Un autre article nous décrit la situation dans Madrid sous les bombes nationalistes.

dsc00113

dsc00114

Paysage de désolation dans ce qui fut une belle capitale.

Pour terminer, une photo des Anglais se préparant à fêter l’avènement de leur souverain, George VI.

dsc00110

En ce qui concerne le couronnement, les drapeaux ne serviront pas tout de suite… mais dans 5 mois !

Poster un commentaire

Classé dans Journaux

Le (petit) KIOSQUE DE PRESSE de 36: LE TEMPS du dimanche 20 décembre 1936

Un seul journal au kiosque de ce 20 décembre 1936 (un dimanche).

img_0141

La guerre d’Espagne et la nomination du nouveau roi d’Angleterre sont abordés dans ce numéro.
Le roi d’Angleterre tout d’abord:

dsc00094

Devenu roi de fait le 11 décembre 1936, le jour de la démission de son frère Edouard VIII, George VI ne sera couronné officiellement que le 13 mai 1937.

La guerre civile en Espagne en est à 5 mois de lutte fratricide. Madrid est toujours sous le feu des troupes franquistes, incapables d’aller plus loin…

dsc00093

tandis que les Démocraties dans l’impossibilité de s’entendre essaient de limiter l’enrôlement de leurs volontaires nationaux dans les Brigades Internationales qui ne portent pas encore ce nom.  Pourtant, pendant ce temps et depuis avant le 17 juillet, Allemands et Italiens aident ouvertement les hommes de Franco.

En Pologne, au Royaume Uni et même en France avec un communiqué du Conseil National de la Confédération Nationale des Anciens Combattants et Victimes de la Guerre (de 14-18), on essaie d’empêcher tout aide extérieure. Aide massive côté Républicain, aide certaine aussi côté Nationaliste où des hommes s’engagèrent aussi dans la Falange.

dsc00095

Un incident sans conséquence mais significatif avec des tirs du croiseur nationaliste Espana qui faillit couler la canonnière américaine Erie dans le port de Musel. Les Nationalistes devaient tirer sur les côtes espagnoles sans trop être capable de viser correctement.

dsc00096

On pense à une prochaine intervention de Roosevelt suite à ses rencontres avec les Républiques d’Amérique Latine… Mais on attendra longtemps !!!!

Poster un commentaire

Classé dans Journaux

On s’est essayé à une salle de l’ESCAPE GAME des ANGLES (dimanche 11 décembre 2016)…

… à la salle pour débutants comme avait conseillé le gérant-meneur de jeu à Daniel lors de la réservation. A juste raison, sans conteste !

Une histoire qui se déroule en 1960, dans un commissariat parisien. On est en pleine guerre d’Algérie et une guerre civile s’est ajoutée à la guerre de décolonisation, guerre menée par l’O.A.S. contre la République. Une manifestation de factieux a lieu à Paris et sans y être pour grand chose, nous nous retrouvons dans le commissariat de police de quartier.
Le commissaire est allé manger et nous avons 60 minutes montre en main (ou plutôt chronomètre au mur) pour sortir de la pièce. Sauf que nous sommes derrière la grille du cachot enchainés l’un à l’autre avec Michel M. et que Daniel est dans le bureau voisin du commissaire, lui aussi attaché au mur. C’est là que l’aventure commence, une fois enlevé le masque nous cachant les yeux…. On s’y serait cru !

commissariat-annees-60

Nous sortirons du cachot, parviendrons à ouvrir quelques armoires et valises, à résoudre quelques énigmes , avec l’aide de la voix off heureusement mais… rien à faire, nous serons toujours à l’intérieur des locaux quand le commissaire reviendra de la soupe…
Conclusion, nous en prendrons pour 20 ans, tarif de rigueur pour les rebelles de l’O.A.S. ou …pour les perdants du jeu de cette salle comme en atteste la photo de la page Facebook du Great Escape Concept.

Pas de photo de cette heure récréative, c’est normal pour préserver le contexte… mais pleins de souvenirs agréables dans la tête ! On aurait pu être plus actifs, observateurs, logiques dès le début mais il faut bien débuter un jour ! Ce sera mieux la prochaine fois.

4 Commentaires

Classé dans Jeux

Il y a 100 ans jour pour jour: LE MIROIR du dimanche 17 décembre 1916

dsc00084

(JOUR 868 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

La Grèce toujours balancée entre un engagement en faveur des Alliés et un engagement en faveur des Allemands. Ici, les militaires français demandent au ministre allemand le comte de Misbach de quitter le pays au plus vite. Il prend donc le bateau à Athènes pour rentrer au pays !

Ailleurs ce sont de véritables combats qui ont lieu entre troupes fidèles au Roi pro-allemand et troupes nationalistes qui suivent le premier ministre Elefthénios Venizélos.

dsc00092

Il s’agit d’un grand schisme entre le nord (tenu par les pro-premier ministre) et le sud (pro-royaliste). Le gouvernement du nord sera reconnu par les Franco-britanniques dans 2 jours, le 19 décembre 1916. Mais ces troupes combattent déjà du côté de Monastir (photo du milieu et du bas).

Le front roumain vient de rompre et après quelques succès, la Roumanie est envahit par les Austro-hongrois.

dsc00085

Pourtant les troupes combattent vaillamment dans les collines des Karapthes et…

dsc00086

infirmiers comme aumôniers militaires ont du travail !

Mais un objectif stratégique va tomber aux mains des ennemis: les champs pétroliers roumains…

dsc00089

et le port de Constanza.

dsc00090

Toutes ces installations très importantes ont dû être détruite avant la retraite des Roumains.

En Italie, ce sont à plus de 2 500 mètres d’altitude que les combats ont lieu, dans les Dolomites.

dsc00088

De beaux paysages enneigés de Haute Carnie où les hommes du Génie italien font exploser des mines pour tracer une route.

 A Londres, on compte le nombre de raids de Zeppelins. On en est au 41 ème ! Le Blitz avant l’heure !

dsc00091

En haut, on y voit un dirigeable atteint par les défenses anti-aériennes tombées en torche. En bas, les vendeurs de journaux à la criée (c’est interdit en France) annoncent la destruction de 2 Zeppelins.

Pour finir par une note française après toute cette actualité internationale, un abri  métallique géant en construction près de Verdun où la grande bataille de l’année 1916 vient de s’achever sur les positions de février !

dsc00087

Poster un commentaire

Classé dans Revues

Il y a 100 ans jour pour jour: SUR LE VIF du 16 décembre 1916

dsc00078

(JOUR 867 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

A la une, un atterrissage mouvementé de l’as français Georges Flachaire qui s’est abattu sur les lignes françaises après un combat aérien victorieux contre un aéronef allemand. Son avion est en mauvaise posture mais on nous dit que l’homme s’en est sorti sans dommage. On veut bien le croire  puisque Georges Flachaire remportera 8 victoires pendant la Grande Guerre, en 1916 et 1917. Il partira ensuite aux Etats-Unis pour travailler sur les stratégies militaires aériennes. Il survivra à la guerre et mourra en 1973, à l’âge de 80 ans.

dsc00079

Une page consacrée aux Poilus « ce que les yeux d’un Poilu ont pu voir », illustré entr’autre par une image d’un poste d’écoute très près des lignes ennemies (à gauche) et un poste d’observation très perfectionné puisqu’il s’agit d’un caisson en acier dans lequel les guetteurs sont relativement protégés (droite et ci-dessous)

dsc00080

D’autres vues originales que cet escadre de motocyclistes britanniques…

dsc00081

dont l’utilité d’une telle unité reste à démonter dans une guerre de tranchées.

dsc00082

Le transport des munitions est capital pour alimenter les troupes, ici les unités d’artillerie. Dans les terrains trop boueux, l’utilisation d’ânes et de mulets est indispensable.

Pour terminer, grosse surprise dans ce magazine… une demi page « mode » !

dsc00083

Une autre preuve indiscutable de l’évolution de la revue. On y voit en photo, les « modes Amélie » avec ce grand chapeau à revers, ruban et franges or (à gauche), les « modes Barclay » (au centre) et le nouveau chapeau de circonstance « on les aura » !!!

Poster un commentaire

Classé dans Revues

JEUX: la NUIT DU JEU de JEUX JUBIL’ pour découvrir CODE NAMES !

09 décembre 2016, une nouvelle nuit du jeu de Jeux Jubil’ en Avignon. Foule importante pour cette soirée exceptionnelle.

On commence par la découverte de CODE NAMES, certifié par TRIC TRAC. Un jeu de cartes que nous expliqua rapidement Adeline.

dsc00793

Règle simple: jeu par 2 (ou plus) où un joueur doit faire découvrir 8 mots de la grille…

dsc00794

à son partenaire, grille qui est aussi celle de l’équipe adverse. On ne doit dire qu’un seul mot pour faire découvrir un ou plusieurs mots…. car la manière la plus rapide pour gagner  c »est de faire découvrir plusieurs mots avec 1 seul indice. En cas d’erreur, on peut tomber sur une carte de l’adversaire (aïe, on donne un point aux autres), une carte neutre (sans conséquence) ou la carte noire qui donne la victoire instantanée à l’équipe adverse.

On a multiplié les parties de ce jeu rapide et finalement intéressant sans que j’ai une seule fois le plaisir…. de ne pas perdre !!! Le boulet !

dsc00796

C’est pour cela que pour illustrer le jeu suivant, un CAMEL UP! des plus enlevés, j’ai pris un grand plaisir à prendre cette photo…

dsc00797

mon score, 40 points, une des premières fois que cela m’arrive !

Fin de soirée pour attendre le tirage de la tombola avec une partie du PETIT PRINCE agréable !

dsc00801

Fin de soirée vers 1 heure du matin, bien loin des 7 heures, le moment des croissants offerts par les organisateurs.

Poster un commentaire

Classé dans Jeux

Il y a 100 ans jour pour jour: LA GUERRE PHOTOGRAPHIÉE du 14 décembre 1916

dsc00059

(JOUR 865 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

Des photos intéressantes dans ce numéro, même si celle de la couverture ne présente pas un grand intérêt ! On y voit l’envoyé spécial du roi ‘Angleterre, le prince A. de Connaugth venir remettre des décorations à un général français, Mazel pour ne pas le citer !

Plus intéressante cette vue enfin dévoilée au grand public du nouveau char d’assaut britannique…

dsc00060

surnommé « crème de menthe » par la presse. Les chars sont entrés en action le 15 septembre dernier et il fallu 2 mois à la presse pour se voir être autorisée à dévoiler leurs existences. Jusque là, c’était secret défense. L’offensive de la Somme permit à l’Etat-Major de tester sur le terrain cette invention, du côté de Pozières. le moins que l’on puisse dire est que ce ne fut pas un succès, loin de là ! Equipages (8 hommes) peu formés, stratégie hasardeuse au point d’être laissé sous la compétence de la Navy pour des unités de cavalerie… les chars engagés en trop petit nombre (au grand désespoir de Churchill) s’embourbèrent ou tombèrent dans les tranchées. Il fallut beaucoup de persévérance pour faire comprendre aux gradés de leur utilité et pour enfin adopter une vraie stratégie. On en reparlera dans les 2 années qui viennent.

Scènes d’apocalypse dans les champs de bataille:

dsc00062

Un véritable cimetière à ciel ouvert dans  la Meuse après une attaque allemande avortée.

dsc00065

Paysage de désolation dans la Marne (Verdun ?) après des mois de combats.

Dans la Meuse…

dsc00063

…des unités du Génie construisent un pont de barques sur cette rivière.

En Belgique, les Allemands ont réquisitionnés des civils pour leur faire entretenir ces chemins et routes, certainement défoncés après les passages répétés des troupes et du matériel allemands.

dsc00064

Pour terminer, une vue plus sympathique, une image pacifique…

dsc00061

d’un groupe de territoriaux ayant construit cette fontaine pour approvisionner les troupes et les civils et restera, peut-être, après guerre, une rare construction utile au milieu de tant des destructions.

Poster un commentaire

Classé dans Revues

JEUX: on s’est essayé à MARE NOSTRUM-LES GUERRES PUNIQUES avec PRESTON

Samedi 3 décembre, on a failli aller s’essayer à une des énigmes de l’ESCAPE GAME de Villeneuve-lèz-Avignon mais  la gastro a eu raison de Marie… Ce ne sera que partie remise. Le soir à Ancone, pour le lancement des illuminations de Noël, je rencontre Preston exceptionnellement de retour au pays. Rendez-vous est pris pour le soir et se coller à la version de MARE NOSTRUM  à 2: les Guerres Puniques.

Petit échauffement avec 2 manches de DUEL, version de 7-WONDERS à 2.

dsc00448

Une première manche pendant laquelle Preston refait le coup de la collection des cartes bleues. Il nous avait laminé dans une version à 3 ou 4 de 7-WONDERS, il y a quelque temps, de cette manière ! Cela se reproduit ce soir-là, la preuve:

dsc00457

avec un genre de 32-3 juste aux cartes bleues ! J’avais portant fait 4 Merveilles !

Revanche obligatoire et je gagne avant la limite en construisant 6 technologies.

Passons au clou de la soirée: les Guerres Puniques.

dsc00455

Il s’agit d’une série de conflits entre:

dsc00451

et

dsc00452

quoiqu’historiquement, César et Hannibal Barca ne se soient pas croisés car ayant vécu à des époques différentes. Hannibal c’est le général carthaginois connu pour ses éléphants de combat qui l’accompagnèrent de Carthage à Rome via la péninsule ibérique, la traversée du Rhône.

Deux nouveautés intéressantes pour un combat à 2:

-la présence lors des échanges de ressources (première phase) d’un marché extérieur avec 3 richesses tirées au hasard dans les ressources Bien Légendaire (pour les villes légendaires).

-la possibilité de garder en réserve à chaque tour 2 Or à côté de 2 Impôts.

-la présence de Barbares

dsc00456

que chaque joueur peut activer à ses côtés à chaque tour moyennant finances comme tout bons mercenaires (Or ou Impôt).

Ces nouveautés rendent les parties fort intéressantes en amenant de nouvelles possibilités. A l’avant-dernier tour, Preston devient maître des 3 ordres: commerce, politique et militaire mais doit mais la règle du jeu  à 2, c’est tenir 1 tour complet en cette position.

J’arrive à le contrer en lui prenant le maître politique par des achats dans ce domaine, puis au tour suivant une série de combats homériques: malgré une défaite à Syracuse, une contre-attaque de barbares téléguidée par mes soins affaibli les Romains et une contre-attaque des Carthaginois reprend la ville de Sicile. Reste à remporter la victoire instantanée avec 12 ressources différentes lors de la phase suivante des achats !

Belle empoignade. A renouveler !

dsc00450

Poster un commentaire

Classé dans Jeux

ANCONE et le RHÔNE, une cohabitation difficile: les cartes géographiques racontent aussi cette histoire (7/7)

Septième et dernier volet de ces articles écrits par nos soins et parus initialement dans Ancone Culture et Patrimoine, le blog…

De la carte de Cassini à la carte IGN actuelle, on va pouvoir suivre cette évolution géographique du cours du Rhône au niveau de la commune d’Ancone et son déplacement qui impacta forcément la vie des gens. N’oublions pas qu’Ancone était une halte à la remonte pour les équipages à l‘époque de hallage, qu’elle devint le port de Montélimar à une époque… avant d’être éloignée du fleuve par la Lône puis par les digues de la CNR.

La carte de Cassini de 1772

IGNF_SCAN_CASSINI_1-0__2009-07-07__Scan_CK17X90_86k_1772

  Sur cette carte de Cassini, on y lit plusieurs informations intéressantes :

  • Le cours du Rhosne principal baigne Anconne alors qu’un cours secondaire, un petit Rhône longe les rives du Royaume.
  • De très nombreuses îles jalonnent ce cours principal, avec une grande île, l’Île Blanc proche de la rive droite.
  • Sur l’une d’elle, on voit un château en ruines, à quelques encablures d’Ancone.
  • La limite entre Royaume et Empire, entre Rochemaure et Ancone passe loin de la ville, au milieu du fleuve, preuve d’un modification ultérieure, rapprochant cette « frontière » de notre village.

  La comparaison avec la carte IGN 1/50 000ème éditée en 1954 juste avant les travaux  de la CNR est édifiante.

Carte IGN 1/50 000ème 1922-1954

IMAG0001

  On constate :

  • Le cours principal du Rhône passe près de la rive ardéchoise et Ancone n’est baigné que d’une petite Lône et d’une grande Lône, coupée par des empierrements.
  • Des îles ou presqu’îles existent encore près de la rive gauche : Île Blanc entre petite et grande Lône, île aux dames entre grande Lône et Rhône principal.
  • La limite entre Ardèche et Drôme, entre Rochemaure et Ancone passe tout près de la ville, preuve d’une modification datant de la fin du XVIIIème siècle.

Ceci est corroboré par le tracé de la carte de marinier datant de 1932, au niveau d’Ancone-Rochemaure.

ANCONE

  C’est entre ses épis proches du pont de Rochemaure que se trouvait l’ancien centre nautique Rodia dont on verra reparlera.

  Cette carte est extraite de ce rouleau de marinier…

DSCN0078

long de 10 mètres et décrivant le tracé idéal de navigation de Valence à Arles aux conducteurs de bateaux.

  Entre les 2 époques, une carte d’Etat-Major éditée en 1890 nous indique les raisons de cette transformation du fleuve.

carte e-m 1866-90-1

Carte d’Etat-Major levée en 1866 et éditée en 1890

  Des digues au milieu du Rhône forcent l’eau à passer le long de la rive droite, détournant le cours principal du fleuve d’Ancone mais détruisant son activité économique liée à celui-ci. Entre temps, le port de Montélimar, proche du pont du Teil est entré en service.

  Voici pour finir, cette comparaison que nous avons présenté entre l’Ancone actuel et le tracé datant de la carte de Cassini sur le transparent, en bleu.

DSCN0086

Un paysage complètement bouleversé !

EN GUISE DE CONCLUSION DE CETTE SERIE D’ARTICLES PARLANT DU PASSE DES RELATIONS TUMULTUEUSES ANCONE-RHÔNE…

  Ces crues dramatiques pourraient-elles se reproduire ? une question qui vient à l’esprit immédiatement.

  Jacques Bethemont pense que la crue du 12 novembre 1548 était bien supérieure à celles dont nous avons parlé. Maurice Pardé prévoit que la crue millénaire atteindra 16 000 m3/s à Beaucaire alors que le débit du fleuve en 1856 était « seulement » de 11 640 m3/s !  Soit un mur d’eau de 1m d’épaisseur, 16 m de haut pour 1km de large et cela toutes les secondes ! Rien n’y résisterait.

  Les aménagements modernes de la CNR ont permis à l’homme de retrouver une relation plus apaisée avec le fleuve, qui continue par moment de poser problème par endroits (1993, 2003). Une mise au pas du Rhône qui a aussi eu pour conséquence le bouleversement paysager de la vallée du Rhône, la destruction d’espaces qui seraient de nos jours protégés, une incidence sur la faune aquatique et riveraine, que les efforts actuels de la CNR en matière d’écologie comme la création de la ViaRhôna ou celles de passes à poissons ne font pas oublier. Ce qui a été fait entre 1947 et 1980 ne serait plus possible de nos jours.

  Il n’empêche que les spécialistes envisagent que le pire est toujours à venir. La présence de nombreux sites sensibles proches du cours du Rhône fait redouter qu’une crue millénaire pourrait avoir des conséquences catastrophiques pour la vallée du Rhône, un Fukushima à la Rhodanienne. Ajoutons à cela des risques sismiques et pourquoi pas terroristes et, à trop y penser, la vie en vallée du Rhône deviendrait bien vite très anxiogène.

 

Poster un commentaire

Classé dans CARTES GÉOGRAPHIQUES, Recherche